Existe-t-il des violences légitimes ?
Publié le 10/03/2004
                             
                        
Extrait du document
- I) La violence qui met fin à la violence est légitime.
- II) La violence n'est en aucun cas un droit.
«
                                                                                                                            c'est un fait.
                                                            
                                                                                
                                                                    Il s'ensuit qu'aucune justice, aucune loi, aucune légitimité ne peuvent être fondées sur la force.
La force n'est pas la violenceUne force rationnelle et maîtrisée est une puissance qui cherche à convaincre et qui s'adresse à l'intelligence.Ainsi Rousseau dit qu'il faut forcer les hommes à être libres.	
On trouve cette formule énigmatique au septième chapitre du premierlivre du « Contrat social ».
                                                            
                                                                                
                                                                    Rousseau affirme que celui qui refuse d'obéiraux lois peut  y être contraint par  le corps social,  mais il ajoute quecette contrainte sert  en fait la liberté  de celui qui  y est soumis.
                                                            
                                                                                
                                                                    Ceparadoxe met en évidence la tension qui existe entre notre existenced'individu et notre existence de citoyen, et interroge sur la conciliationde l'obéissance civique avec la liberté.Rousseau partage  avec les partisans du droit  naturel l'idée que l'êtrehumain est naturellement  libre et autonome,  chacun d'entre nous anaturellement  le droit  de décider  de ses  propres  actions,  dans sonpropre  intérêt.
                                                            
                                                                                
                                                                     Or, l'intégration  à un  Etat  nécessite  une organisationsociale, des lois, un pouvoir commun.
                                                            
                                                                                
                                                                    Le problème central qu'examine le« Contrat social » est de savoir ce qu'est une loi légitime, ou encore dedéterminer à quoi chacun de nous s'engage en vivant sous un pouvoircommun.
                                                            
                                                                                
                                                                     Qu'est-ce que  je donne de  mon pouvoir  de me diriger  moi-même ? à qui  ? en  l'échange  de quoi  ? Ou  encore,  dans quel butvéritable les hommes décident-ils de s'associer, de se donner des loiscommunes ?Alors que Hobbes pense que le souci d'être en sécurité est le principalmoteur de la vie sociale, Rousseau affirme que « renoncer à sa liberté,c'est  renoncer  à sa  qualité d'homme  ».
                                                            
                                                                                
                                                                    Non  seulement  la liberté  estinaliénable, et nul ne peut vouloir être soumis à un autre, mais surtout	les hommes s'associent pour conserver leur liberté et se préserver des rapports de dépendance personnelle.Le problème de la création de l'Etat légitime peut donc s'énoncer ainsi : « Trouver une forme d'association quidéfende et protège de toute la force commune la personne et les biens de chaque associé, et par laquellechacun s'unissant à tous n'obéisse pourtant qu'à lui-même et reste aussi libre qu'auparavant.
                                                            
                                                                                
                                                                    »Or, comment créer des lois et n'obéir à personne ? La réponse de Rousseau est apparemment simple : « Lepeuple soumis aux lois doit en être l'auteur.
                                                            
                                                                                
                                                                    »Chaque individu promet d'obéir à la « volonté générale ».
                                                            
                                                                                
                                                                    La « volonté générale » est ce qu'il y a de commundans toutes  les volontés.
                                                            
                                                                                
                                                                     Par exemple,  au moment  où un groupe  d'individus  veut s'associer,  il existe  enchacun de ses futurs membres une volonté commune : créer cette association, quelles que soient par ailleursleurs volontés particulières et différentes, singulières.
                                                            
                                                                                
                                                                    En promettant d'obéir à la « volonté générale », je nepromets en fait que d'obéir à moi-même, qu'à une partie de ma volonté, qui se trouve coïncider avec celle desautres.
                                                            
                                                                        
                                                                    Sans doute, en obéissant à la « volonté générale », ne réaliserai-je pas toutes mes volontés, je nesatisferai pas tous mes intérêts.
                                                            
