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Expliquer une conduite, est-ce la justifier ?

Publié le 30/07/2005

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Il s'agit donc de placer l'acte dans un contexte qui lui donne des raisons d'être et surtout qui le décharge de toute responsabilité. Mais la justification est une autre démarche, on va au-delà de l'analyse objective. Ainsi, il y a justification lorsque ce qui a été expliqué objectivement selon ses lois internes est intégré à une idéologie qui en fait une norme et qui lui trouve une finalité supérieure. La justification c'est le fait de mettre dans une perspective philosophique l'analyse structurelle. Elle vient comme achèvement, c'est un plan qui ne répond plus à une analyse objective mais à une analyse morale. L'analyse objective est donc finalisée par la justification. Deuxième partie : Analyser un comportement On pourrait presque discerner deux temps : le premier qui consiste dans l'explication objective et qui implique des événements extérieurs à la volonté même d'un individu ; et le second, celui de la justification qui consiste à admettre l'explication comme vraie et l'acte comme juste. Par exemple, si une femme vole une baguette parce qu'elle n'a pas d'argent pour nourrir ses trois enfants. Dans un premier moment, on va d'abord donner l'explication de son acte : elle souffre, elle est une victime du chômage et elle doit par un moyen ou par un autre élever ses enfants. Ensuite, il y a le second moment, qui va au-delà de simples explications et au-delà de toute objectivité puisqu'il fait plus ou moins appel à la subjectivité de chacun et à l'ordre moral.

« Troisième partie : La responsabilité Mais si expliquer c'est déplier, alors qu'en est-il de ce qui est ainsi déployé et comment l'est-il ? C'est déjà un anciendébat philosophique, une antique querelle.

D'un côté, se trouvent les rationalistes, et de l'autre les empiristes et lespositivistes.

Selon les rationalistes, Leibniz par exemple, expliquer un phénomène c'est découvrir le conséquentpréformé dans ses antécédents, c'est réduire le fait à sa cause, à son pourquoi.

Le ramener à sa raison suffisante.L'interrogatif synthétisant d'ailleurs les deux grands principes explicatifs de la causalité et de la finalité.

Cela donnenaissance à la thèse du rationalisme : le monde est intelligible et l'explication dévoile cette intelligibilité.

Enrevanche, les empiristes partent d'un constat : il y a des phénomènes qui coexistent et se succèdent ;coexistences et successions se répétant indéfiniment.

J.-S.

Mill : « Un fait particulier est expliqué quand on a indiqué la loi dont sa production est un cas ». En ce qui concerne l'expérience humaine et la question de la justification de nos actes, l'alternative est semblablemais transposée dans le domaine psychologique et par extension : moral.

Pour les uns ( Leibniz, Bergson et d'unecertaine manière -la critique- Kant ), le sujet de droit, la personne est origine absolue, fondement radical desdécisions et des actes, substance irréductible au changement.

Pour les autres (Russell), il s'agit d' un bassind'attraction, d' un chaos déterministe baptisé < sujet > et qui relève davantage de la physique statistique que de lapsychologie, à vouloir rendre compte de la prétendue intelligibilité de "ses" pensées et de "ses" actes.

Parconséquent, selon cette voie, il n'existe pas d'imputabilité mais sans doute point de responsabilité ! Car niculpabilisation ni justification ne sont possibles sans l'hypothèse de la volonté et d'une origine absolue : lasubstance-sujet ! Conclusion : Le choix métaphysique et la thèse psychologique orientent l'interprétation éthique et juridique.

L' idée éthique outhéologique de la justification repose donc bien sur une vision idéologique : celle de la substance-sujet.

Ainsi, pourreprendre Kant : l'unité originairement synthétique de la décision.

Pourtant, ne sommes-nous pas absolument etdéfinitivement injustifiables ?. »

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