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Faut-il être seul pour être soi-même ?

Publié le 17/01/2022

Extrait du document

On ne se développe qu'au contact des autres, qui pourtant nous aliènent. L'édification d'une personnalité libre est donc impossible dans la soumission aux autres comme dans la solitude absolue.

Tout être humain éprouve le besoin de connaître son entourage mais aussi de faire face à lui-même. Sans personne autour de lui, chacun a sa propre personnalité, ses propres rêves, ses propres désirs. Le bonheur des uns fait le malheur des autres, certes, étant donné que personne n’a la même vie, tout le monde est unique. L’intérieur de chacun n’est pas celui des autres. Nous avons tous besoin de faire face à soi-même, nous savons ce que nous sommes mais comment en arriver là ? Faut-il être seul pour être soi-même ? Tel est le sujet que nous allons traiter dans cette dissertation, en se posant des questions telles que… L’être humain peut-il se connaître sans personne autour de lui ? A-t-on besoin des autres pour forger son propre intérieur ? Une personne, seule, peut-elle faire face à sa propre réalité, ses propres pensées, son propre caractère ? Enfin de compte, a-t-on vraiment besoin des autres pour se rendre compte de ce que l’on est ?

 

  • I) Il faut être seul pour être soi-même.

a) Seule la solitude permet de me connaître.
b) Les us et coutumes m'obligent à porter un masque.
c) La vie sociale n'est qu'un jeu de dupes.

  • II) C'est autrui qui me permet d'être moi-même.

a) Vouloir la solitude, c'est encore penser aux autres comme absents.
b) Sans les autres, je ne serais rien.
c) Je ne suis moi-même qu'avec autrui.

.../...

« voit et juge, plus encore nous nous indignons de ce dont on s'indigne.

»Ce qui est bien sûr remarquable, c'est que ce « On » n'est littéralement personne, il n'est en aucune façon «quelqu'un », et là réside sa puissance.

Il ne s'agit pas de quiconque nous imposant quelque chose, il s'agit de notrepropre alignement sur un mode d'être commun et essentiellement médiocre, dans lequel notre véritable « qui » seperd et se dilue.

« C'est dans cette non-imposition et cette imperceptibilité que le On déploie sa véritabledictature.

»Vivre sous le règne du On, c'est d'abord se réfugier dans la médiocrité de l'anonymat, mais c'est par suite, bienplus, se refuser à toute responsabilité :« Comme le On prédonne tout jugement et toute décision, il ôte à chaque fois au Dasein toute la responsabilité.

LeOn ne court pour ainsi dire aucun risque à ce qu'on l'évoque constamment [...] C'était toujours le On et pourtanton peut dire que « nul » n'était là.

»Ce nivellement, cette médiocrité et cette façon d'éviter toute originalité (« Tout ce qui est original est aussitôtaplati en passant pour du bien connu, tout ce qui a été conquis de haute lutte devient objet d'échange ») serévèlent au mieux dans les bavardages sur la mort.En effet, dans la mort, il en va du tout de mon existence : la mort est ce qui est absolument propre et mien.

Aussil'angoisse devant la mort est-elle en quelque sorte l'angoisse devant la liberté, devant notre être au monde.

Et s' «il est exclu de confondre l'angoisse de la mort avec la peur de décéder », c'est précisément que « l'angoisse de lamort est angoisse « devant » le pouvoir-être le plus propre, absolu, indépassable ».La capacité d'assumer la possibilité de la mort propre, et par suite de se découvrir comme être au monde , commejeté, librement, dans le monde, a donc partie liée avec la capacité du Dasein d'être soi.Or, précisément les bavardages du On à propos de la mort, là encore sombrent dans l'inauthenticité et lerecouvrement.

Il s'agit de camoufler cette mort qui est la mienne en événement, en bien connu.« Si jamais l'équivoque caractérise en propre le bavardage, c'est bien lorsqu'il prend la forme de ce parler sur lamort.

Le mourir, qui est essentiellement et irreprésentablement mien, est perverti en événement publiquementsurvenant.

»Le discours du On transforme la mort en accident : « le On meurt, propage l'opinion que la mort frapperait pourainsi dire le On ».

Là encore il s'agit de se démettre de ses responsabilités et même de soi-même.Ces bavardages interdissent à l'angoisse de la mort de se faire jour : en ce sens, ils privent l'individu de lapossibilité de l'accès à son être propre.

« Dans l'angoisse de la mort, le Dasein est transporté devant lui-même [...]Or le On prend soin d'inverser cette angoisse en une peur d'un événement qui arrive.

»En faisant miennes ces ratiocinations, sans doute gagnerais-je d'être rassuré, d'être indifférent à ce qui m'est leplus propre, mais au prix de l'aliénation, de la perte de soi.Mais si les analyses d'Heidegger ne se donnaient que comme une dénonciation de la pression des bavardages de lamasse, de la dictature anonyme qui régit les rapports humains et interdit à chacun l'accès à lui-même et au monde,elles perdraient de leur pertinence.Le On n'est pas extérieur au Dasein, à l'individu, il est au contraire l'un de ses modes d'être premier et originaire.

ILn'y a pas à faire le départage entre individus authentiques ou inauthentiques.« Le Dasein est de prime abord Un et le plus souvent il demeure tel.

Lorsque le Dasein découvre et s'approcheproprement du monde, lorsqu'il s'ouvre à lui-même son être authentique, alors cette découverte du « monde » etcette ouverture du Dasein s'accomplissent toujours en tant qu'évacuation des recouvrements et desobscurcissements, et que rupture des dissimulations par lesquelles le Dasein se verrouille l'accès à lui-même.

»Il n'y a pas d'accès véritable au monde et à soi-même, de façon authentique d'être qui ne se fasse jour à partir dece fond originaire d'inauthenticité.

Le « On » n'est personne, mais il est un mode d'être de chacun.

La dictature du« on » dont parle Heidegger est d'abord la façon commune de se préoccuper d'autrui.

C'est aussi ce que Heideggernomme « déchéance », c'est-à-dire la façon de ne pas être soi.

L'inauthenticité est un accès barré à notre êtrepropre, une aliénation de soi, au profit de l'anonyme. Les us et coutumes m'obligent à porter un masqueEn groupe, il faut toujours plaire, être conforme à une certaine image sociale.

Le jeu social m'empêche d'être moi-même.

Je suis toujours tenu de masquer ce qui fait de moi un individu unique et spécifique.

Que l'on songe parexemple au mimétisme de la mode.

La vie en société me prive de la liberté de dévoiler mes sentiments et mespensées les plus sincères.

Si tous les hommes se disaient toujours la vérité, le monde dégénérerait dans le chaos leplus total. La vie sociale n'est qu'un jeu de rôlesDénonçant la comédie humaine, Pascal distinguera les grandeurs d'établissement et les grandeurs naturelles.. »

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