                                                                                
                                                                    Mais je me réaliserai que ce que je veux, que mes intérêts.
                                                            
                                                                                
                                                                    En aucun cas jene serai soumis à la volonté d'un autre.
                                                            
                                                                                
                                                                    Bref, je resterai libre.« Tant que les sujets ne sont soumis qu'à de telles conventions, ils n'obéissent à personne, mais seulement àleur propre volonté.
                                                            
                                                                                
                                                                    »En obéissant à la loi, qui n'est qu'une déclaration de la « volonté générale », je perds ma liberté naturelle defaire tout ce  que je veux ou plus  précisément tout ce que je peux  , étant donné la force des autres quipeuvent s'opposer à mes projets.
                                                            
                                                                                
                                                                    Mais je gagne précisément une liberté politique, qui me permet à la fois den'obéir qu'à moi-même (puisque je peux  me considérer comme l'auteur  de la volonté générale, qui est unepartie de MA volonté), et ne pas subir la volonté d'un autre (plus fort, plus rusé, plus riche).
De plus, il y a fort à parier que les lois seront justes, puisque ceux qui les font doivent les subir ; chaquemembre de l'Etat est à la fois et législateur et sujet.
                                                            
                                                                                
                                                                    Son propre intérêt lui commande donc de faire des loisjudicieuses, puisqu'il en subira les conséquences.
                                                            
                                                                                
                                                                    Ainsi, l'égoïsme naturel se voit servir l'intérêt commun.On comprend alors la fort belle formule de Rousseau : « L'obéissance à la loi qu'on s'est prescrite est liberté.
                                                            
                                                                                
                                                                    »La liberté n'est pas le caprice, mais le respect des lois que l'on se donne à soi-même et qui nous préserventde subir le caprice d'autrui.Cependant, il se peut qu'un individu désobéisse à la loi.
                                                            
                                                                                
                                                                    De quel droit le punir ? Est-ce légitime ?Pour comprendre la  réponse de Rousseau,  il faut comprendre  le mécanisme  même qui pousse  u individu àdésobéir.En désobéissant à la loi, je désobéis à moi-même, à une partie de ma volonté commune.
                                                            
                                                                                
                                                                    Cela n'est possibleque parce qu'il y a une différence entre « homme » et « citoyen » : « En effet chaque individu peut avoir unevolonté particulière contraire ou dissemblable à la volonté générale qu'il a comme citoyen.
                                                            
                                                                                
                                                                    » Contrevenir auxlois, c'est  faire prédominer  sa « volonté  particulière  », son  intérêt  propre sur l' »intérêt  général » qu'oncontinue d'avoir comme «citoyen ».Par exemple, il y a fort à parier que, comme « citoyen », j'ai voulu et continue de vouloir une loi interdisant levol ou protégeant la propriété.
                                                            
                                                                                
                                                                    Il se peut que dans le même temps je désire m'approprier le bien de mon voisin.Si je vole, je ferai prévaloir mon intérêt égoïste sur l' « intérêt général » qui est aussi le mien, donc je voudraisà la fois que la loi me protège, et à la fois la violer quand cela m'arrange.
                                                            
                                                                                
                                                                    Le raisonnement du contrevenantfait « [qu'] il jouirait des droits du citoyen sans vouloir remplir les devoirs du sujet.
                                                            
                                                                                
                                                                    ».
                                                                                                                    »
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- Existe-t-il des violences légitimes ?
- Cependant, s'il existe des motifs légitimes et sérieux (par exemple : dégradation du logement, souslocations non autorisées .
- Y a t-il des violences légitimes ?
 
    
     
                             
                             
                             
                             
                             
                             
                             
                             
                             
                             
                             
                             
                             
                             
                             
                             
                             
                             
                             
                             
                             
                             
                             
                             
                             
                             
                             
                             
                             
                             
                