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Est-on trompé ou se trompe-t-on ?

Publié le 25/06/2009

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Introduction. — L'erreur étant d'une expérience courante, nous ne nous en étonnons plus, mais le philosophe s'en scandalise : comment l'esprit, que l'évidence de la vérité devrait seule convaincre, peut-il admettre le faux ? Pour le disculper, on allègue les apparences trompeuses d'après lesquelles il juge et on croit par là avoir déplacé la responsabilité de l'erreur : on le trompe ; il ne se trompe pas. Goethe n'admet pas cette apologie : « On n'est jamais trompé «, déclare-t-il, « on se trompe «. Tâchons de bien comprendre le jugement du grand penseur ; puis, précisant comment on se trompe, nous déterminerons le rôle de la volonté dans la croyance. I. — EXPLICATION DE LA PENSÉE DE GŒTHE A. On n'est jamais trompé. — Sans doute, il est des circonstances qui favorisent l'erreur : nous connaissons nombre d'illusions spontanées, non seulement sensorielles, mais encore intellectuelles, dont on ne parvient à se défendre qu'après avoir fait plusieurs fois l'expérience de l'erreur. — Mais l'illusion nous reste imputable, car elle résulte d'un manque d'esprit critique ou d'attention : les sens ne nous trompent pas, c'est nous qui interprétons faussement leurs données ; si le sophisme, qui, lui, est destiné à nous tromper, parvient à son but, c'est que nous nous laissons tromper, et il ne tromperait pas un esprit entraîné à la discussion.

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