Frédéric Joliot-Curie
Publié le 22/02/2012
Extrait du document
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nucléaire créée pour lui au Collège de France en 1937.
Dès lors, toujours en étroite liaison, c'est chacun dans sonpropre laboratoire, avec ses propres élèves, qu'ils poursuivront leurs travaux.
On sait que ce sont Hahn et Strassmann qui seront amenés à formuler l'hypothèse de la rupture du noyau d'uranium,et c'est Joliot qui en même temps que Frisch, indépendamment de lui et par une autre méthode donne la preuvephysique de la réalité de l'explosion.
Aussitôt il envisage la possibilité de l'émission de neutrons au cours de lafission, puis avec ses élèves Halban et Kowarski, il donne la preuve expérimentale de cette émission et fournit unepremière évaluation du nombre de neutrons émis.
Il lui est alors possible de prévoir la possibilité de réaliser laréaction en chaîne qui doit faire de la fission le phénomène de base d'une nouvelle source d'énergie.
Lorsque la guerre éclate en Europe, Joliot, mobilisé comme directeur d'un groupe de laboratoire, peut encore préciserles conditions dans lesquelles on peut espérer réaliser une réaction en chaîne et prendre avec ses collaborateurs uncertain nombre de brevets qui attestent qu'en 1940 la France était nettement en tête des recherches sur l'énergieatomique.
En mai 1940, la France est envahie.
Joliot réussit à faire transporter en Angleterre les documents et les matériauxrelatifs à ses travaux.
Quant à lui, en dépit des sollicitations dont il est l'objet pour quitter la France, il pense qu'ilfaut rester et maintenir.
Dès lors commence pour lui la double vie du professeur et du résistant qui deviendra lePrésident du Front National contre l'occupant.
Mais ceci ne va pas sans risques et, sur le point d'être arrêté par lesAllemands, il doit, en 1943, entrer dans la clandestinité.
Lorsque arrive la libération, il est nommé directeur du CentreNational de la Recherche Scientifique auquel il imprime une vive impulsion orientée jusqu'à la capitulation del'Allemagne vers une contribution des scientifiques français à l'effort de guerre.
En 1945, après Hiroshima, le gouvernement français s'intéresse à l'Énergie Atomique et, en janvier 1946, FrédéricJoliot est nommé haut-commissaire à l'Énergie Atomique, Irène Joliot siégeant auprès de lui avec P.
Auger et F.Perrin en qualité de commissaires, et sous sa direction la première pile atomique française est mise en service le 15décembre 1948.
Mais son passage dans la Résistance et l'influence de son maître, Paul Langevin, l'ont amené à sepencher sur les problèmes sociaux et politiques.
Le rôle de l'arme atomique et le sort précaire de la paix lepréoccupent, le font réfléchir aux responsabilités sociales du savant.
Pour ce monde instable que hante le spectrede la guerre, il ne voit de salut que dans un remaniement profond et dès lors il décide de consacrer une partimportante de son activité à lutter pour faire prévaloir les solutions qui lui semblent s'imposer.
Son action militanteau sein du parti communiste soulève de vives polémiques mais ceux qui le connaissent s'inclinent devant sa sincéritéet son désintéressement.
C'est à l'histoire qu'il appartiendra de dire si, dans la nouvelle direction qu'il a donné à sonactivité, le savant aura montré la même claire vision des choses, la même sûreté de jugement que celles qui, dansses travaux scientifiques, l'ont si souvent conduit au succès.
Frédéric Joliot-Curie est mort en 1958, deux ans aprèsla disparition d'Irène..
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