Intelligence pratique et intelligence spéculative

« 1.

Cage où on met le sujet.

2.

Appât attaché à la ficelle.

3.

Ficelle.

4.

Barreaux.

Une des expériences les plus typi­ ques est celle du • détour • (Fig.

2) : une cage à barreaux est complé- tement ouverte par derrière ; un appât est placé dehors, devant les barreaux ; certains animaux (les poules par exemple), fascinés par l'appât, se heurtent quasi indéfiniment aux bar.reaux, d'autres (les singes) font instan­ tanément • le détour •· Dans cette expérience, l'acte intelligent appa­ i ;;:_:;;·.

a Fig.

1.

ratt clairement comme un détachement de la fascination naturelle que détermine l'objet de l'instinct.

Quoique cet objet, ou son usage par le sujet, demeure le but de l'opération, il cesse d'être le noyau significatif de l'ensemble du champ perçu; l'acte intelligent n'est pas l'automatisme direct de l'instinct ou de l'habitude, mais un acte qui n'a pas de sens en lui-même et qui est improvisé, inventé eomme un moyen.

Nous avons déjà les carac­ tères essentiels de toute intelligence: 1 - L'irwention des moyens, l'intuition de • ce qu'il y a à faire.

• 2- La mise en rapport (création d'une • forme •) de ces moyens aQec le but.

Mais cette forme de l'intelligence reste prisonnière des images; elle établit des rapports entre les choses; elle ne pense pas par concepts.

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1 ' 1 1 1 1 : 1 1 1 1 1 1 1 1 1 i ' ~ • • • " • 0 ~ Fig.

2.

- II - L'intelligence spéculative IDet en œuvre la raison.

Certaines expériences son~ plus facilement réussies par le singe que par l'enfant de 7 ans, parce que celui-cl met en œuvre sa raison, là où l'animal se contente de trouver empiriquement le moyen terme.

Dans l'exemple de la cage dont l'ouverture se fait par une poire peu visible, et surtout sans rapport apparent avec le déclic, Je singe réussit l'ouverture assez rapidement, aussi vite que l'enfant de 4 ans, 2 fois plus vite que l'enfant de 9 ans.

C'est parce que là où le jeune enfant et le singe se contentent de chercher le moyen qui réussira,. »