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Incontinence et intempérance

Publié le 14/04/2013

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​Depuis très longtemps, l’acrasie représente pour beaucoup un concepte absurde. Elle est définie comme le fait d’aller à l’encontre de son meilleur jugement, de faire le mal tout en en ayant connaissance. Ce concepte est en totale contradiction avec la théorie d’Aristote : d’après lui lorsque quelqu’un agit mal c’est forcément parce qu’il ignore que ce n’est pas bien. Dans Ethique à Nicomaque, Aristote tente d’expliquer ce paradoxe : comment est-il possible que quelqu’un agisse mal tout en en ayant connaissance ? Il y a d’après lui deux catégories de personnes pouvant agir de la sorte : les incontinents et les intempérents. Comment peut-on les différencier et quelles sont leurs caractéristiques? Quels enjeux philosophiques sont mis en cause ? Tout d’abord, les intempérants sont ceux qui estiment toujours devoir faire ce qui est agréable sur le moment ; ils agissent peut-être mal et font les mauvaises décisions sur le long terme, mais c’est parfois sans en avoir connaissance : ils font ce qui leur semble bien sur le moment en oubliant parfois qu’il est fort possible qu’il y ait des conséquences désagréables par la suite. Les incontinents se comportent quand à eux d’une toute autre manière. On peut décrire un incontinent comme quelqu’un qui ne peut se retenir de faire quelque chose de mal, bien qu’il en ait connaissance : il n’...

« plaisir qui devient plus fort que sa science : il sait par exemple comme tout le monde qu'il ne faut pas boire de l'eau non potable, mais lorsqu'il se retrouve dans une situation ou il a vraiment soif et qu'il n'a aucun moyen de trouver de l'eau saine, il la boit quand même ; il ne peut résister au plaisir de boire.

Dans ce genre de cas il devient très difficile de distinguer la science d'une opinion vraie chez les incontinents, car comme le précise Aristote dans Éthique à Nicomaque : « la distinction n'a en réalité aucune importance » pour eux car de toute façon ce n'est ni la science, ni la raison mais « l'appétit qui les conduit ».

De plus, nous pouvous ajouter que la valeur que certains incontinents attribuent à leurs opinions n'est pas moindre que celle qu'ils attribuent à leur connaissances scientifiques : l'opinion (souvent fausse) est renforcée par l'envie, le plaisir, les passions jusqu'à égaler, voir jusqu'à « écraser » la science.

La distinction de ces deux catégories devient dès lors impossible, ce qui peut poser des probèmes au niveau philosophique. Nous pouvons aussi dire qu'un incontient sacrifie en quelques sortes son bonheur au plaisir : incapable de résister à ses passion il n'arrive pas à agir de la meilleure façon comme il le voudrait et finit souvent malheureux à regretter ses erreurs.

De ce fait, l'incontinence est souvent associée à la faiblesse d'esprit car seul la volonté et la motivation manquent à l'incontinent pour qu'il agisse bien.

En effet, lorsque l'on décide d'arrêter de fumer par exemple, on le fait parce que l'on sait que c'est pour notre bien car fumer est dangereux pour la santé ; mais la plupart du temps les gens n'arrivent pas à décrocher car leur envie de fumer est plus grande que leur volonté d'arrêter.

La connaissance des dangers liés au tabagisme se fait vaincre par le plaisir et l'envie de fumer ; le fumeur n'est donc plus maître de ses actes et de sa volonté : il devient incontinent du fait qu'il n'arrive pas à contenir ses envies de fumer qui lui empèchent de mener une vie saine.

Ses passions lui empèchent donc un accès au bonheur mais il est claire qu'une volonté de fer et de la motivation pourraient facilement en venir à bout.

Il est donc difficile de nier que l'incontinence est étroitement liée à la faiblesse d'esprit et au manque de volonté.

Ceci rejoint l'idée d'Aristote, selon qui « on peut aussi d'une certaine façon avoir la science sans l'avoir, par exemple, lorsqu'on dort, que l'on délire ou que l'on est ivre ».

C'est en effet souvent dans ces moments la que se manifeste l'incontinence : nous sommes « en proie à nos affections » et pas tout à fait conscients : suffisament pour dire qu'on agit mal mais pas assez pour le comprendre et agir bien.. »

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