Faut-il avoir peur de la technique?
Publié le 11/02/2005
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Mais cette ruine, cette dégradation du corps, qui ne développe plus une habileté ou un talent mais itère & réitère un même geste qui n'a plus de sens pour celui qui l'exécute, est corrélative d'un abrutissement spirituel. Le « pire « réside dans la séparation de la conception et de l'exécution qui fait que le travail n'est plus conçu mais subi, ne développe plus intelligence ou créativité, mais cantonne l'homme à la contemplation d'une action imposée étrangère, absurde. « Travail forcé, il n'est plus la satisfaction d'un besoin, mais un moyen de satisfaire des besoins en dehors du travail. « Ainsi on conçoit que « ce qui est humain devienne animal. « Mais, ajoute Marx : « on fuit le travail comme la peste. « « C'est pourquoi l'ouvrier n'a le sentiment d'être soi qu'en dehors du travail «. Le travail étant devenu animal, machinal, torturant, l'homme s'y voyant dépossédé de sa propre activité, ne peut plus se sentir lui-même qu'en dehors du travail.
1ère partie : Le progrès en soi est positif.
2ème partie : Mais le danger réside dans l'utilisation que l'on fait du progrès technique et scientifique.
3ème partie : Craindre le progrès technique et scientifique serait ne pas estimer l'homme.
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conséquences dans toutes les sphères possibles de son application.
3ème partie : Craindre le progrès technique et scientifique serait ne pas estimer l'homme.
- Avoir peur du progrès technique et scientifique, c'est avoir peur de la puissance humaine, de sa capacité àdévelopper son savoir-faire et à accroître ses connaissances.
Il peut alors paraître absurde de craindre l'action del'homme, car cela signifierait en définitive que l'on ne fait pas confiance à l'homme, et à son humanité, donc son bonsens et sa raison.
- En outre, une telle crainte suppose que l'homme puisse se laisser dépasser par sa propre création, et confère uneréalité propre et autonome au « progrès », qui apparaît comme une menace indépendante des hommes dont il estpourtant issu.
- Par ailleurs, en restant dans la peur du progrès, on s'expose à l'immobilisme, et à la stagnation scientifique.Craindre le progrès, c'est préférer s'en tenir aux découvertes acquises, et refuser le développement des techniqueset l'accroissement du savoir.
Le philosophe Pascal critique cette attitude qui consiste, dans le domaine dessciences, à se soumettre aux autorités, c'est-à-dire aux savants qui nous ont précédé, sans chercher à dépasserleur théorie en les passant au crible de la critique, mais en acceptant leurs thèses comme admises une fois pourtoute.
Pour Pascal, cette « soumission aux anciens » n'est pas correcte car, en refusant de critiquer les techniqueset savoirs établis, c'est-à-dire d'interroger la validité de ces acquis, elle consiste à mépriser ces savants qui eux-mêmes ont critiqué leurs prédécesseurs pour affirmer leur théories.
De plus, c'est faire bien peu de cas d'unedécouverte que de ne pas chercher à la dépasser ou à l'améliorer, sous l'éclairage d'une nouvelle époque, qui estsusceptible d'apporter des éléments dont les anciens n'avaient possession et qui peuvent permettre de faireprogresser et de développer leurs découvertes.
Pour Pascal, en aucun cas il ne faut craindre le progrès scientifiqueet technique, mais au contraire, garder à l'esprit ce désir d'avancer, en s'appuyant sur les anciens.
4 ième L'avenir de nos sociétés dominées par la technique dépend de nous.
Selon Hans Jonas dans le Principe de responsabilité, la technique a transformé en profondeur l'essence de l'agir humain.
La technique a considérablement augmentée la portée de l'agir humain.
La portée causale déborde tout ceque l'on a connu autrefois.
La promesse technique s'est transformée en menace, ce que l'homme pourra faire àl'avenir n'a pas d'équivalence par le passé.
Elle a fait apparaître de nouveaux devoirs.
L'éthique antique estinopérante à l'heure de la technique.
Aujourd'hui, les conséquences de certains actes ne seront visibles que dansquelques centaines d'années.
L'exemple de la pollution, de la surexploitation des ressources forestières, des pêchesabusives, de la disparition des déchets nucléaires) .Aussi tous nos pronostics à long terme sont incertains.
Leprincipe responsabilité voudra donc que l'on favorise les hypothèses pessimistes au profit des hypothèsesoptimistes.
Le mal est toujours certain.
Le principe responsabilité dit « Agis de telle façon que les effets de tonaction soient compatible avec la permanence d'une vie authentiquement humaine sur terre.
» Il s'agit d'un droit àl'existence d'une vie pas encore actuelle.
Ce principe est programmatique, il vise quelque chose qui ne s'est pasencore produit.
L'homme s'est vu remettre une essence, il en est responsable.
Il faut donc une prescience, uneanticipation.
Il faut une métaphysique que n'a pas encore la science.
Le principe responsabilité pressent l'impossible,il veut le limiter.
Il doit aller au devant des abus.
Tous les possibles demeurent une fois que l'action s'est produite.
Ilfaut que les conséquences des actions soient voulues.
Il faut pour cela que des principes soient voulus pour que lesconséquences soient voulues.
Il faut donner à l'agir humain une dimension de volonté et qu'elle soit au principe deses réalisations.
Car la réalité humaine correspond à quelque chose de non- voulu.
L'agir a pris des dimensionscosmologique.
La menace des civilisations technologiques repose sur l'idée que la technologie domine aussi l'hommecomme elle domine la nature.
C'est l'étant dans sa totalité qui est menacé.
Les sociétés modernes où la techniqueest omniprésente doivent pour continuer d'exister se protéger contre sa propre disparition en préservant ce qu'il y ade plus fondamentale sans quoi rien d'autre ne puisse exister.
Notre avenir dépend de notre attention, cetteresponsabilité qui doit être prise est ce sans quoi rien ne peut exister, c'est le socle de toute avenir de lacivilisation.
Conclusion :
Le progrès, en tant qu'amélioration, ne semble pas à craindre.
Ce que l'on peut craindre dans le progrès, c'est le changement de mentalité qu'il peut engendrer, et le risque de voir nos certitudes ébranlées et dépassées par lesnouvelles découvertes.
Ce que l'on doit craindre, en revanche, c'est un progrès départi de toute conscience morale, un progrès tout puissant qui ferait fi des enjeux humains qui en dépendent, et conduirait de surcroît l'homme àrechercher la puissance au détriment de toutes les valeurs qui font son humanité.
Mais s'il n'y a pas de « risquezéro », rien ne justifie cependant que l'on craigne le progrès en lui-même, lorsque, encadré de gardes fous qui leprémunissent de toute dérive inconsidérée, il ne peut nous porter qu'à la conquête de nouvelles connaissances, etd'un savoir toujours plus étendu..
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