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Etre libres nous fait-il libres ou esclaves ?

Publié le 09/09/2005

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De même intellectuellement, on peut se contenter d'affirmer ce qu'affirme quelqu'un que l'on juge supérieur à nous, sans prendre la peine de réfléchir plus. D'ailleurs même en disant que l'homme peut renoncer à sa liberté, remettre sa vie entre les mains de quelqu'un autre, on admet que l'homme a en premier lieu, le choix de conserver sa liberté ou de la refuser. Cette possibilité de renoncer à sa liberté est énoncée par plusieurs philosophes tel Rousseau : « « renoncer à sa liberté, c'est renoncer à sa qualité de l'homme »( Du contrat social)C'est bien parce que l'homme est libre, qu'il peut choisir d'être esclave de quelqu'un d'autre. - Enfin, il semble bien que cette liberté première donne à l'homme qu'il est en tous lieux et en tout temps libre. S'il est vrai que l'homme à la capacité à être libre, il croit trop facilement qu'il est réellement. C'est pourquoi Spinoza dénonce l'illusion qu'ont tous les hommes : « Les hommes se trompent en ce qu'ils se croient libres ; et cette opinion consiste en cela seul qu'ils sont conscients de leurs actions et ignorants des causes par lesquelles ils sont déterminés. » ( Ethique) Tant que les hommes pensent qu'être libre, c'est faire naïvement ce qu'on le veut, ils sont victimes d'une illusion qui les rend esclaves aux déterminations extérieures et intérieures. La nature de l'homme, sa capacité première à la liberté rend donc l'homme dupe de lui-même et l'empêche de réfléchir à la réalisation effective de sa liberté. Freud d'ailleurs met en évidence cette illusion qui découle de la croyance en une apparente liberté : " Certains actes en apparence non intentionnels se révèlent, lorsqu'on les livre à l'examen psychanalytique, comme parfaitement motivés et déterminés par des raisons qui échappent à la conscience."( Freud, Psychopathologie de la vie quotidienne)     Si l'homme est premièrement libre, il lui faut cependant toujours actualiser sa liberté   - Si donc l'homme a la capacité à faire ce qu'il veut réellement, mais que sa liberté le transforme souvent en esclave, sans qu'il s'en aperçoive, comment doit-il faire pour que la liberté soit véritablement effective ?

La liberté semble difficile à circonscrire et à définir : elle s’applique effectivement à des domaines divers tels que la liberté politique, la liberté de penser, de s’exprimer,… Pourtant nous avons tous une expérience, un désir de liberté. Descartes nous dit d’ailleurs qu’il s’agit d’une notion commune en ce que nous la connaissons tous en nous, nous l’éprouvons. Il est vrai que l’homme est de manière fondamentale libre, sûrement parce qu’il n’est pas prédéterminé ni par des instinct, ni par une nature. Etre libre, fondamentalement c’est pouvoir faire ce que l’on a envie de faire. C’est donc une capacité à choisir, à décider de nos actions. C’est pourquoi la formulation du sujet peut sembler paradoxale : comment la capacité d’être libre pourrait nous faire esclave ? Le verbe « rendre « semble sous-entendre que la liberté peut nous transformer. Si, comme le dit Sartre,  nous sommes « condamnés à être libre «, si nous ne pouvons pas choisir la liberté, ne sommes-nous pas esclave de la liberté ? N’est-ce pas cette liberté qui nous permet de nous faire esclave ? N’y a t il pas par suite une liberté première qu’il nous faut actualiser, pour laquelle nous devons nous battre pour qu’elle soit réellement liberté ?

« à sa qualité de l'homme »( Du contrat social) C'est bien parce que l'homme est libre, qu'il peut choisir d'être esclave de quelqu'un d'autre.- Enfin, il semble bien que cette liberté première donne à l'homme qu'il est en tous lieux et en tout temps libre.

S'ilest vrai que l'homme à la capacité à être libre, il croit trop facilement qu'il est réellement.

C'est pourquoi Spinozadénonce l'illusion qu'ont tous les hommes : « Les hommes se trompent en ce qu'ils se croient libres ; et cette opinionconsiste en cela seul qu'ils sont conscients de leurs actions et ignorants des causes par lesquelles ils sontdéterminés.

» ( Ethique ) Tant que les hommes pensent qu'être libre, c'est faire naïvement ce qu'on le veut, ils sont victimes d'une illusion qui les rend esclaves aux déterminations extérieures et intérieures.

La nature de l'homme, sacapacité première à la liberté rend donc l'homme dupe de lui-même et l'empêche de réfléchir à la réalisation effectivede sa liberté.

