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Est-on innocent parce qu'on ne sait pas ?

Publié le 01/05/2022

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« « Est-on innocent parce qu'on ne sait pas ? Un imbécile assis sur le trône est-il déchargé de toute responsabilité du seul fait que c'est un imbécile ? » Voilà une citation intéressante de Milan Kundera qui nous amène à nous interroger sur la notion de responsabilité.

Depuis les débuts de la psychanalyse, la notion d'inconscient développée par Freud pose un véritable problème face à la responsabilité.

Peut-on dire : ce n'est pas ma faute, je n'avais pas conscience de cet acte ? Si c'est le cas une telle affirmation peut-être dangereuse.

« L'imbécile » devenu roi peut donc faire n'importe quoi, il ne sera pas tenu responsable du seul fait qu'il est imbécile, que la conscience qu'il a de ses actions lui fait défaut. On peut penser que nous ne sommes pas responsables des actes que l'inconscient nous suggère si on ne s'intéresse qu'à l'acte en lui même.

Cependant si on élargit la définition de la responsabilité et que l'on se préoccupe de ce qui découle de mes actes, ne suis-je pas responsable de ces conséquences ? Il me semble possible d'assumer ou au moins de juger mes actions même si leurs motivations me restent inconnues. La question est de savoir si la responsabilité se limite à la maitrise de ce qui nous pousse à faire quelque chose et donc à admettre que l'inconscient me déresponsabilise; ou plutôt à considérer qu'être responsable c'est reconnaître ses actes comme siens et donc accepter mais surtout juger ses actes ? L'inconscient et la responsabilité sont-elles deux notions totalement opposées jamais conciliables ? « C'est plus fort que moi », voici une citation souvent employée par chacun d'entre nous et qui soutient l'existence d'une force, dont nous n'avons pas conscience, mais qui nous pousse à faire des choses sans que nous le voulions, sans que nous puissions l'en empêcher? Si l'on s'appuie sur les travaux de Freud « ce monstre intérieur » s'appelle l'inconscient.

Si responsabilité signifie être transparent à soi-même, savoir reconnaître ses actes comme siens et si la responsabilité implique la conscience de ce que l'on fait, il me semble difficile de pouvoir être rendu responsable de ce qui nous est apparu au moment de la décision de l'acte dicté par notre inconscient.

Tout dépend de ce que l'on considère comme inconscient.

D'après Freud il s'agit de nos pulsions refoulées.

Mais on peut aussi appelés inconscient, tout simplement tout ce dont nous n'avons pas conscience.

Dans ce cas le mouvement de nos muscles, la circulation de notre sang nous est inconscient.

Et il est vrai que nous ne sommes pas responsable de ces phénomènes corporels, nous ne les contrôlons pas. Mais cet irresponsabilité envers notre corps n'est pas vraiment intéressante à étudier, elle nous permet de nous concentrer sur des choses plus importantes.

L'inconscient ne se réduit pas à quelques phénomènes physiologiques, il touche toute notre partie psychique et peut engendrer de véritables problèmes envers la loi. Nous sommes tous un peu névrosés, hystériques mais certaines personnes, certains malades sont touchés par une hystérie beaucoup plus grave.

L'inconscient prend alors le dessus et les pousse à accomplir des actes enfreignant la loi sans que leur conscience n'en soit avertie.

Dans ce cas la loi décide de ne pas les reconnaître pénalement responsables.

Il est vrai que l'on comprend cette décision : le chasseur qui tue une infirmière en la prenant pour un ours ne voulait pas à l'origine commettre un délit ou plutôt si, mais cela était un désir caché dont il n'avait pas conscience avant que celui-ci ne se manifeste.

Mais toutes les personnes victimes des conséquences de ces actes ont beaucoup de mal à accepter cette loi.

Il est injuste de dire à chaque foi que l'on commet une erreur « ce n'est pas ma faute ».

Il est important de faire attention et de ne pas tomber dans la « mauvaise foi » (Sartre), c'est-à-dire de vouloir échapper à sa responsabilité, à sa liberté, en s'innocentant tout en sachant très bien que l'on est pleinement responsable.

C'est pour cela que c'est à la justice et à la psychiatrie de décider.

Il semble que nous oyons plus ou moins responsables selon l'influence que l'inconscient à sur nous.

Si l'on admet l'existence de ce dernier et qu'il est constitué de nos désirs refoulés, on peut essayer de comprendre ce qui nous pousse à nous déclarer tout le temps innocent, en se posant la question : qu'est-ce qui me conduit à refouler certaines de mes pulsions ? L'inconscient n'a pas d'époque.

Il se construit depuis notre enfance.

« L'imago paternalis » nous impose une autorité qui nous contraint à refouler certaines de nos pulsions immorales.

Ce n'est pas le seul élément qui nous induit à nous constituer un inconscient.

Lorsque nous sommes enfants. »

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