Hans Holbein
Publié le 26/02/2010
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Fils de Hans l'Ancien, Holbein le Jeune naquit à Augsbourg dans une famille de peintres renommés pour leurs oeuvres caractéristiques du style gothique. Sa première formation lui fut donnée par son père Holbein l'Ancien, puis il partit pour la Suisse en compagnie de son frère Ambrosius et entama sa propre carrière à Bâle, où son talent précoce l'introduisit dans le cercle humaniste des éditeurs. Ses portraits lui valurent la faveur des notables locaux et ses relations lui permirent de débuter une brillante carrière d'illustrateur pour l'imprimerie et de graveur sur bois, dont l'oeuvre la plus connue est la Danse des morts. Admis en 1419 à la guilde des peintres, il épousa une jeune veuve et devint citoyen de Bâle dans les années 1520. Il participa à la décoration de la salle du Grand Conseil de l'hôtel de ville et réalisa bon nombre de peintures murales qui témoignent de l'ampleur de sa renommée. Mais la montée du protestantisme à Bâle créait un climat d'incertitude propice à l'oppression et à la censure, notamment de la presse (1526). Encouragé par les conseils de son ami Erasme, Holbein quitta Bâle et sa famille pour entamer un voyage vers les Pays-Bas et l'Angleterre, avec dans sa poche une recommandation de l'éminent humaniste. Cette lettre l'introduisit dès son arrivée en Angleterre auprès de Sir Thomas More. Il réalisa le portrait de la famille More, et gagna par la beauté de cette oeuvre, la faveur de la cour royale. Holbein revint à Bâle en 1528, mais quatre ans plus tard, il abandonnait à nouveau les siens pour s'installer définitivement à Londres. Il réalisa de nombreux portraits avant d'être nommé peintre officiel du roi Henri VIII en 1537 ; il mit alors son talent artistique au service de la cour, réalisant aussi bien les portraits des grands personnages que les costumes d'apparat du roi. Hans Holbein mourut à quarante-six ans emporté par la peste.

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Lucerne est sur la route du Gothard.
Holbein ne résista pas à la tentation et, dans l'été de 1518, il franchit lesAlpes.
Architecture, sculpture, peinture, il a maintenant sous les yeux ce qu'il n'avait pu qu'imaginer.
Il prendcontact avec l'école lombarde et fait son profit de sa technique picturale.
Si l'on ne trouve pas dans son oeuvre deréminiscences précises, il est hors de doute qu'il vit à Milan la Sainte Cène de Léonard de Vinci, sa Vierge auxrochers, ses études pour le monument Sforza et les nombreux portraits peints par ses élèves.
Milan, c'était aussi lesconstructions de Bramante, Saint-Satyre, le choeur de Sainte-Marie-des-Grâces.
Il dut voir aussi la chartreuse dePavie et la cathédrale de Côme.
C'est avec tant de connaissances nouvelles qu'il revint à Bâle, où nous leretrouvons dans l'automne de 1519.
Le portrait du jeune Boniface Amerbach, tout empreint de la lumière d'Italie, estde cette époque, ainsi que la façade de la maison "Zum Tanz", bâtisse gothique d'un aspect assez ingrat qu'iltransforma en un rutilant palais Renaissance, enfin les huit scènes de la Passion, où la peinture comme émaillée, lechoix des couleurs, le parti de composition, révèlent l'influence lombarde.
Nouvel enrichissement, mais, dans lesoeuvres qui suivirent, le Christ au tombeau, la Madone de Soleure, les portraits d'Erasme, nous voyons Holbein,ayant fait son bien propre des enseignements reçus, se libérer de l'emprise qu'avait eue sur lui l'étranger ets'imposer, toujours davantage, par un style personnel.
L'occasion lui fut donnée, au début de l'année 1524, d'entreprendre un nouveau voyage.
Il s'agissait de remettre àBoniface Amerbach, alors à Avignon, un portrait d'Erasme de Rotterdam.
Holbein traversa la Bourgogne, y vit desédifices dont on retrouvera le souvenir dans son oeuvre et s'arrêta à Lyon, où il rencontra les éditeurs Trechsel,avant de s'engager dans la vallée du Rhône.
Mais le centre artistique de la France, c'était alors la Loire.
Holbein nele négligea pas.
En a-t-il visité les châteaux ? Du moins est-il certain qu'il passa par Bourges, où il dessina lesstatues orantes du duc et de la duchesse de Berry, et sans doute approcha-t-il l'un ou l'autre des artistes quitravaillaient pour François Ier, Jean Clouet peut-être.
Le fait est que s'il avait jusqu'alors dessiné ses portraits à lapointe d'argent, il adopte dès lors le procédé français, use du crayon noir et des crayons de couleur (dessin auxtrois crayons).
