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Etre égaux, est-ce être identiques ?

Publié le 08/09/2005

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Cette soumission au souverain due à la crainte qu'il inspire fait que les lois naturelles dépassent le stade de la  conscience individuelle pour s'enraciner dans le réel et qu'une égalité civile apparaisse. Cette coupure nécessaire d'avec l'état de nature évacue le droit naturel des sujets. Dès lors, l'unité sociale semble passer chez Hobbes par une certaine homogénéisation qui laisse peu de place à l'individualité, la spécificité du sujet. Il va même jusqu'en matière religieuse à recommander la parfaite obéissance au souverain, de se rendre en général « commode et sociable » sous peine d'être exclu de la société de même qu'on jette la pierre comme « malpropre et incommode au bâtiment. » L'égalité du citoyen ne supprime pas les différences, elle les assimile et les fait coexister. L'égalité du citoyen naît du besoin de dépasser le danger inhérent aux inégalités naturelles et humaines. Cependant l'égalité du citoyen qui se substitue à celles-ci semble tendre à la suppression des différences. Toute différence individuelle est perçue comme une inégalité. Mais dans cette optique, certaines inégalités sont irréductibles : certains auront toujours des aptitudes que d'autres n'auront jamais. Ainsi, un homme d'un mètre cinquante aura beaucoup moins de facilité à s'intégrer au sein d'une grande équipe américaine de basket-ball que le fils de Mikaël Jordan ayant été élevé de surcroît dans cet univers.

 

Cette question dans un premier temps peut étonner dès lors qu'en bon mathématiciens que nous sommes, identité et égalité nous semblent synonymes. En ce sens, à cette question, nous ne pouvons répondre que oui. Mais les mathématiques sont une science de l'abstrait, qu'en est-il quand nous abordons la sphère humaine, sphère de la variabilité, du contingent, du changement ? Etre égaux pour les hommes est-ce être identiques ? L'identité est-elle requise par l'égalité quand on il s'agit des hommes ? Autrement dit peut-on être égaux malgré nos différences ?

 

« langage DESCARTES « De tous les arguments qui nous persuadent que les bêtes sont dénuées de pensée, le principal, àmon avis, est que bien que les unes soient plus parfaites que les autres dans une même espèce, toutde même que chez les hommes, comme on peut voir chez les chevaux et chez les chiens, dont lesuns apprennent beaucoup plus aisément que d'autres ce qu'on leur enseigne ; et bien que toutesnous signifient très facilement leurs impulsions naturelles, telles que la colère, la crainte, la faim, oud'autres états semblables, par la voix ou par d'autres mouvements du corps, jamais cependant jusqu'àce jour on n'a pu observer qu'aucun animal en soit venu à ce point de perfection d'user d'un véritablelangage c'est-à-dire d'exprimer soit par la voix, soit par les gestes quelque chose qui puisse serapporter à la seule pensée et non à l'impulsion naturelle.

Ce langage est en effet le seul signe certaind'une pensée latente dans le corps ; tous les hommes en usent, même ceux qui sont stupides ouprivés d'esprit, ceux auxquels manquent la langue et les organes de la voix, mais aucune bête ne peuten user ; c'est pourquoi il est permis de prendre le langage pour la vraie différence entre les hommeset les bêtes.

» 2.

L'égalité entre les hommes repose sur l'identité suivante : tous les hommes vivent en société ARISTOTE « Il est donc évident que la cité est du nombre des choses qui sont dans la nature, que l'homme estnaturellement un animal politique, destiné à vivre en société et que celui qui, par sa nature et non parl'effet de quelque circonstance, ne fait partie d'aucune cité, est une créature dégradée ou supérieureà l'homme.

Il mérite, comme dit Homère, le reproche sanglant d'être sans famille, sans lois, sansfoyers ; car celui qui a une telle nature est avide de combats et, comme les oiseaux de proie,incapable de se soumettre à aucun joug.

On voit d'une manière évidente pourquoi l'homme est unanimal sociable à un plus haut degré que les abeilles et tous les animaux qui vivent réunis.

La nature,comme nous disons, ne fait rien en vain.

Seul, entre les animaux, l'homme a l'usage de la parole ; lavoix est le signe de la douleur et du plaisir et c'est pour cela qu'elle a été donnée aussi aux autresanimaux.

Leur organisation va jusqu'à éprouver des sensations de douleur et de plaisir et à se le fairecomprendre les uns aux autres ; mais la parole a pour but de faire comprendre ce qui est utile ounuisible et, par conséquent aussi, ce qui est juste ou injuste.

» III.

L'égalité dans la différence – est ce possible ? 1.

Le danger : l'égalité des citoyens supprimerait-elle les différences ? L'aspect transcendant de notre concept est flagrant dans les théories contractualistes de Hobbes et deRousseau. · Léviathan de Hobbes Aucun individu n'est donc en droit de revendiquer sa différence L'Etat civil apparaît quand un ensemble d'individus forme un pacte et cède leur pouvoir au profit d'untiers, monarque ou assemblée, qui n'est lui-même pas partie prenante du dit contrat.

Cette soumission ausouverain due à la crainte qu'il inspire fait que les lois naturelles dépassent le stade de la conscienceindividuelle pour s'enraciner dans le réel et qu'une égalité civile apparaisse.

Cette coupure nécessaired'avec l'état de nature évacue le droit naturel des sujets.

Dès lors, l'unité sociale semble passer chezHobbes par une certaine homogénéisation qui laisse peu de place à l'individualité, la spécificité du sujet.

Ilva même jusqu'en matière religieuse à recommander la parfaite obéissance au souverain, de se rendre engénéral « commode et sociable » sous peine d'être exclu de la société de même qu'on jette la pierrecomme « malpropre et incommode au bâtiment.

» L'égalité du citoyen ne supprime pas les différences, elle les assimile et les fait coexister.L'égalité du citoyen naît du besoin de dépasser le danger inhérent aux inégalités naturelles et humaines.Cependant l'égalité du citoyen qui se substitue à celles-ci semble tendre à la suppression des différences.Toute différence individuelle est perçue comme une inégalité.

Mais dans cette optique, certainesinégalités sont irréductibles : certains auront toujours des aptitudes que d'autres n'auront jamais.

Ainsi,un homme d'un mètre cinquante aura beaucoup moins de facilité à s'intégrer au sein d'une grande équipeaméricaine de basket-ball que le fils de Mikaël Jordan ayant été élevé de surcroît dans cet univers.L'égalité semble nécessairement aboutir à la médiocrité où le talent, l'intelligence de certains serontdiscrédités en raison de cette exigence normative consistant à réduire les différences qui s'écartent tropde la moyenne.

Pour échapper à ce risque, Tocqueville propose une solution.

Pour sauvegarder lesrichesses et les talents individuels, la seule solution est de cultiver la liberté individuelle.. »

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