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Exister, est-ce risquer sa vie ?

Publié le 22/07/2005

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C'est là le sens premier, étymologique du mot exister : se tenir hors de, sortir de son être en latin. Le risque est donc la marque, et même la condition d'une existence proprement humaine : exister, c'est-à-dire se réaliser comme conscience, n'est possible qu'en mettant sa vie en jeu, dans l'affrontement avec une autre conscience.     III - Faire le choix de risquer sa vie, pour donner un sens à son existence   -         L'existence n'est pas seulement nécessité de risquer sa vie, elle est aussi liberté de choisir dans quel sens la risquer. Exister c'est en effet choisir, être libre, au sens où rien ne nous détermine a priori. C'est en ce sens que Sartre écrit que « l'existence précède l'essence ». Cela signifie que l'existence humaine diffère radicalement de la façon dont les objets sont : tandis qu'un objet est d'abord en essence, c'est-à-dire en idée dans l'esprit de son fabricant, avant d'exister, d'être réalisé, l'homme n'est au contraire pas construit sur un modèle dessiné à l'avance et dans un but précis. Il n'a pas d'essence, qui déterminerait son existence comme un programme à réaliser, il existe tout simplement, sans déterminisme préalable. Cela implique que l'homme doit en permanence faire des choix, inventer lui-même sa propre existence, puisqu'il n'obéit à aucun schéma préconçu, à aucune essence. Dès lors notre existence, puisqu'elle est tout entière tissée de liberté, consiste en un risque perpétuellement reconduit : lorsque nous choisissons, nous le faisons sans connaître toutes les conséquences de notre choix, nous nous risquons donc à des mauvais choix, qui peuvent aller jusqu'à nous ôter la vie. Choisir son existence, c'est donc se mettre en danger par l'incertitude que représente chaque choix.

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Dans le langage courant, risquer sa vie signifie l’exposer à un danger, en l’occurrence celui de la mort. Risquer sa vie c’est donc risquer la mort, de sorte que la vie, l’existence, a tout intérêt à éviter de prendre ce risque si elle ne veut pas par là même se détruire. Mais le risque de la mort est partout, et il n’est pas facile de l’éviter : lorsque je traverse la rue, lorsque je prend l’avion, dans quantité d’actes de ma vie quotidienne, je m’expose toujours à un danger de mort. Ne pas risquer sa vie signifierait alors mener une existence frileuse, loin de monde, close sur elle-même et, en définitive, sans intérêt. Dès lors, la valeur de notre existence, son sens, ne viendraient-ils pas précisément du risque fatal que nous lui faisons courir sans cesse ? Il faudrait alors donner raison à la sagesse populaire lorsqu’elle dit que « qui ne risque rien n’a rien «. Il se pourrait bien en effet que la prise de risque, quant à notre vie, soit la condition de notre existence en tant qu’homme.

 

« - L'existence n'est pas seulement nécessité de risquer sa vie, elle est aussi liberté de choisir dans quel sens la risquer . Exister c'est en effet choisir, être libre, au sens où rien ne nousdétermine a priori.

C'est en ce sens que Sartre écrit que« l'existence précède l'essence ».

Cela signifie que l'existence humaine diffère radicalement de la façon dont les objets sont :tandis qu'un objet est d'abord en essence, c'est-à-dire en idéedans l'esprit de son fabricant, avant d'exister, d'être réalisé,l'homme n'est au contraire pas construit sur un modèle dessiné àl'avance et dans un but précis.

Il n'a pas d'essence, quidéterminerait son existence comme un programme à réaliser, ilexiste tout simplement, sans déterminisme préalable.

Cela impliqueque l'homme doit en permanence faire des choix, inventer lui-mêmesa propre existence, puisqu'il n'obéit à aucun schéma préconçu, àaucune essence.

Dès lors notre existence, puisqu'elle est toutentière tissée de liberté, consiste en un risque perpétuellementreconduit : lorsque nous choisissons, nous le faisons sansconnaître toutes les conséquences de notre choix, nous nousrisquons donc à des mauvais choix, qui peuvent aller jusqu'à nousôter la vie.

Choisir son existence, c'est donc se mettre en dangerpar l'incertitude que représente chaque choix.

Il ne nous reste plusalors qu'à faire le meilleur usage possible de notre liberté , comme ce qui donne sens à notre existence. - Le sens de notre existence vient des choix que nous faisons , de la façon dont nous faisons usage de notre liberté.

A la fin de l' Apologie de Socrate , Platon raconte qu'avant de mourir, Socrate propose cette alternative : « Ou bien celui qui est mort n'est plus rien, et, dans ce cas, il n'a plus aucun sentiment de quoi que ce soit », et la mort est alors une sorte de sommeil inconscient et sans fin.

« Ou bien la mort est un départ, un passage de l'âme de ce lieu dans un autre », une autre vie.

Le choix de Socrate quant à cette alternative nous est donné à la fin du Phédon , où Socrate fait le pari de l'immortalité de l'âme.

Ce choix n'est pas fondé sur un savoir, mais sur le sens qu'il permet de donner àl'existence de Socrate : si l'âme n'est pas immortelle, que la mort est une fin définitive, alors les crimes del'existence (y compris le crime dont est victime Socrate, condamné injustement) demeurent à jamaisimpunis, et Socrate aura eu tort de croire en la justice.

Sans un au-delà qui donne la garantie d'unejustice divine, l'existence humaine n'a plus de sens, car alors tout est permis, et rien n'est puni.

Socraterisque ici sa vie au sens où il engage le sens de son existence dans ce pari de l'immortalité de l'âme.

Sansce pari en effet, tout ce qui donnait sens à son existence (l'enseignement, l'exemple donné à sesdisciples) n'a plus de raison d'être.

L'enjeu du risque, pour Socrate comme pour chacun de nous, c'estdonc l'existence elle-même, et le sens que nous lui donnons, par l'orientation de nos choix. Conclusion : Risquer sa vie est donc à la fois une nécessité (quand il s'agit de survivre face à l'autre) et une chance (puisque cela renvoie à la possibilité d'exercer notre liberté).

Le risque est inséparable de la conditionhumaine, il ouvre à chaque fois une dimension supérieure de l'existence, par l'intensité et le sens qu'il procure.L'homme doit donc se détacher d'un idéal de sécurité qui l'empêche de se réaliser, car « le monde sera demain à celui qui risquera le plus, prendra plus fermement son risque » (Bernanos).. »

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