L'influence française se révèle d'ailleurs dans l'assouplissement du trait, dans une interprétation pluslibre de ses modèles, de leur maintien et de leur expression, enfin dans son style ornemental.
La clarté du Françaiscorrespondait mieux à son tempérament raisonnable et objectif que l'idéalisme lyrique des Italiens.
Nous en voyonsl'effet dans les compositions qu'il exécuta, au retour, en particulier dans les derniers projets pour une série de dixvitraux représentant des scènes de la Passion, dessins où Holbein se souvient des châteaux français et de leurdécoration sculptée et qui sont conçus avec une aisance, un sens de l'équilibre, que ses travaux précédents nepossédaient pas au même degré.
La Laïs et la Vénus que lui inspira Magdalena von Offenburg ne sont pas sans fairepenser à certains portraits de femmes de l'école lyonnaise, tandis que la Vierge de la famille Meyer, dans sagrandiose simplicité, est comme la synthèse de tout ce que l'artiste a appris au cours de ses deux voyages.
Il estalors en possession de tous ses moyens et atteint le sommet de la perfection technique.
Son dessin est devenu pluspictural, sa peinture plus plastique ; une parfaite harmonie règne entre la forme et la couleur, la qualité dominanterestant toujours, bien entendu, l'autorité avec laquelle il saisit la réalité.
Bâle, en 1526, traversait des temps difficiles.
Comment les artistes n'auraient-ils pas été les premières victimes del'insécurité politique ? Ils se trouvaient "sans pain", brotlos, c'est l'expression dont se sert Erasme écrivant à son amiThomas More, à Londres, pour lui recommander Holbein.
Celui-ci en effet, dans l'automne de cette année 1526, sedécidait à quitter Bâle et sa famille pour tenter sa chance en Angleterre.
Il passa par Anvers, y rencontra QuentinMetsys et fut certainement frappé par l'habitude que les peintres flamands avaient de situer leurs personnages dansun milieu défini et convenable à leur condition.
Plusieurs des portraits qui vont suivre révèlent, chez Holbein, lemême souci.
La recommandation d'Erasme lui assura immédiatement une brillante clientèle.
Toute une série de portraits datent dece premier séjour en Angleterre et il eut pour modèles d'éminentes personnalités, à commencer par Thomas More lui-même et par Warham, archevêque de Cantorbéry.
Les grands formats, qui étaient d'usage en Angleterre, nel'embarrassèrent point et il n'eut pas de peine à l'emporter sur tous ses concurrents.
C'est à l'occasion de son cinquantième anniversaire que Thomas More, lui commanda une grande peinture à exécutersur l'une des parois de la bibliothèque qu'il venait de se faire construire à Chelsea.
Toute sa famille y devait êtrereprésentée, en tout dix personnages : problème nouveau, que le peintre résolut avec son intelligence habituelle.
Ilse garda bien de grouper ses figures autour du chef de famille dans une attitude banale et de froid respect.
C'estune réunion où chacun a pris une attitude particulière et où il semble que l'on s'entretienne de quelque sujetprofond.
Cette oeuvre capitale a malheureusement disparu.
Nous ne la connaissons que par un dessin de l'ensemble,fait à la plume, et par quelques études aux crayons de couleur.
Elles prouvent une fois de plus la sûreté aveclaquelle Holbein caractérise chacun de ses modèles.
Dans un milieu plus vaste que ceux où il a vécu jusqu'alors, au contact d'hommes d'une haute valeur intellectuelle etspirituelle, sa culture s'est affinée et son implacable regard pénètre plus à fond les âmes.
La preuve en est dansl'oeuvre la plus émouvante qu'il nous ait donnée : le portrait de sa femme et de ses deux enfants, qu'il peignit à sonretour d'Angleterre.
Le triste visage de cette femme fatiguée nous révèle à la fois les dons de psychologue et lasituation lamentable où Holbein se trouvait à Bâle, comme homme et comme artiste.
Sans doute le Conseil bâlois lechargea-t-il alors de terminer la décoration de la salle du Grand Conseil qu'il avait entreprise dans les années 1522-1523.
Il peignit alors Roboam menaçant les conseillers et les anciens du peuple et Saul victorieux maudit par leprophète Samuel.
Dans ces compositions, que nous ne connaissons plus que par les projets dessinés, l'action estreprésentée de la manière la plus impressionnante, qu'il s'agisse de l'attitude indignée de Roboam, de la brusquerencontre de Saul et du prophète, des reproches véhéments que celui-ci adresse au roi, enfin du magnifique élan del'armée d'Israël.
Ces Actes de justice, joints à ceux que Holbein avait peints précédemment, donnaient à cette.
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