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Gaston Bachelard: l'imagination soit la faculte de former des images...

Publié le 29/03/2005

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On veut toujours que l'imagination soit la faculté de former des images. Or elle est plutôt la faculté de déformer les images fournies par la perception, elle est surtout la faculté de nous libérer des images premières, de changer les images. S'il n'y a pas changement d'images, union inattendue des images, il n'y a pas imagination, il n'y a pas d'action imaginante. Si une image présente ne fait pas penser à une image absente, si une image occasionnelle ne détermine pas une prodigalité d'images aberrantes, une explosion d'images, il n'y a pas imagination. Il y a perception, souvenir d'une perception, mémoire familière, habitude des couleurs et des formes. Le vocable fondamental qui correspond à l'imagination, ce n'est pas image, c'est imaginaire. La valeur d'une image se mesure à l'étendue de son auréole imaginaire. Grâce à l'imaginaire, l'imagination est essentiellement ouverte, évasive. Elle est dans le psychisme humain l'expérience même de l'ouverture, l'expérience même de la nouveauté. Plus que toute autre puissance, elle spécifie le psychisme humain. Gaston Bachelard

L'imagination n'est-elle réellement qu'une source d'erreur et de fausseté ? N'est-elle pas aussi, en tant du moins qu'elle est créatrice et non simplement reproductrice, une faculté d'invention, une libre échappé hors du monde réel immédiatement donné ? c'est ce que souligne dans ce texte Bachelard:

Ordre des idées – Une remarque critique: L'imagination (= « action imaginante« ou imagination créatrice) n'est pas une «faculté de former des images« (= action imageante ou imagination reproductrice), celle-ci relevant de la perception, mais de transformer, de changer les «images premières« (celles de la perception). – Explication: L'imagination crée de nouvelles et multiples images (par déformation, association, combinaison, etc.) à partir de celles fournies par la perception. – Une conséquence: L'imagination est par là même une «ouverture« sur un monde original (l'irréel) que l'esprit invente lui-même (et donc une manifestation de sa liberté).

 

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« épistémologique comme il le développe dans La Formation de l'esprit scientifique.

Elle ne crée donc pas d'images àproprement parler, elle modifie le rapport que nous avons avec la sensation.

Elle est donc la production à partird'une image est non à partir de néant.

Dès lors elle n'est pas un emprisonnement dans l'image mais bien salibération.

L'imagination nous fournit alors des images secondes.

Elle ne produit pas, elle change. c) Or ce changement n'est pas une opération classique, réglée a priori mais bien une nouveauté, une création dansune « union inattendue des images », c'est-à-dire qu'elle n'est pas simplement remplacement d'une image par uneautre comme dans un ordre.

Elle n'est pas remplacement de la perception mais jeu et c'est en ce sens que l'on peutalors « action imaginante ».

En effet, si l'imagination ne produisait pas ce changement il n'y aurait pas action del'imagination, or le suffixe « –tion » implique bien une production ou du moins un processus. Transition : Ainsi ne devons-nous pas nous laisser abuser par l'étymologie dans la compréhension du rôle et de la valeur del'imagination.

Elle n'est pas production d'image mais bien changement, arrachement des images premières de laperception.

Elle ne s'y substitue donc pas.

Dès lors faut-il remarquer que l'imagination par son action imaginante serapproche de l'imaginaire. II – Imagination et imaginaire a) Et c'est bien ce que l'on peut remarquer dans le rapport de ces images première avec ces images secondes.

Eneffet, l'imagination marque son effet dans le changement.

C'est ce que l'on perçoit dans ce jeu de déplacement qu'ilpeut y avoir entre une image présente, donc perçue par nos sens et une autre image.

Ce changement est bienl'opération de l'imagination qui peut fonctionner certes par association d'idées.

Et l'on retrouve là la capacité del'imagination à faire apparaître des images absentes.

Mais il s'agit mais de production d'une nouvelle image c'est-à-dire de la présentatification à l'esprit d'une image qui n'est pas là que d'un déplacement.

C'est pourquoi par cedéplacement il peut y avoir fantaisie, c'est-à-dire des images qui sont aussi aberrantes comme le montre lescréations de l'imaginaire, dans les contes par exemple. b) S'il n'y a pas ce déplacement, ce jeu, il n'y a pas d'imagination.

S'il n'y a pas déplacement vers le neuf noussommes alors dans le champ de la perception.

L'image absente n'est pas alors un souvenir ce qui pourtant est ladéfinition d'un souvenir.

L'imagination n'est pas un travail de remémoration.

Elle ne travaille pas sur l'habitude ou ledéjà connu mais bien sur ce qui n'existe pas.

Dès lors, on peut comprendre que l'imagination ne se rattache pas tantà l'image qu'au vocable de l'imaginaire.

L'imaginaire est bien le merveilleux, le nouveau, le fantastique : un transport.Et c'est en ce sens alors qu'elle est ouverture. c) En effet, l'imagination a souvent été considéré notamment à l'époque classique comme étant en lien avec lamémoire permettant alors, en tant qu'elle produit des images absentes, de nous figurer nos souvenirs.

Mais c'estmanquer ici le rôle fondamentale de l'imagination ; c'est pourquoi dans l'imagination, « une image se mesure àl'étendue de son auréole imaginaire.

» Cela signifie que ce qui fait qu'une image a pour nous un intérêt c'est sonrapport à l'ouverture qu'elle peut produire en nous, c'est-à-dire vers l'au-delà du commun qu'elle nous communique.C'est en ce sens que l'on peut parler d'auréole imaginaire.

Il s'agit d'un transport, d'un déplacement, d'une rêverie. Transition : Ainsi l'imagination ne doit-elle pas être rapprochée tant de l'image que de l'imaginaire en tant qu'elle manifeste uneouverture, un déplacement, un changement dans l'univers de nos représentation.

Dès lors l'imagination estouverture et est fondamentale dans le psychisme humain. III – Ouverture, créativité et spécificité du psychisme humain a) En effet, c'est par l'imaginaire que l'imagination acquiert sa valeur.

L'imaginaire donnant son auréole à l'imagepermet alors le jeu de l'imagination.

C'est pourquoi en tant qu'elle permet l'émergence d'images aberrantes aussi elleest ouverture et évasion.

L'imagination est alors essentiellement dans les songes ou la rêverie.

Elle est créatrice.L'évasion de l'imagination permet alors de conquérir de nouveau horizon, d'explorer l'inconnu, ce qui justement estinhabituel. b) C'est pourquoi l'imagination doit avoir une valeur positive au sein des facultés psychiques de l'esprit.

En effet, sielle est essentielle c'est bien parce qu'elle est la seule faculté qui permet à l'homme la nouveauté, c'est en ce sensqu'elle est l'expérience même de l'ouverture.

Elle permet à l'homme la nouveauté en ce sens, elle est essentielledans nos processus cognitifs donc en vue aussi de la connaissance.

C'est pourquoi elle n'est pas une puissance dufaux, un obstacle épistémologique mais bien la voie vers la découverte. c) On peut comprendre alors pourquoi Bachelard comprend alors l'imagination comme la puissance qui « spécifie le psychisme humain ».

En effet, si l'imagination permet à l'homme de découvrir de nouvelles choses la rendantessentielle au sein du processus scientifique elle est bien ce qui nous distingue du reste des espèces.

Elle en est lacaractéristique essentielle.

En effet, par sa nouvelle compréhension l'imagination peut être la spécificité dupsychisme humain bien que dans l'ancienne compréhension de l'imagination elle n'était pas spécifique au psychismehumain mais possible aussi à l'animal.. »

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