Freud d'ailleurs met en évidence cette illusion qui découle de la croyance en une apparente liberté : "Certains actes en apparence non intentionnels se révèlent, lorsqu'on les livre à l'examen psychanalytique, commeparfaitement motivés et déterminés par des raisons qui échappent à la conscience."( Freud , Psychopathologie de la vie quotidienne ) Si l'homme est premièrement libre, il lui faut cependant toujours actualiser sa liberté - Si donc l'homme a la capacité à faire ce qu'il veut réellement, mais que sa liberté le transforme souvent enesclave, sans qu'il s'en aperçoive, comment doit-il faire pour que la liberté soit véritablement effective ?Réfléchir sur le déterminisme dont nous sommes l'objet, c'est déjà mettre en œuvre une liberté réelle.

Pour Lagneau(philosophe du XIXème siècle) la liberté constitutive de l'esprit transparaît dans son travail même à dégager ledéterminisme.

Le poser, c'est de mettre à distance.

« Pour que la nécessité soit reconnue, il faut que nousconsidérions que nous distincts de cette nécessité, c'est-à-dire que nous sommes libres.

» La question de la libertéatteste d'une liberté de question.

Le doute de la liberté manifeste la liberté irréductible de l'esprit qui est capable deréfléchir son adhésion.

Ce que dit Hegel : « la liberté […] est la négation du donné ».

- La liberté est illusoire dès qu'elle est considérée comme allant de soi.

La liberté, donnée fondamentale, doit êtreun travail incessant pour créer celui que je veux être, sans que quiconque n'interfère.

Or, la possibilité même de selibérer, de se faire vraiment libre prouve une fois que la liberté est fondamentale, préexiste à la libération.

En effet,un animal aussi subit des déterminismes, mais il est dirigé par ses instincts et n'aura jamais la possibilité de se libérerde ce déterminisme.

Il existe donc une liberté première et inaliénable.

Cependant, il serait illusoire de croire que,dans ce que je veux, je ne suis jamais influencé.- Pour actualiser sans cesse sa liberté originelle, l'homme doit effectuer un travail incessant sur lui, revenir sur sesactions.

S'il faut définir la liberté, c'est donc une capacité à me choisir moi-même et de différer de celui que je suis.On retrouve cette thématique chez Foucault pour qui la liberté réside dans une création de l'individu de nouvellesfaçons de vivre, Le philosophe appelle ainsi éthique la transformation que le sujet opère sur lui-même.

De même,chez Freud, auquel Sartre s'opposait ouvertement, ne dit pas que l'homme est irrémédiablement déterminé mais qu'ildoit œuvre pour se libérer, pour actualiser sa possibilité d'être libre.

Sa théorie et la pratique psychanalytiques qu'ilmet en place affirment justement que l'homme peut prendre conscience de ce qu'il le détermine et devenirréellement le créateur de sa propre vie.

La célèbre phrase « là où le ça( principe pulsionnel inconscient) était, Jedois advenir » inclut le verbe devoir, en allemand sollen qui indique une sorte d'obligation morale, de responsabilité qu'à l'homme de reprendre sa vie, ses comportements en main et de se maintenir libre.Il est primordial en effet d'agir, pour conserver la liberté, qu'elle soit politique ou privée.

Et pour cela, le devoir del'homme est de questionner sans cesse sa liberté pour qu'elle ne meurt pas.

Ainsi, la liberté semble bien première chez l'homme, elle est capacité à choisir, à dire « oui » ou « non » et en cesens la possession d'un libre-arbitre lui permet d'être libre tout au long de sa vie.

Etre libre nous fait libre par lasuite.

Pourtant, cette obligation d'être libre, de ne pouvoir échapper à la liberté, à la nécessité de choisir peut fairepeur à l'homme, le rend esclave de cette liberté et de la responsabilité qui va avec.

Ceci peut l'amener à s'aliéner, àmettre sa vie, sa conscience entre les mains de quelqu'un d'autre, d'un maître qui le débarrasse de saresponsabilité.

De plus, le fait d'être et de pouvoir être libre, fait penser à l'homme qui l'est tout le temps sans avoirà se battre pour sa liberté.

Cela est une illusion qui peut amener l'homme justement à être esclave de ce qui ledétermine sans le savoir.

Dès lors, le fait d'être libre peut rendre l'homme libre ou esclave.

Mais c'est encore à lui dechoisir.

Il peut en effet réfléchir sur sa liberté, sur les conditions de sa mise en œuvre et ainsi faire de la liberté uneliberté authentique et réelle.

Pour cela, il faut sans cesse questionner la liberté, le déterminisme et soi-même pourpouvoir se poser comme auteur réel de ses actes.

Etre libre, c'est avoir la responsabilité de tout faire pour quecette liberté ne reste pas lettre morte.

Par un acte de libération perpétuelle, l'homme réalise pleinement le fait d'êtrelibre.. »

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