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Galileo Ferraris

Publié le 22/02/2012

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En 1884, Gaulard avait présenté à l'Exposition internationale de l'Électricité de Turin un générateur secondaire ou transformateur, dont Ferraris fit l'objet d'études théoriques et expérimentales, obtenant des résultats d'une importance considérable et attirant, pour la première fois, l'attention sur la différence des phases entre les grandeurs alternatives. Ferraris avait pour Gaulard une estime particulière. En 1885, il construisit un modèle réduit de moteur asynchrone pour le laboratoire, mais ne présenta la notice relative à cette découverte à l'Académie des Sciences qu'en mars 1888, en grande partie à la suite des instances de ses collègues Naccari et Bellati, et afin d'affirmer son droit de priorité dans la découverte d'un principe déjà mis en pratique par Tesla, indépendamment de lui. En 1891, à l'occasion de l'Exposition internationale d'Électricité de Francfort, eurent lieu des essais de transmission de Laufen à Francfort (175 km) de l'énergie d'une turbine de 300 H.P. Ferraris, membre de la commission, fut élu président du Congrès à la dernière séance et reconnu premier inventeur du champ magnétique rotatif, donc du moteur asynchrone, avant Nikola Tesla. Le 17 juillet 1891, il en informa son ami, l'ingénieur Candellero, en ces termes : "Ma plus grande satisfaction a été de voir que tous, ici, ne parlent que de Drehfeld ou Ferrarischefeld et m'attribuent l'honneur de mon invention." Il consacra sa brève, mais active carrière, avant tout, à poser et résoudre des problèmes théoriques, sans jamais essayer une exploitation commerciale fructueuse à son propre profit. Il divulgua son savoir par de nombreux mémoires, des conférences et, plus encore, par ses cours au Musée Industriel de Turin. Tous ses écrits ont été réunis dans les Oeuvres de Galileo Ferraris, publiées, en trois volumes, par les soins de l'Associazione Elettrotecnica Italiana, en 1902. En outre, une autre publication fut éditée en son honneur : "Galileo Ferraris, à l'occasion de l'inauguration de sa statue, à Turin, le 17 mai 1903."

« celui que nous avons étudié ne peut avoir aucune importance industrielle, en tant que moteur ; et, si même il étaitpossible d'en étudier les dimensions de manière à augmenter notablement sa puissance et améliorer largement sonrendement, il serait inutile de se livrer à toute considération sur un tel problème." Pareil défaut de prévoyance nousfait comprendre pourquoi Ferraris ne tira aucun bénéfice de son modèle de moteur, non plus que Pacinotti de sonanneau, tandis que Gramme et Tesla, intermédiaires sagaces, actifs et courageux entre la théorie et la pratique,comprirent quels perfectionnements pouvaient rendre leurs modèles aptes à des applications industrielles. Parmi les autres écrits de Ferraris, certains méritent une mention particulière : Le proprietà cardinali degli strumentidiottrici (1876).

Après y avoir rappelé les travaux antérieurs à Gauss, qui négligent l'épaisseur des lentilles, il vient àparler des théories postérieures, complétées de cet élément important et dont l'origine est le mémoire de Gauss"Dioptrische Untersuchungen", présenté, en 1840, à la Société des Sciences de Göttingen.

Ferraris, pédagogue né,estimait cet exposé quelque peu difficile et s'appliqua, dans son traité, à en simplifier l'appareil mathématique, lerendant ainsi plus accessible, tout en maintenant la rigueur d'un développement géométrique convenant au sujet.L'ensemble est divisé en deux parties : l'une générale, l'autre relative aux applications.

Son attention fut toutparticulièrement attirée par le théorème sur le rapport entre l'angle des deux droites d'incidence et l'angle des deuxdroites correspondantes d'émergence et, tout en évitant de recourir à la géométrie analytique, il résolut la difficultépar une démonstration de géométrie élémentaire.

La Teoria geometrica dei campi vettoriali (1894-1895), publiéeaprès sa mort, traite des opérations sur les vecteurs et le champ d'un vecteur, sujets imposés depuis peu dansl'enseignement, et devait servir d'introduction à ses leçons d'électrotechnique, laissées à l'état de manuscrit.

Danscelles-ci, il avait l'intention, en relatant dans une forme simplifiée, mais suffisante, jusqu'aux conceptions deMaxwell, de donner aux étudiants des cours supérieurs un guide capable de les renseigner sur les plus récentesconquêtes de la théorie et de la technique.

En 1894, parlant dans son discours inaugural à l'Academia dei Lincei,devant des auditeurs qui ne pouvaient pas tous le suivre, de la transmission à distance de l'énergie, il ne manquapas de résumer les vues de Poynting sur le flux d'énergie, dépendant des équations de Maxwell.

C'était alors unsujet à la mode, auquel Ferraris consacra, lui aussi, une vingtaine de pages de ses leçons d'électrotechnique, danslesquelles, confirmant que la transmission de l'énergie se fait réellement par le diélectrique, non par le conducteur,et mettant en valeur le champ avec ses diverses modifications, il faisait sienne la conception de l'époque, quiattribuait à l'éther la responsabilité de la plupart des phénomènes physiques.

"Que l'énergie, disait-il, se transmet àtravers l'éther ne peut plus, désormais, être mis en doute ; et croire avec Hertz que le principe de la continuité del'énergie, nettement défini par Poynting, ne trouve pas encore, dans la science, un terrain suffisamment préparé estcertainement une exagération." Dans sa communication au Congrès international de l'Électricité de Chicago, en1883, où Ferraris représentait le gouvernement italien, il présenta la conclusion suivante : "Les unités absolues CGSpeuvent servir sans aucune difficulté par opposition à celle que suscite le besoin de faire parfois usage des multiplesde 10 à tous les usages pratiques ; et lorsqu'elles se présentent, il n'est presque jamais besoin de les désignernommément.

Souvent même, un nom ne ferait que créer des embarras.

Et c'est pourquoi, l'Assemblée des Déléguésfera Oeuvre utile en recommandant l'emploi des unités absolues pour les mesures magnétiques et en décidant qu'iln'est pas nécessaire, pour l'instant, de les désigner par des noms." Bien que conscient de sa propre valeur, il fut modeste, au sens qui convient à qui sait, en toute sincérité et justice,mesurer ses mérites à ceux d'autrui ; et, sans pruderie mal comprise, il aidait bien volontiers de ses conseils etéclaircissements ceux-là mêmes qui étaient étrangers à l'enseignement.

Il mettait un soin particulier à rendre sesexposés aussi clairs et simples que possible, afin de rendre accessibles à chacun les progrès techniques etscientifiques.

Tirer de son savoir des bénéfices personnels lui semblait inconciliable avec la dignité du savant et ledevoir de l'éducateur.

Ferraris était, avant tout, un éducateur et avait une école ; il ne possédait pas, denaissance, l'envergure scientifique et expérimentale d'un lord Kelvin ou d'un Helmholtz, non plus que la soliditéthéorético-mathématique d'un Poincaré ; il se confina plutôt dans le cercle moins vaste de son enseignement.Ferraris fut aussi un poète, un artiste de la théorie, mais il s'est borné à atteindre l'efficacité démonstrative, quilaisse des traces moins voyantes mais plus durables.

L'utilité sociale plus ou moins directe de son héritage serajugée à ses effets pratiques.. »

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