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Guillaume de Machaut

Publié le 22/02/2012

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machaut
1300-1377. C'est la durée de sa vie, et c'est le temps des Valois qui réalise, comme dit Gaston Paris, une période de transition entre le vrai Moyen Âge et la Renaissance. Guillaume de Machaut (Machault, Machau, Guillermus de Mascaudio ) reste un très grand nom dans la musique et les lettres françaises, cependant sa poésie nous atteint moins directement que sa musique, laquelle, dans certaines pièces et à certains passages, nous bouleverse positivement. C'en est au point que Ludwig a pu sans restriction s'étendre sur les "progrès particuliers que Machaut a acquis à la musique et sur l'influence extraordinaire qu'il a exercée sur tout l'Occident de son temps et des générations suivantes". Machaut est l'aboutissement, dans beaucoup de science et un grand désir de rebondissement et de nouveauté, des derniers trouvères polyphonistes de l'école champenoise. Lui-même s'est expliqué ainsi sur ses origines : Guillaume de Machauld ainsi avoye nom Né en Champagne fuz...
machaut

« Lusignan, roi de Chypre et Jérusalem.

Enfin il eut la faveur et la ferveur de Charles, duc de Normandie, le futurCharles V, roi de France, pour qui fut composée la Messe du sacre. A part cela, il écrivit encore Le dit dou Vergier (1292 vers), Le Lay do Plour (210 vers), Remède de Fortune, poèmequi contient sept intermèdes musicaux, dont Chanson Roial (4296 vers), Le dit dou Lyon (237 vers), Le dit d'Alercion(4812 vers), Le dit de la Fontaine amoureuse (28.448 vers), La Prise d'Alexandrie (900 vers) Le Voir Dit (900 vers). On reste abasourdi devant l'ampleur de cette production littéraire.

Celle-ci ne l'emporte pas sur la productionmusicale.

On a de lui deux volumes déjà de son Oeuvre complète entreprise par Ludwig (Breitkopf et Hartel), soitquarante et une ballades, vingt et un rondeaux, trente huit virelais, et puis les compositions incluses dans Remèdede Fortune.

Le reste la Messe surtout dont il est impossible d'avoir une copie intégrale suivra Dieu sait quand ? LeKyrie et le Credo ont été publiés dans Wolf (78 Kompositionen des XIII.

bis XV.

Jahrhunderts ).

A bon droit, lepassage Et incarnatus est du Credo a rempli d'extase les musicographes, mais le Kyrie ne laisse pas d'être des plusintéressants (surtout dans la reprise après le Christe ) par l'emploi intégral dans le ténor du Kyrie Cunctipotens (le IVdes livres usuels), et surtout par la conservation d'un très beau rythme mensuraliste qui dut, à n'en pas douter, êtrecelui qui était pratiqué au temps de l'âge d'or de la production grégorienne IXe, Xe.

L'hypothèse bénédictine (1883-1885, environ) d'un certain "rythme libre ou oratoire" fondé sur le principe le dogme d'une juxtaposition de crocheségales platement indivisibles a désormais bien fait son temps.

Il n'est personne actuellement dans le monde savant-ni non plus chez les musiciens qui consente à y accorder le moindre crédit. Il faudrait parler de tout, si l'on envisage cette production musicale insensée de Guillaume Machaut.

Il y a dans lesballades, les lais, des pièces d'une délicatesse extrême.

Il y a dans la conduite des voix des solutions surprenantes àimiter, à proposer aux jeunes compositeurs avant-gardistes afin qu'ils aient le spectacle de cela dont ils sontdépourvus au plus haut point qui est l'imagination et qu'ils aient l'idée d'autre chose que de leurs ornières.Cependant il y a plus que l'invention et cette ingéniosité folle chez Machaut.

Une simple monodie qui réussit (quiprocure un ample contentement agréé de tous comme est de nos jours l'air à la mode d'outre-Atlantique) est bienplus difficile à trouver qu'une pièce polyphonique où tout ce qui a été évité ou recherché pour sacrifier au goûts'affirme en triomphe.

