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Harvey Cushing

Publié le 22/02/2012

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Harvey Cushing (8 avril 1869 - 7 octobre 1939) dixième enfant de Henry-Kirke Cushing et de Betsey-Maria Williams, son épouse, appartenait à une famille ayant de fortes traditions médicales. Il fit ses premières études dans les écoles de Cleveland, et en septembre 1887, fut admis au Collège de Yale. L'éveil de sa vocation médicale est due en grande partie à Russell Chittenden, premier professeur de chimie biologique de Yale. En septembre 1891, il entrait à l'École de médecine d'Harvard. Dès le moment où il commença à disséquer, il se fit remarquer dans sa classe ; ses camarades et même ses maîtres étaient irrésistiblement attirés par le spectacle de ses persévérants efforts pour mettre en évidence les moindres détails des nerfs et des vaisseaux qu'il disséquait. C'est pendant sa seconde année à Harvard qu'il fit l'une des plus poignantes expériences de sa carrière : un malade qu'il avait eu à anesthésier mourut avant l'intervention, bien qu'il eût reçu peu d'anesthésique. Un mois plus tard, un accident semblable se produisit, et le jeune étudiant en fut si affecté qu'il décida d'étudier les moyens les plus efficaces pour diminuer les accidents de l'anesthésie chirurgicale. Avec son camarade Ernest Amory Codman, il introduisit dans le protocole d'anesthésie l'emploi de graphiques, qui obligent à une surveillance très fréquente des pulsations et du rythme respiratoire au cours des interventions chirurgicales. En 1901, après une année passée en Europe, il y adjoignit la prise de la tension artérielle. Les collègues de Cushing pensent que c'est là une de ses plus grandes contributions au perfectionnement de la chirurgie.

« "Cushing s'impose à lui-même une discipline de fer, et l'impose à tous.

Il ne connaît pas le respect humain.

Il neconnaît que la vie des malades et les progrès de la science.

Il a compris que le neuro-chirurgien doit être entraînéphysiquement comme un champion olympique, et avoir renoncé à tout, ou presque à tout, comme un trappiste...

J'aivoulu montrer que le magnifique monument qu'il a élevé à la gloire de la neuro-chirurgie américaine, c'est à savolonté, à son intelligence, à sa conscience qu'on le doit." (Presse médicale, 20 mai 1939.) En 1933, lorsque, pour la première fois, Cushing vit Clovis Vincent pratiquer une intervention de neuro-chirurgie, ilfut profondément intéressé et Arnold Klebs, traduisant en quelque sorte le silencieux enthousiasme que ressentaitCushing en voyant Vincent opérer, dit : "Voilà, me semble-t-il, ce qu'un Pérugin devait ressentir en regardant, par-dessus l'épaule de Raphaël, le tableau qui peu à peu s'ébauchait sous le pinceau de son élève." Du point de vue scientifique, l'Oeuvre principale de Cushing fut de mettre en évidence l'évolution des différentstypes histologiques de néoplasmes intracraniens et intrarachidiens.

Avec son jeune collaborateur Percival Bailey qui,pendant deux ans, avait suivi les leçons de Pierre Marie, Cushing entreprit la classification histologique de tous lestypes de tumeurs cérébrales qu'il avait rencontrés.

Ensuite, ils se mirent en devoir de faire l'histoire clinique desmalades en corrélation avec les différents types de tumeurs cérébrales.

Cette phase particulière de l'Oeuvre deCushing continue, grâce au Dr Louise Eisenhardt, qui avait été associée à ses travaux de pathologie, et qui suittoujours, en qualité de conservateur du registre des tumeurs cérébrales, tous ceux qui sont encore vivants des septcents opérés de Cushing. Cushing écrivit de nombreuses monographies sur les différents types de tumeurs du cerveau.

La première, quitraitait des tumeurs hypophysaires, parut en 1912.

Celle qui traite des tumeurs du nerf acoustique (traduite enfrançais par de Martel et Deniker en 1924) parut en 1917.

Ensuite parurent successivement : Une classificationhistologique des gliomes avec une étude de leur pronostic (avec Percival Bailey 1926) ; Étude de la physiologieintracrânienne et de la chirurgie (1926) ; Tumeurs issues des vaisseaux du cerveau (avec Bailey 1928) ; Lestumeurs intracrâniennes (1932, traduit en français en 1937) ; Meningiomes (avec Louise Eisenhardt 1938) ; cettemonographie, un in-quarto de sept cent quatre-vingt-cinq pages, avec six cent quatre-vingt-cinq gravures, est leplus parfait de ses ouvrages de clinique. Sous l'impulsion d'Osler et de William Welch, Cushing continua tout au long de sa vie à publier de nombreux écritslittéraires et historiques, qui furent réunis en un volume en 1928 sous le titre de : Consecratio medici et autresécrits.

Un volume réunissant ses écrits littéraires, sous presse au moment de sa mort, parut en 1940 sous le titre :La carrière médicale.

Sa Biobibliographie d'Andreas Vesalius, achevée en 1939, parut en décembre 1943.

Les goûtsde bibliophile de Cushing l'amenèrent à rassembler un grand nombre de volumes consacrés à l'histoire de lamédecine.

Quand il abandonna sa chaire à l'École de médecine d'Harvard, on le persuada de revenir à l'Université deYale où, en 1933, il accepta une chaire de neurologie spécialement créée pour lui.

Il la garda jusqu'en 1937, époqueà laquelle il se retira de nouveau mais, en qualité de professeur émérite, il reçut le titre de directeur des recherchespour l'histoire de la médecine.

Pendant ses dernières années, Cushing consacra toute son énergie à réunir denombreux ouvrages et à réaliser l'idée, qu'il avait conçue en 1934, de persuader plusieurs de ses amis,principalement Arnold-C.

Klebs, de Nyon, en Suisse, de se joindre à lui pour léguer leurs bibliothèques à l'Universitéde Yale, à condition que celle-ci bâtisse un immeuble qui permît de les recevoir et créât une chaire d'histoire de lamédecine.

Les fonds nécessaires à la nouvelle bibliothèque furent réunis pendant l'été 1939, et à sa mort survenuele 7 octobre 1939, Cushing eut l'assurance que son projet s'accomplissait.

L'immeuble fut inauguré officiellement le15 juin 1941.

Arnold-C.

Klebs mourut en mars 1943, et sa bibliothèque a quitté la Suisse pour aller rejoindre celle deson ami de toujours. Ainsi, Cushing a non seulement créé un nouveau champ d'action pour la chirurgie et une école de disciples fidèles,mais la grande bibliothèque dont il fut le créateur laisse à la postérité un témoignage immortel de ses travaux et deson humanisme universel.. »

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