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« Etre hors de soi » ?

Publié le 06/08/2005

Extrait du document

Dans le langage courant, l'expression « être hors de soi » est employée pour désigner un état émotionnel particulièrement intense. Par exemple, nous disons que sommes hors de nous, lorsque nous éprouvons une violente colère. Ainsi parvenons-nous à figurer un certain manque de maîtrise dans nos réactions lors d'une vive émotion. Des gestes, des paroles, des cris, nous échappent ; nous ne sommes plus maître de nous-mêmes, à tel point parfois, que nous ne reconnaissons plus ces actes comme nôtre quand on nous les rappelle. Aussi pouvons-nous dire des mots que nous ne pensons pas véritablement, ou bien commettre des actes que nous ne voulions pas. Par conséquent, l'expérience nous enseigne que nous pouvons être hors de nous, c'est-à-dire agir hors de notre volonté propre.      Cependant, cette acception courante ne semble valoir qu'en un sens figuré. En effet, si nous l'entendons au sens propre, cela nous conduit inévitablement à une contradiction : comment pourrait-on être hors de soi si l'on est soi ? Autrement dit, être hors de soi implique la perte de l'identité qui définit le Moi. Si ce dernier repose bien sur l'identité personnelle, il ne saurait être hors de lui-même, sous peine de se dissoudre dans l'altérité. C'est cette difficulté à laquelle nous devons répondre.

Dans le langage courant, l’expression « être hors de soi « est employée pour désigner un état émotionnel particulièrement intense. Par exemple, nous disons que sommes hors de nous, lorsque nous éprouvons une violente colère. Ainsi parvenons-nous à figurer un certain manque de maîtrise dans nos réactions lors d’une vive émotion. Des gestes, des paroles, des cris, nous échappent ; nous ne sommes plus maître de nous-mêmes, à tel point parfois, que nous ne reconnaissons plus ces actes comme nôtre quand on nous les rappelle. Aussi pouvons-nous dire des mots que nous ne pensons pas véritablement, ou bien commettre des actes que nous ne voulions pas. Par conséquent, l’expérience nous enseigne que nous pouvons être hors de nous, c’est-à-dire agir hors de notre volonté propre.

     Cependant, cette acception courante ne semble valoir qu’en un sens figuré. En effet, si nous l’entendons au sens propre, cela nous conduit inévitablement à une contradiction : comment pourrait-on être hors de soi si l’on est soi ? Autrement dit, être hors de soi implique la perte de l’identité qui définit le Moi. Si ce dernier repose bien sur l’identité personnelle, il ne saurait être hors de lui-même, sous peine de se dissoudre dans l’altérité. C’est cette difficulté à laquelle nous devons répondre.