Là, il faut, plus que du génie, un état de confiance et, comment dirais-je, de sûreté, d'à coupsûr infaillible dans la révélation.

C'est le sentiment que l'on éprouve devant beaucoup de monodies de Machaut quecontient le recueil précité, mais surtout la Chanson roial, un peu archaïque par son rythme c'est volontaire toutentière d'un trait généreusement établie. Il est temps de parler de l'Ars nova et du rôle que Machaut a joué dans sa propagation et sa diffusion dans toutel'Europe à cette époque.

Mais qu'est-ce d'abord que l'Ars nova ? Voilà qui est difficile à dire d'emblée.

C'est moins àune définition qu'à une notion que répond sa consistance.

Aussi, pour aller vite, nous dirons que c'est un art à coupsûr nouveau, mais dont la nouveauté surtout consiste en ceci qu'il réalise un intermédiaire entre l'Ars antiqua(organum et déchant, successions par quintes, quartes et octaves parallèles) de la primitive école parisienne et l'artdéjà moderne (successions par tierces, sixtes, octaves parallèles évitées) de l'école contrapuntique néerlandaise,bourguignonne, italienne où s'est épanoui le génie palestrinéen.

L'Ars nova, disons mieux, réalise en musique ce queréalise dans les problèmes non toujours satisfaisants pour nous de l'architecture le flamboyant épanoui de la mêmeépoque.

Machaut est alors un flamboyant ? Certes, mais il y a un flamboyant robuste c'est son cas dans la Messe etun flamboyant flétri-fraisé.

Machaut est l'un et l'autre dans certains cas. Riemann nous dit qu'aussi longtemps que l'on n'aura pas trouvé d'Oeuvres (j'ajouterai : tout à fait certaines) dePhilippe de Vitry, Machaut sera pour nous le premier représentant français de l'Ars nova inauguré à Florence au XIVesiècle.

Voilà qui est vrai, mais il y a un retard d'information dans ce qu'il affirme, que l'Ars Nova ait été inauguré àFlorence Gérold : "On a essayé, il y a une vingtaine d'années, de faire dépendre l'ars nova français des Italiens.

Lathèse n'a pu se soutenir...".

En effet et pour beaucoup de raisons parmi lesquelles entrent des vérifications de dates(voir Gérold, Histoire de la Musique des origines à la fin du XIVe siècle).

Et il conclut : "Les premières notices sur desmadrigaux italiens en musique ainsi que les premiers exemples de ce genre de composition datent du début dusecond tiers du XIVe siècle". Ensuite, de Philippe de Vitry (1291-1351), évêque de Meaux, ami et correspondant de Pétrarque, l'on ne peut pasdire que l'on n'a rien.

Surtout depuis cette année où a été découverte et remarquablement transcrite par le vaillantérudit musicographe M.

Gabriel Zwick, une pièce à quatre parties suivie d'un hoquetus instrumental, laquelle depuislongtemps conservait son mystère à l'état de feuille de garde dans un incunable des sermons d'Ugo di Prato qui setrouve à la Bibliothèque cantonale de Fribourg en Suisse.

La découverte avait été signalée, mais personne ne s'étaitjeté dessus.

Et n'omettons pas de dire qu'au verso, donc de l'autre côté décollé et assez endommagé de cettefeuille de garde, se trouve une pièce de Machaut peut-être identifiable. On rapporte ceci de curieux que Machaut n'a pas craint, à un âge fort avancé, d'avoir des relations un peu plusqu'épistolaires avec une toute jeunette pastourelle des lettres, qui eut nom, à ce qu'on présume, Péronned'Armentières, Ce qui occasionna chez lui le passionné roman rimé Le Voir Dit (le roman véridique). A sa mort, il fut pleuré partout, et en rimes et en prose.

Eustache Deschamps : Rubelier, leuths, vielles, syphonie,Psalterions, trestous instruments coys,Rothes, guiterne, flaustes, chalemic,. »

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