Faut-il avoir vécu un événement pour le comprendre ?
Publié le 12/09/2005
Extrait du document
§ La question pose e problème de la subjectivité à l’œuvre dans la compréhension d’un évènement. La compréhension est la saisie par la raison ou l’entendement d’un fait, d’une chose et ce, semble t-il de manière objective et rationnelle, la où la subjectivité semble renvoyer au vécu, donc au senti voire au ressenti. Il semble en effet de prime abord que lorsqu’on vit quelque chose, il nous soit difficile de l’expliquer, de sorte que sans l’avoir vécu, il semble impossible de comprendre l‘évènement dans son intégralité, et aussi bien que ceux qui l’ont vécu peuvent le comprendre.
§ Il en est ainsi semble t-il en histoire, comment en effet comprendre mieux les évènements historiques qu’en les ayant soi-même vécus ? Les soldats de la guerre ne sont ils pas les mieux placés pour comprendre la dureté des combats, la réalité des tranchées … ? Comment nous qui n’avons pas vécu cela de l’intérieur pouvons nous prétendre comprendre cela ? Et de fait ne disons nous pas souvent : « tu ne peux pas comprendre, tu ne l’as pas vécu «. Vivre un évènement, en faire l’expérience, semble alors le meilleur et le seul moyen de comprendre cet évènement. Toute compréhension se ferait alors de l’intérieur, pas la subjectivité de chacun.
§ Néanmoins, tout évènement n’est-il pas explicable objectivement ? L’histoire n’est-elle pas l’objet d’une explication rationnelle donnant lieu à une compréhension ar chacun des données objectives ? Il semble en outre que l’objectivité soit la condition de possibilité de toute connaissance. Comment être sûre d’une connaissance si elle repose uniquement sur le vécu et la subjectivité ?
§ La compréhension est-elle cette prétention à rentrer intimement dans les choses, à être compris dans les choses, cette subjectivité étant la seule source possible d’une connaissance d’un évènement, ou la compréhension doit-elle rester objective de sorte à servir l’explication, elle-même rationnelle est objective ?
«
difficile de les concevoir.
La compréhension des évènements semble alors tenir à l'expérience de lavie qui est toute subjective et individuelle.
§ La vie semble appartenir au domaine de la subjectivité, de l'intériorité et de la particularité, si bienque toute expérience de la vie semble différente et personnelle.
En effet l'expérience que l'on a dela vie dépend de nos affects de nos passions, de notre ressenti et de fait, elle semble impossible àtransmettre et partager dans la mesure où la personne à qui on voudrait la transmettre devrait semettre à la place de l'autre pour vivre avec lui ce qu'il vit et le comprendre.
Toute transmission del'expérience de la vie semble alors déboucher sur une nécessaire incompréhension, tout vécuétant personnel.
Et même, une même personne peut ne plus comprendre, avec le recul, certaineréactions qu'il a pu avoir à un moment donné de sa vie.
Dès lors, l'expérience que l'on a de notrevie, étant personnelle, semble incommunicable, et c'est ainsi que l'on peut expliquer certainesincompréhensions entre des individus venant de générations différentes : ayant une expérience dela vie toute différente, ils semblent ne pas pouvoir se comprendre.
Ainsi toute expérience de la vieserait subjective, et cela semble pouvoir d'expliquer par le fait que la vie est avant toutappréhendée par et comme intériorité.
Toute compréhension se fait alors de l'intérieur parl'intermédiaire du vécu et non pas de l'extérieur d'un point de vue objectif.
Mais alors n'est-ce pas abolir toute connaissance que de faire de la compréhension des évènements une donnéepurement subjective, la rattachant au vécu ?
II) La compréhension dépend de l'objectivité des choses et de leur nécessité.
§ Les faits historiques n'ont néanmoins pas besoin de l'historien ni d'un vécu pour exister : l'histoiren'étudie pas le fait mais ce qui permet de l'expliquer.
En histoire, on ne se repose pas sur le vécusubjectif de tel historien, on analyse les faits et on formule des hypothèses pour l'expliquer.
Onrend donc l'existence de ces faits nécessaires afin qu'il ne soit pas requis de passer par un vécupour les comprendre.
L'histoire ne procède pas par induction (remontée du fait au droit) mais pasdéduction : l'historien établit des problèmes, il construit le fait.
Il faut donc réunir patiemment lesfaits pour ensuite découvrir leur enchaînement et donc le sens intrinsèque de l'histoire.
L'historiendétermine les raisons d'un événement, il isole, au sein de la succession, des relations deconsécution.
Le sens de l'histoire émerge d'une longue enquête qui met en évidence le réseau descauses et des conséquences.
C'est donc au terme d'une recherche minutieuse que le sens del'histoire apparaît au chercheur.
Le sens, direction et signification, de l'histoire est donc bien lefruit d'un travail de recherche abouti.
La compréhension se fait donc objectivement sans que levécu soit pris en compte.
§ Tout évènement apparaît alors comme mesurable par l'entendement, et ce objectivement, lacompréhension se faisant suivant des mesures objectives et clairement déterminées.
« Le mondeest écrit en langage mathématique » écrit Galilée, ce qui semble signifier que tout évènementsemble pouvoir être compris à la manière d'un problème mathématique, c'est-à-dire de manièretotalement objective, calculable, prouvable et vérifiable.
Toute compréhension d'un évènement enpasserait alors par la méthode scientifique venant déterminer rationnellement les données del'évènement.
Tout semble alors objectivable et la compréhension serait alors possible si etseulement si elle est compréhension universelle, se basant sur des données objectives accessiblesà chacun.
Mais cette interprétation n'est-elle pas une modalité de l'explication plus que de la compréhension ? Les scienceshumaines se réduisent-elles totalement aux sciences, abolissant alors toute part de subjectivité ?
III) Explication et compréhension : le nécessaire lien entre objectivité et subjectivité.
§ Les sciences humaines, si elles sont des sciences, ne semblent pas pouvoir réduire toutecompréhension de l'homme à une pure donnée objective.
En effet, faire une science de l'homme en cesens, ce serait le réduire à une grandeur, c'est-à-dire à ce qui peur être mesuré, et ce serait alorschosifier l'homme.
Or par cette réduction, une chose échappe à la science : la subjectivité.
Les loishumaines n'ont pas la même universalité et la même nécessité que les lois physiques.
Les loishumaines sot alors moins des lois que des normes ou tendances.
Dans L'Anthropologie d'un point de.
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