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Faut-il punir le coupable ou venger la victime ?

Publié le 25/06/2005

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De plus un acte de vengeance et de haine est toujours déclenché par ceux qui en sont l'objet. Ce sont des comportements réactifs et ont pour cause le sentiment d'humiliation subie de la part d'un autre homme à qui l'on peut prêter la conscience, c'est-à-dire l'intention de nuire ; un événement naturel ne peut nuire avec intention et n'appelle aucun sentiment de vengeance car il ne met pas en cause l'amour que chacun se porte à lui-même : l'événement nuisible ne vise personne. Il s'abat sur chacun par hasard. De plus nous ne désirons pas nous venger de quelqu'un qui par accident nous a fait du mal mais il faut qu'il ait pensé et désiré nous faire du mal et c'est cette pensée qui est humiliante et non sa conséquence nuisible. Ainsi ces actions de vengeance et de haine ne mettent en rien en cause l'être même singulier de celui qui s'y livre, mais d'abord le fait qu'il ait subi une humiliation insupportable au regard d'une passion naturelle irrésistible : l'amour de soi. La raison ne peut rien contre la passion chez Hume, car elle est sans puissance propre et sans autonomie. Mais si la personne qui se venge ne peut être blâmable, ses actions non plus, car elles ne sont que des conséquences spontanées irrésistibles dont elle n'est pas la cause et donc dont elle n'est pas responsable car elle ne peut en répondre dès lors qu'elles ne sont qu'une réaction naturelle involontaire (non désirée au départ) à un acte volontairement humiliant. Un individu est donc responsable que d'un acte dont il est la cause première et cette cause ne peut être que son caractère constant ou en tout cas durable propre.    

III.Troisième partie :   La position de  Hume renverse radicalement la thèse classique qui, depuis la christianisme, voit dans la liberté ou le libre choix intérieur entre le bien et le mal le fondement de la responsabilité et donc du droit de punir.

 

 

 

 

 

 

 

Le droit pénal justifie la sanction au nom de la responsabilité du sujet qui a commis un délit ou un crime. Mais la responsabilité définit le fait de répondre pour une personne d’un acte dont elle la cause (imputation juridique) et elle en est la cause parce qu’elle a été jugée libre de le commettre. Donc ne peut être sanctionnable (punissable) qu’un individu qui est coupable et responsable, c’est à dire considéré comme conscient et libre  de choisir de commettre ou non son acte au moment des faits qui lui sont imputés.

Mais tout d’abord selon Hume la question de la causalité et donc de l’imputabilité elle-même ne va pas de soi. Tout acte criminel suppose une relation entre deux personnes et les actes de l’une peuvent être liés (connectés) à ceux de l’autre ; celui qui agit peut-être aussi celui qui, dans son action, pâtit de l’autre; l’acte peut être causé par la victime plus que par celui qui en est l’agent. Ainsi, en quoi et pourquoi la vengeance est-elle le fait de celui dont on se venge et non de celui qui se venge?

« irrésistible : l'amour de soi.

La raison ne peut rien contre la passion chez Hume, car elle est sans puissance propre etsans autonomie.

Mais si la personne qui se venge ne peut être blâmable, ses actions non plus, car elles ne sont quedes conséquences spontanées irrésistibles dont elle n'est pas la cause et donc dont elle n'est pas responsable carelle ne peut en répondre dès lors qu'elles ne sont qu'une réaction naturelle involontaire (non désirée au départ) à unacte volontairement humiliant.

Un individu est donc responsable que d'un acte dont il est la cause première et cettecause ne peut être que son caractère constant ou en tout cas durable propre.

III.

Troisième partie : La position de Hume renverse radicalement la thèse classique qui, depuis la christianisme, voit dans la liberté ou lelibre choix intérieur entre le bien et le mal le fondement de la responsabilité et donc du droit de punir.

Un individu quin'a pas le choix vis-à-vis de ses actes, soit sous la contrainte extrême, soit sous le coup de la folie, est considérécomme innocent, car il n'est pas la cause mais l'effet de conditions et de pulsions irrésistibles : être entièrementdéterminé c'est être irresponsable et donc innocent.

Mais cette thèse repose sur une croyance indémontrable, voirecontraire à l'expérience : celle qui affirme comme une réalité la capacité arbitraire de se déterminer soi-même endehors de tout mobile déterminant, cette croyance est indissociable de celle de la volonté raisonnable de s'opposerau désir et passion.

De plus le droit de punir suppose l'idée, pour Hume contradictoire avec celle de liberté etd'autodétermination, que c'est le même sujet libre qui subsiste avant et après son acte.

Conclusion : Le débat virtuel entre la position empiriste de Hume et celle, métaphysique, de Kant à propos de la liberté commefondement de la responsabilité et du droit de punir est complexe.

Car si Kant prétend faire de la liberté, commelibre-arbitre absolu un postulat de la moralité et donc une vérité pratique, sans en faire une vérité théorique c'estau fond pour inscrire empiriquement l'exigence morale dans un cadre de culpabilisation si absolu que les sujets nepeuvent que se dire que leurs actions dépendent d'eux et d'eux seuls et donc s'obligent, si cela leur est possible, àrenoncer à leur désirs mauvais en faisant appel au sentiment de leur dignité morale, voire de leur honneur.

Or Hume,s'il ne nierait pas l'effet empirique, avoué par Kant, d'une telle fiction métaphysique refuserait de considérer qu'ellerende rationnellement possible le droit de punir car elle méconnaît la dimension temporelle théorique de l'acteprétendument libre.. »

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