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Gabriel Marcel

Publié le 22/02/2012

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Né et mort à Paris. " Existentialisme chrétien ", tel est le nom sous lequel la pensée de Gabriel Marcel est le plus souvent désignée. Désignation sans doute trompeuse puisqu'il s'agit d'une démarche qui avant tout refuse de se laisser réduire à un système et qui d'ailleurs, de plus en plus, s'oppose à l'existentialisme sartrien. On comprendrait mieux la pensée de Gabriel Marcel en y cherchant une philosophie de l'incarnation, une philosophie du dialogue et finalement et par-dessus tout, une philosophie du mystère. Gabriel Marcel réagissait vigoureusement dés les années qui précédèrent la guerre de 1914, contre l'idéalisme universitaire, contre l'idée d'un sujet pur et universel, détaché des données empiriques, inexistant et impersonnel, et d'une pensée orientée vers le savoir systématique et " vérifiable ", bref d'une pensée qui définirait objectivement " la structure du réel et se regarderait dés lors comme qualifiée pour statuer sur lui " — Marcel lui oppose la non-contingence du donné empirique, l'idée d'un sujet engagé dans " une réalité en face de laquelle le philosophe ne peut jamais se poser comme on se campe devant un tableau pour le contempler ". L'existence se définit, pour Marcel, par l'incarnation, c'est-à-dire par la relation originale qui m'unit à mon corps, relation dont on ne peut rendre compte en termes d'objectivité, et où l'opposition du sujet et de l'objet, comme l'idée d'instrument et de technique, se trouvent dépassées : " Etre incarné, c'est s'apparaître comme corps, comme ce corps-ci, sans pouvoir s'identifier à lui, sans pouvoir non plus s'en distinguer — identification et distinction étant des opérations corrélatives l'une de l'autre, mais qui ne peuvent s'exercer que dans la sphère des objets. "

« MARCEL, Gabriel(7 décembre 1889-8 octobre 1973)Philosophe “ Existentialisme chrétien ” , tel est le nom sous lequel la pensée de Gabriel Marcel est le plus souvent désignée.

On comprendra mieux cette pensée en y cherchant une philosophie de l'incarnation, du dialogue et surtout une philosophie du mystère.Gabriel Marcel réagit vigoureusement, dès les années qui précédent la guerre de 1914, contre l'idéalisme universitaire, contre l'idée d'un sujet pur etuniversel, détaché des données empiriques, inexistant et impersonnel, et d'une pensée orientée vers le savoir systématique et “ vérifiable ”, bref d'unepensée qui définirait objectivement “ la structure du réel et se regarderait dès lors comme qualifiée pour statuer sur lui ” — Marcel lui oppose la non-contingence du donné empirique, l'idée d'un sujet engagé dans “ une réalité en face de laquelle le philosophe ne peut jamais se poser comme on se campe devant un tableau pour le contempler ” .

L'existence se définit, pour Marcel, par l'incarnation, c'est-à-dire par la relation originale qui m'unit à mon corps, relation dont on ne peut rendre compte en termes d'objectivité, et où l'opposition du sujet et de l'objet, comme l'idée d'instrument et de technique, se trouvent dépassées :“ Etre incarné, c'est s'apparaître comme corps, comme ce corps-ci, sans pouvoir s'identifier à lui, sans pouvoir non plus s'en distinguer — identification et distinctionétant des opérations corrélatives l'une de l'autre, mais qui ne peuvent s'exercer que dans la sphère des objets.

” Une pensée qui prend l'incarnation comme repère central de la réflexion métaphysique et “ mon corps ” comme l'intermédiaire sans lequel le monde et l'existence n'ont pour moi aucun sens, proteste d'unmême mouvement contre le Problématique et le Technique qui, pour elle, sont au fond identiques.

Son ennemi c'est, toujours, le sujet abstrait etimpersonnel, vidé de ses attaches et de ses fidélités concrètes.

Le “ on ”, c'est l'homme de la technique, de même que c'est le sujet de l'épistémologie, quiprétend se fonder sur la pensée en général.

