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faut il être seul pour être soi même

Publié le 10/04/2013

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Faut-il être seul pour être soi-même ?   L'homme est le seul animal qui dispose d'une conscience réflexive, c'est à dire qui est capable de se penser lui-même et de se vivre dans la singularité : dire "je suis moi-même", c'est dire "je ne suis pas un autre et j'assume la responsabilité de mon originalité". Mais, en même temps l'homme est aussi un être social qui subit l'influence des autres et on peut se demander si cela ne le conduit pas nécessairement au conformisme. Alors, les autres sont-ils l'obstacle qui m'empêche d'être ou au contraire le ferment de la constitution de soi ? La question est importante car sa réponse éclaire la définition classique d'Aristote : "l'homme est un animal politique" c'est à dire social. De prime abord il semble bien qu'on ne puisse être soi que dans la solitude qui nous préserve de l'influence d'autrui. Cependant placés dans une solitude absolue serions-nous vraiment capables d'être ? Si la réponse est négative, alors comment l'autre peut-il me constituer ?   * *  *   Si l'homme comme le dit Heidegger est un "ëtre-au-monde" et un "être-au-monde-avec", c'est à dire si nous vivons nécessairement en société, il faut remarquer que la société tend à instituer des normes auxquelles nous sommes tous tenus de nous conformer. La vie sociale, c'est la vie stéréotypée. Il est bien vu de se comporter comme les autres. Les études sur la dynamique des groupes montrent que tout groupe institue des règles que chacun est tenu de respecter et toute originalité aura pour sanction une marginalisation. Or, qu'est-ce qu'être soi-même ? Est-ce faire comme les autres, se plier au comportement du groupe ? Où est-ce assumer sa singularité, son authenticité ? Être soi-même, c'est bien sûr assumer son originalité. On peut alors penser que le groupe étouffe notre moi le plus authentique. C'est ce que pense Heidegger en analysant ce qu'il appelle "la dictature du On". La rencontre des autres ne suppose pas la distinction entre un sujet séparé des autres sujets. L'existence quotidienne implique que l'homme soit pris, absorbé par son mode. Il est sous l'emprise du "On" c'est à dire que le fait d'être ensemble crée une situation d'indifférence, d'indistinction où se perd ce que chaque être a d'authentique et de particulier. Il s'établit "la dictature du On". Le "On" n'est pas "nous". Dire "nous", c'est parler d'une pluralité de mois bien distincts. Le "On" renvoie, au contraire, à une vague collectivité indistincte. C'est la norme moyenne à laquelle se soumettent les comportements et qui aboutit au nivellement général. Par souci conformiste du " Qu'en dira-t-on ", on ne se situe plus comme égal ou supérieur à autrui d'après ce que soi est authentiquement, mais d'après le jugement de l'opinion publique. Le "je" est déchargé de toute responsabilité. "On" juge pour lui. Chacun se réfugie dans l'anonymat du "On". Or ce "On" n'est personne. Il n'est ni celui-ci, ni celui-là, ni quelqu'un, ni la somme de tous. En somme, ce que dit Heidegger, c'est que nous vivons dans une dépendance quasi totale à l'égard des autres et qu'il n'y a pas de tyrannie plus lourde que cette tyrannie sans tyran. Il est vrai qu'il est tellement plus facile de s'y plier que d'être soi. Elle retire à chacun toute responsabilité car là où tout le monde est responsable, personne ne l'est plus. Le "On" est sans visage. Mais, si l'existence sociale nous entraîne à cette indistinction qui fait que l'on n'est jamais soi-même, n'est-ce pas dans la solitude que l'on pourra être soi-même ? C'est ce que pense un philosophe comme Schopenhauer. Considérant que la société crée des contraintes, il en conclut, lui aussi, qu'elle sacrifie notre individualité. Le nivellement social a pour conséquence que, plus on est nombreux, moins notre individualité peut apparaître. La société ne retient que ce que nous avons en commun c'est à dire le contraire même de notre personnalité authentique. Plus la société est nombreuse, plus elle est fade. Il faut donc chercher la solitude et Schopenhauer écrit " On ne peut être vraiment soi qu'aussi longtemps qu'on est seul ". Plus l'homme a une personnalité propre, plus il cherchera à s'isoler car le nivellement social sera considéré comme insupportable. C'est dans la solitude " que le mesquin sent toute sa mesquinerie et le grand esprit toute sa grandeur ; bref, chacun s'y pèse à sa vraie valeur ". Il semble donc bien qu'il faille être seul pour être soi-même et c'est, du reste, ce que pense l'homme du commun qui dit qu'il n' a besoin de personne pour exister ou qui pratique l'introspection. Nul ne peut pénétrer dans ma conscience et qui sait, sinon moi-même, qui je suis ? Réciproquement, comment savoir qui je suis en présence d'autrui qui me distrait de moi ? La conscience de soi semble supposer de se replier sur soi-même...

