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Faut-il réglementer le développement des techniques ?

Publié le 08/04/2009

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« On n'arrête pas le progrès «, entend-on souvent dire face aux inventions techniques qui apparaissent à un rythme de plus en plus rapide dans nos sociétés. La capacité de l'homme à innover dans le domaine de la technique semble être sans limite ouvrant ainsi de nouveaux horizons pour notre action dans le monde. Pourtant, cette formule ne va pas sans poser problème, car il n'est pas sûr que toutes les évolutions techniques soient forcément positives: certaines inventions techniques. Loin d'entraîner une amélioration de la qualité de vie ont pu entraîner bien au contraire des conséquences désastreuses et l'homme semble parfois jouer à l'apprenti- sorcier. Dans ces conditions, nous devons nous demander s'il faut réglementer le développement des techniques. Doit-on laisser les ingénieurs réaliser toutes les inventions dont ils peuvent avoir l'idée, en s'interdisant toute censure, partant du principe qu'on ne peut pas savoir à l'avance ce qui sera utile ou non? Ou faut-il au contraire poser des interdits stricts, des limites à ne pas franchir afin de ne pas se lancer dans des recherches potentiellement destructrices pour la nature et pour l'homme? Par-delà cette alternative, c'est donc sur les conditions d'un usage raisonnable de la technique que nous aurons à nous interroger.

« Enfin, l'homme est aujourd'hui capable, non seulement de modifier la nature hors de lui, mais aussi de modifier sapropre nature, grâce au développement des biotechnologies.

L'exemple du clonage reproductif en est sans doutel'un des cas les plus frappants: l'homme a désormais les moyens techniques de procéder à la reproduction àl'identique d'un être humain.

Or cela risquerait de provoquer chez l'individu cloné d'importantes souffrancespsychologiques, sans compter les éventuels désastres que peut amener la perte de la diversité génétique.

Dans cesconditions, les pays ont pris des mesures pour interdire ces pratiques: une réglementation est indispensable pourque soit respectée la dignité de tout être humain, et pour ne pas laisser le champ libre à certains scientifiques etingénieurs peu scrupuleux. Il apparaît donc dans ces circonstances qu'il serait tout à fait irresponsable de laisser les techniques se développersans aucune réglementation, car les conséquences risqueraient d'être désastreuses pour l'homme.

Mais il reste às'interroger sur les critères à appliquer: comment savoir si une réalisation technique doit être tentée ou non?Comment faire pour permettre aux techniques de continuer à se développer, sans pour autant mettre en dangerl'environnement ou la dignité humaine? III - Il faut poser des limites éthiques au développement des techniques La technique doit être soumise à un contrôle éthique.

L'homme doit faire appel à sa raison et à sa consciencemorale, et savoir renoncer à certaines possibilités que lui offre la technique, faute de quoi il risque de courir à saperte.

Le roman Frankenstein de Mary Shelley illustre cet enjeu: dans cette fiction, le savant Victor Frankensteinparvient à donner vie à un corps constitué de morceaux de cadavres.

Mais une fois confronté à sa créature, il prendpeur et fuit, laissant le monstre livré à lui-même.

Ce dernier cherchera à se venger par tous les moyens de l'hommequi lui a donné une existence si misérable.

Il s'agit à travers cette histoire de montrer à quel point il estindispensable de réfléchir à l'avance aux conséquences de nos actes, avant qu'il ne soit trop tard.

L'homme est eneffet le seul responsable des innovations techniques qu'il met au point, et de leurs conséquences.Pour faire le tri entre les développements techniques souhaitables, et ceux qui doivent être interdits, le principalcritère doit être celui de la dignité humaine: doit être interdite toute recherche qui risquerait de mettre en dangerun être humain ou qui risquerait d'engendrer pour lui une existence misérable, qui ne respecterait pas les droits de lapersonne.

On peut penser ici au cas du travail à la chaîne: au début de l'industrialisation, les patrons ont exploité lamain-d'œuvre ouvrière, en obligeant celle-ci à travailler plus de 12 heures par jour sur des machines fonctionnant àun rythme infernal.

Cette application de la technique a conduit à déshumaniser les ouvriers, comme l'a montré Marx:« la machine ne délivre pas l'ouvrier du travail, mais dépouille le travail de son intérêt ».

Dans cette situation, onvoit comment une réglementation peut être appliquée: elle permettrait en effet de continuer à utiliser les machines,mais en instaurant des conditions de travail décentes pour les ouvriers (rythme normal, pauses régulières,rémunération correcte, sollicitation des facultés intellectuelles, etc...).

L'essentiel est de montrer que grâce à uneréglementation adaptée, on peut tirer le meilleur parti du développement technique concilié au respect de la dignitéà laquelle tout être humain a droit.Il faut enfin rappeler que la technique en elle-même est neutre: c'est un ensemble de moyens à la disposition del'homme.

Seul ce dernier peut fixer les fins auxquelles ces moyens doivent servir.

De même, il ne faut pas laisser latechnique se développer par elle-même, comme un processus aveugle: il n'y a là aucune fatalité, malgré ce quelaisse sous-entendre l'expression « On n'arrête pas le progrès ».

C'est à l'homme que revient la responsabilitéd'exercer un contrôle sur les innovations qu'il réalise, et pour y parvenir, il ne doit pas se laisser envahir par lespassions, mais au contraire écouter sa raison, c'est-à-dire consulter sa faculté de bien juger. Conclusion Nous avons donc vu tout au long de ce devoir que même si la croyance en l'idéal du progrès est largementrépandue, il convient de rester vigilant et de garder à l'esprit les conséquences potentiellement désastreuses d'undéveloppement des techniques livré à lui-même, sans aucune réglementation.

Par conséquent, toutes les évolutionstechniques ne sont pas légitimes, et celles qui sont contraires à la dignité humaine doivent être interdites de façondéfinitive.

Cela ne signifie bien sûr pas que l'on doive refuser totalement la technique, puisqu'on a montré à quelpoint elle était une part essentielle de notre humanité; mais l'homme doit en faire un usage raisonnable, et netravailler qu'à des réalisations qui lui seront utiles, tout en étant respectueuses de la nature.. »

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