faut il être seul pour être soi même
Publié le 10/04/2013
Extrait du document
«
soi-même, c'est bien sûr assumer son originalité.
On peut alors penser que le groupe étouffe notre moi le plus
authentique.
C'est ce que pense Heidegger en analysant ce qu'il appelle "la dictature du On".
La rencontre des
autres ne suppose pas la distinction entre un sujet séparé des autres sujets.
L'existence quotidienne implique
que l'homme soit pris, absorbé par son mode.
Il est sous l'emprise du "On" c'est à dire que le fait d'être
ensemble crée une situation d'indifférence, d'indistinction où se perd ce que chaque être a d'authentique et de
particulier.
Il s'établit "la dictature du On".
Le "On" n'est pas "nous".
Dire "nous", c'est parler d'une pluralité de
mois bien distincts.
Le "On" renvoie, au contraire, à une vague collectivité indistincte.
C'est la norme moyenne
à laquelle se soumettent les comportements et qui aboutit au nivellement général.
Par souci conformiste du "
Qu'en dira-t-on ", on ne se situe plus comme égal ou supérieur à autrui d'après ce que soi est authentiquement,
mais d'après le jugement de l'opinion publique.
Le "je" est déchargé de toute responsabilité.
"On" juge pour lui.
Chacun se réfugie dans l'anonymat du "On".
Or ce "On" n'est personne.
Il n'est ni celui-ci, ni celui-là, ni
quelqu'un, ni la somme de tous.
En somme, ce que dit Heidegger, c'est que nous vivons dans une dépendance
quasi totale à l'égard des autres et qu'il n'y a pas de tyrannie plus lourde que cette tyrannie sans tyran.
Il est
vrai qu'il est tellement plus facile de s'y plier que d'être soi.
Elle retire à chacun toute responsabilité car là où
tout le monde est responsable, personne ne l'est plus.
Le "On" est sans visage.
Mais, si l'existence sociale nous entraîne à cette indistinction qui fait que l'on n'est jamais soi-même, n'est-ce
pas dans la solitude que l'on pourra être soi-même ?
C'est ce que pense un philosophe comme Schopenhauer.
Considérant que la société crée des contraintes, il en
conclut, lui aussi, qu'elle sacrifie notre individualité.
Le nivellement social a pour conséquence que, plus on est
nombreux, moins notre individualité peut apparaître.
La société ne retient que ce que nous avons en commun
c'est à dire le contraire même de notre personnalité authentique.
Plus la société est nombreuse, plus elle est
fade.
Il faut donc chercher la solitude et Schopenhauer écrit " On ne peut être vraiment soi qu'aussi longtemps
qu'on est seul ".
Plus l'homme a une personnalité propre, plus il cherchera à s'isoler car le nivellement social
sera considéré comme insupportable.
C'est dans la solitude " que le mesquin sent toute sa mesquinerie et le
grand esprit toute sa grandeur ; bref, chacun s'y pèse à sa vraie valeur ".
Il semble donc bien qu'il faille être
seul pour être soi-même et c'est, du reste, ce que pense l'homme du commun qui dit qu'il n' a besoin de.
»
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