Quand Marcel, dans son premier Journal Métaphysique , protestait contre la pensée abstraite de l'idéalisme et quand, plus tard, il proteste contre l'homme déshumanisé de la technique, c'est au nom d'une même exigence du concret et d'une même expérience del'incarnation.A cette pensée incarnée qui, ayant renoncé à occuper la position du spectateur, a renoncé à la prétention d'universalité et de vérification, ni Dieu ni autruine peuvent plus apparaître comme des objets.

Dans le Journal Métaphysique , à mesure que la méditation sur la possibilité de l'acte de foi s'approfondit, Dieu apparaît de plus en plus comme un “ Invérifiable absolu ” ; mais cet Invérifiable ne doit pas être compris comme un inconnaissable, une limite querencontrerait la pensée objective, il se révèle au contraire comme “ méta-problématique ”.De la notion négative “ d'invéritable absolu ”, on passe à celle de “ Toi absolu ”.

L'Etre divin comme l'être d'autrui ne se révèle que dans le dialogue despersonnes, dans la communication, où la pensée objective ou technique cède la place à une affirmation qui est témoignage, reconnaissance active d'uneprésence, “ attestation créatrice ”. Ce n'est pas par hasard que Gabriel Marcel a toujours éprouvé le besoin, parallèlement à son œuvre philosophique, de créer des personnages vivants en s'exprimant par le théâtre ; c'est que le théâtre est dialogue, où se révèlent dans leur pureté et les rapports humains et lemystère des personnes.

C'est que Gabriel Marcel a toujours pensé, selon une parole de E.-M.

Forster qu'il aimait à citer, que “ c'est la vie privée et elle seule qui présente le miroir où l'infini vient se refléter ” .

Si l'Être divin et les êtres humains ne sont, l'un et les autres, saisis que dans l'expérience du “ Toi et du nous ”, c'est parce que Gabriel Marcel n'a jamais séparé ses deux préoccupations majeures : “ l'exigence de l'être ” d'une part, et d'autre part “ la hantise des êtres saisis dans leur singularité et en même temps dans les mystérieux rapports qui les lient ” .

Il pense au contraire, que, “ plus nous saurons reconnaître l'être individuel en tant que tel, plus nous serons orientés et comme acheminés vers une saisie de l'être en tant qu'être ” . Ainsi, tous les chemins de son œuvre, même ceux qui paraissent le plus étrangers à la philosophie, conduisent à la reconnaissance de ce qu'il appelle “ lemystère ontologique ”.

C e qui est central chez lui, c'est la célèbre distinction entre “ problème et mystère ” : “ le mystère est un problème qui empiète sur ses propres données ” , qui transcende donc l'opposition du sujet et de l'objet et que la pensée ne peut pas se donner comme un spectacle puisqu'il s'agit d'une réalité à laquelle elle est ouverte, à laquelle elle participe, et par laquelle elle se trouve elle-même possédée et constituée.

A la “ réflexion primaire ”, qui estconnaissance théorique et objective, s'oppose la “ réflexion seconde ” qui est retour sur soi, sur les conditions de la réflexion primaire, mais qui dépasse lecadre théorique et l'opposition de l'être et du connaître pour se faire indissolublement réceptivité et activité, participation et affirmation Mystère de lacommunication et mystère de la connaissance, mystère de la famille et mystère de la mort, rapport mystérieux de l'homme avec la terre et avec la vie,autant d'affirmations d'une positivité ontologique qui ne se révèle qu'au recueillement et à la piété et qui, si elle prend, sur le plan philosophique, le nom de“ mystère de l'être ”, annonce, pour Gabriel Marcel lui-même, une lumière proprement religieuse.

Il publie : Journal Métaphysique (1914-1917) ; Etre et Avoir (1918-1933) ; Le monde Cassé suivi de Positions et approches concrètes du mystère ontologique (1933) ; Du Refus à l'invocation (1940) ; Homo Viator (1944) ; Les Hommes contre l'Humain (1951) ; Le Mystère de l'Etre (1951), et aussi des pièces de théâtre.. »

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