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Guillaume de Lorris

Publié le 22/04/2010

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L'unique texte laissé par ce poète, le Roman de la Rose, suppose une connaissance profonde de L'Art d'aimer du poète latin Ovide ainsi que la connaissance des romans de Chrétien de Troyes. Le raffinement avec lequel sont mis en évidence les thèmes courtois et la dimension satirique et rationnelle du texte lui valurent un immense succès, sans nul doute parce qu'à des thèmes qui étaient à l'époque devenus des lieux communs, le poète a su donner une saveur nouvelle.      

 

LORRIS (Guillaume de), poète français (déb. XIIIe siècle). Influencé par l'esprit courtois, il écrivit un poème allégorique (environ 4.000 octosyllabes): Le Roman de la Rose. C'est à ce poème que Jean de Meun choisira de donner une suite largement amplifiée.

« Powered by TCPDF (www.tcpdf.org)la porte de ce séjour de délices où s'ébattent dans une ronde gracieuse, vêtus de ravissants atours que le poète nous décrit avec complaisance, Déduit, autrement dit le Divertissement, et Liesse son amie, et leur plaisante compagnie: Beauté, Richesse, Largesse, Jeunesse, et Franchise que nous nommons aujourd'hui la Bonté.

Là sont des roses à profusion.

Tandis que l'adolescent s'extasie sur l'une d'elles, le dieu d'amour le frappe d'une flèche.

Dès lors, il n'a plus qu'une pensée, cueillir la fleur qu'il a choisie.

Mais tout d'abord, il doit connaître, afin de les observer, les commandements que lui dicte l'Amour : éviter toute vilenie en faits ou en paroles, fuir la médisance, être discret, poli, sans orgueil et généreux; soigner sa personne, se vêtir avec élégance, cultiver les arts d'agré­ ment et les exercices du corps; surtout, pas d'avarice, le vice des balourds et des sots.

L'amant devra supporter des veilles douloureuses, mais s'il montre de la constance, il sera largement payé de ses peines.

Il lui est recommandé aussi d'avoir recours à l'amitié, et de choisir un compagnon sûr qui sache le conseiller et l'aider au besoin.

Ayant prêté hommage au dieu, il fait la rencontre de Bel Accueil : ce personnage symbolise la bonne grâce montrée à certains moments par la femme.

Bel Accueil seconderait volontiers ses desseins, s'il n'avait à compter avec trois ennemis redoutables : Male bouche (ou la Médisance), la Honte et la Peur.

Mais Danger, une sorte de sauvage, intervient brutalement; Danger, c'est le Pudor d'Ovide, mais singulièrement vivifié: il personnifie avec beaucoup de relief le refus essuyé par l'Amant, refus procédant à la fois de la contrainte extérieure, puissance maritale ou paternelle, et de l'instinct de défense du sexe féminin.

Voilà Bel Accueil en fuite.

Raison sermonne l'Amant.

Ami le console.

Imploré par Franchise et par Pitié, Danger finit par être plus traitable.

Bel Accueil est maintenant de retour; l'Amant s'approche de la Rose et y porte ses lèvres.

Mais Malebouche a vu le geste.

Danger qui dormait se réveille menaçant, et Jalousie fait élever une tour où elle enferme Bel Accueil sous la surveillance d'une affreuse vieille.

L'Amant abandonné exhale une longue plainte ...

C'est à ce moment que s'interrompt l'œuvre de Guillaume : elle touchait sans doute à sa fin, et il est facile de l'imaginer.

La Vieille, la Vetula du Pamphilus, de l' Eracle de Gautier d'Arras et d'autres romans, type classique de l'entremetteuse, devait certainement, contre espèces sonnantes, prêter ses bons offices au jeune homme, et toute résistance étant vaincue, l'Amant du songe n'avait plus qu'à se réveiller.

Cette analyse donne une idée sans doute assez froide d'un poème qui vaut par les détails d'observation, les portraits, le charme exquis de la narration, et ces descriptions poétiques qu'Etienne Pasquier déclarait inimitables (voir notamment la Fontaine de Narcisse), et dont Edmond Faral a souligné fort justement « la virtuosité d'exécution ».

Certainement, ce fut l'opinion de Jean de Meung qui, ayant repris le fil du roman pour le poursuivre à sa manière, rendait hommage à son prédécesseur en lui consacrant « un tombeau plein de baume, d'encens, de myrte et d'aloès )).

ANDRÉ MARY 21. »

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