Girolami Frescobaldi

Girolami Frescobaldi n'est sorti de l'oubli qu'à la fin du XIXe siècle, car son nom, comme celui d'autres grands hommes qui le précédèrent, fut victime de la rhétorique scolastique, faite de paroles vides et de choses mortes. Ce n'est que depuis le XIXe siècle, qu'il a pu faire entendre librement sa voix, emportant avec lui notre âme musicale à la conquête de l'esprit. De même que, dans les madrigaux du XVIe siècle, la flamme de l'humanisme ressuscite des cendres de la Contre-Réforme, ainsi, Jérôme Frescobaldi, maître d'un esprit nouveau dans la musique du XVIIe siècle, y introduisit les valeurs de cette vie renouvelée par l'humanisme ; mais ce sera une méditation lyrique, actuelle et humaine très éloignée déjà de la pompe qui s'étale dans la musique de Merulo. L'aube du XVIIe siècle fut, en effet, pour la musique, non pas le début du baroque, mais presque une nouvelle renaissance, l'épanouissement d'une ère nouvelle, d'une ère vierge, fraîche, audacieuse.