Hippocrate
Publié le 22/02/2012
Extrait du document


«
Enfin la présence simultanée d'Hippocrate et d'Euryphon de Cnide au chevet du roi de Macédoine, Perdiccas II, quisouffrait d'une mystérieuse maladie de langueur, nous renseigne sur l'opposition des méthodes de Cnide et de Cos.Euryphon soigna le roi avec ses méthodes de révulsion habituelles : il échoua.
Hippocrate, attentif à l'examen dessignes généraux et aux moindres comportements du malade, décela que le mal dont souffrait Perdiccas avait unecause psychique.
Hippocrate guérit Perdiccas, qui le combla d'honneurs, et le supplia, en vain, de vivre à sa cour.Faits intéressants, car ils montrent que les traitements psychothérapiques étaient appliqués dans l'antiquité, depuisles origines chez Mélampe et Asclépios, jusqu'à la médecine des temples.
Ces faits montrent, en outre, que l'antique créateur de cette légende, si légende il y a, a voulu symboliserl'opposition de deux écoles rivales, celle de Cnide et celle de Cos, opposition qui, à travers les siècles, s'estperpétuée jusqu'à nos jours : celle-ci peut être définie par l'esprit d'analyse et l'esprit de synthèse, le premier ayanttendance à séparer et isoler, le second à établir l'unité entre les phénomènes.
Hippocrate eut deux fils, Thessalus et Dracon, une fille qui épousa Polybe, illustre médecin.
De nombreux petits-filsprirent le nom d'Hippocrate III, Hippocrate IV, et jusqu'à Hippocrate VII.
Tous étaient médecins : ils faisaient partiedu collège Hippocrate, ce qui est essentiel pour expliquer la difficulté de reconnaître les vrais écrits d'Hippocrate deceux qui sont antérieurs ou postérieurs à lui.
Pourtant, les commentateurs se sont presque uniquement attachés àcette tâche, sans d'ailleurs y parvenir, alors que ce qui importe pour la médecine c'est, avant tout, de dégager levéritable esprit d'enseignement de la collection hippocratique.
Et aujourd'hui, qu'est-il advenu de la grande renommée d'Hippocrate ? Pour qu'il reste un des guides de l'humanité, ilfaut qu'à travers les siècles son influence se soit maintenue et qu'elle soit encore une réalité.
Est-il vraiment cetteforce créatrice, ou au contraire fait-il partie de la mythologie, de cette pléiade de tristes dieux barbus qui sontdéfinitivement morts sur l'Olympe, leur mission historique accomplie ?
Si Hippocrate a été aisément confondu avec ces dieux, c'est que notre époque en médecine n'a pas étéhippocratique, et l'esprit d'analyse, ferment d'importantes découvertes, nécessaires au développement des sciencesparticulières, a détourné la médecine de l'étude de l'homme.
Jamais plus qu'au XIXe siècle, la médecine n'a été uninstrument de combat.
La maladie était l'ennemie dont il fallait déceler la cause pour la bouter hors de l'individu sain.
Mais de nos jours, devant la complexité des découvertes nouvelles, qui posent des problèmes toujours nouveaux, lamédecine s'est peu à peu orientée vers une conception synthétique du comportement humain.
Et l'on peutconstater que, si l'Oeuvre clinique et thérapeutique d'Hippocrate n'offre plus qu'un intérêt historique, d'ailleurs trèsgrand, la méthode qui le guidait, et son esprit à la fois réaliste et philosophique, sont toujours les garants d'unepensée médicale juste..
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- CORPUS HIPPOCRATICUM (CORPUS D’HIPPOCRATE) HippocRATE de Cos (exposé de l’oeuvre)
- APHORISMES d’Hippocrate (résumé & analyse)
- SERMENT D’HIPPOCRATE (Le). Résumé et analuse
- ANONYME: Galien et Hippocrate (analyse).
- HIPPOCRATE LE GRAND 460-356 avant J.