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Faut-il se souvenir du passé ?

Publié le 18/01/2005

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Mais qu'en est-il sur un plan individuel : l'individu peut-il se dispenser de faire retour sur son passé ? Cela semble difficile à soutenir, car une personne ne se réduit pas à ce qu'elle est au moment présent, mais se déploie dans une épaisseur temporelle où le passé, le présent, et le futur sont solidaires. On le voit bien à partir des cas pathologiques comme l'amnésie. L'amnésique, privé de son passé, est comme privé de sa personne, ne parvient plus à savoir qui il est, et est donc incapable de se projeter dans le futur et de passer à l'action. Cela ne signifie pas pour autant que ce qu'est une personne découle mécaniquement de ce qu'elle a été. Comme le dit Sartre dans la quatrième partie de L'être et le néant, le sens du passé se détermine à partir du projet existentiel de l'individu. Ainsi une crise mystique dans la période de l'adolescence pourra être interprétée rétrospectivement comme un pur accident, ou comme une prémonition, si elle a donné lieu à une conversion authentique. On voit donc que s'il est nécessaire à l'individu de se souvenir de son passé pour exister comme une personne ayant une histoire globale qui donne sens à sa vie, le sens même du passé est à réinterpréter à partir du projet existentiel présent.   Conclusion               Se souvenir du passé peut sembler de prime abord vain, puisque l'on ne peut avoir aucune prise sur ce qui n'est plus. Mais c'est pourtant indispensable à la collectivité, qui sans cela ne pourrait avoir aucun repère, et qui se priverait d'un moyen puissant lui permettant de réaffirmer ses valeurs directrices.

« pénibles.

Pour l'inconscient, l'oubli est un instinct de défense comparable au réflexe de fuite face au danger.

S'il estsouvent difficile d'effacer de sa mémoire des sentiments de remords et de culpabilité, s'il est vrai que l'oubli n'estjamais volontaire, il faut supposer une "économie" dans l'organisation du psychisme humain, où l'oubli de certainsévénements sert l'intégrité de l'ensemble.

Parfois tenu en échec par des instances plus puissantes qui cherchent àréaliser leurs buts, l'oubli s'opère par un déplacement d'objet.

Si l'événement douloureux n'est pas oublié, l'oubli seratransféré sur les circonstances ou des objets qui y sont liés, montrant qu'il réalise par là un véritable "travail".

III.

A partir de son projet existentiel, l'individu peut se souvenir de son passé pour en réinterpréter le sens Nous avons vu que sur un plan collectif il est nécessaire de se souvenir du passé pour cimenter unecommunauté politique, et qu'il faut seulement veiller à ce que le souci du passé ne détourne pas de l'action auprésent.

Mais qu'en est-il sur un plan individuel : l'individu peut-il se dispenser de faire retour sur son passé ? Celasemble difficile à soutenir, car une personne ne se réduit pas à ce qu'elle est au moment présent, mais se déploiedans une épaisseur temporelle où le passé, le présent, et le futur sont solidaires.

On le voit bien à partir des caspathologiques comme l'amnésie.

L'amnésique, privé de son passé, est comme privé de sa personne, ne parvient plusà savoir qui il est, et est donc incapable de se projeter dans le futur et de passer à l'action.

Cela ne signifie paspour autant que ce qu'est une personne découle mécaniquement de ce qu'elle a été.

Comme le dit Sartre dans laquatrième partie de L'être et le néant , le sens du passé se détermine à partir du projet existentiel de l'individu.

Ainsi une crise mystique dans la période de l'adolescence pourra être interprétée rétrospectivement comme un puraccident, ou comme une prémonition, si elle a donné lieu à une conversion authentique.

On voit donc que s'il estnécessaire à l'individu de se souvenir de son passé pour exister comme une personne ayant une histoire globale quidonne sens à sa vie, le sens même du passé est à réinterpréter à partir du projet existentiel présent.

Conclusion Se souvenir du passé peut sembler de prime abord vain, puisque l'on ne peut avoir aucune prise sur ce quin'est plus.

Mais c'est pourtant indispensable à la collectivité, qui sans cela ne pourrait avoir aucun repère, et qui sepriverait d'un moyen puissant lui permettant de réaffirmer ses valeurs directrices.

Il est vrai que ce souci du passépeut dégénérer en une obsession mortifère qui détourne de l'action.

Il s'agit donc de ne pas perdre de vue que lepassé doit nourrir la créativité présente, et être un stimulant de l'action, et non pas la brimer.

D'autre part cettenécessité de se souvenir du passé ne concerne pas que la dimension collective de la vie humaine.

En effet unindividu coupé de son passé serait du même coup coupé de sa capacité à se projeter dans des actions futures, caril serait privé de son identité, et lorsque l'on ne sait pas qui l'on est, il est difficile de savoir ce que l'on veut.

Maiscette nécessité de se souvenir du passé individuel ne signifie pas que c'est le passé qui détermine le présent.

C'estau contraire à partir de son projet existentiel que l'homme peut revenir sur son passé dans une perspectivedynamique, pour fixer le sens qu'il a pour lui au moment présent.. »

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