« soi-même, c'est bien sûr assumer son originalité.

On peut alors penser que le groupe étouffe notre moi le plus authentique.

C'est ce que pense Heidegger en analysant ce qu'il appelle "la dictature du On".

La rencontre des autres ne suppose pas la distinction entre un sujet séparé des autres sujets.

L'existence quotidienne implique que l'homme soit pris, absorbé par son mode.

Il est sous l'emprise du "On" c'est à dire que le fait d'être ensemble crée une situation d'indifférence, d'indistinction où se perd ce que chaque être a d'authentique et de particulier.

Il s'établit "la dictature du On".

Le "On" n'est pas "nous".

Dire "nous", c'est parler d'une pluralité de mois bien distincts.

Le "On" renvoie, au contraire, à une vague collectivité indistincte.

C'est la norme moyenne à laquelle se soumettent les comportements et qui aboutit au nivellement général.

Par souci conformiste du " Qu'en dira-t-on ", on ne se situe plus comme égal ou supérieur à autrui d'après ce que soi est authentiquement, mais d'après le jugement de l'opinion publique.

Le "je" est déchargé de toute responsabilité.

"On" juge pour lui. Chacun se réfugie dans l'anonymat du "On".

Or ce "On" n'est personne.

Il n'est ni celui-ci, ni celui-là, ni quelqu'un, ni la somme de tous.

En somme, ce que dit Heidegger, c'est que nous vivons dans une dépendance quasi totale à l'égard des autres et qu'il n'y a pas de tyrannie plus lourde que cette tyrannie sans tyran.

Il est vrai qu'il est tellement plus facile de s'y plier que d'être soi.

Elle retire à chacun toute responsabilité car là où tout le monde est responsable, personne ne l'est plus.

Le "On" est sans visage. Mais, si l'existence sociale nous entraîne à cette indistinction qui fait que l'on n'est jamais soi-même, n'est-ce pas dans la solitude que l'on pourra être soi-même ? C'est ce que pense un philosophe comme Schopenhauer.

Considérant que la société crée des contraintes, il en conclut, lui aussi, qu'elle sacrifie notre individualité.

Le nivellement social a pour conséquence que, plus on est nombreux, moins notre individualité peut apparaître.

La société ne retient que ce que nous avons en commun c'est à dire le contraire même de notre personnalité authentique.

Plus la société est nombreuse, plus elle est fade.

Il faut donc chercher la solitude et Schopenhauer écrit " On ne peut être vraiment soi qu'aussi longtemps qu'on est seul ".

Plus l'homme a une personnalité propre, plus il cherchera à s'isoler car le nivellement social sera considéré comme insupportable.

C'est dans la solitude " que le mesquin sent toute sa mesquinerie et le grand esprit toute sa grandeur ; bref, chacun s'y pèse à sa vraie valeur ".

Il semble donc bien qu'il faille être seul pour être soi-même et c'est, du reste, ce que pense l'homme du commun qui dit qu'il n' a besoin de. »

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