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James Whistler

Publié le 26/02/2010

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James Whistler partagea son enfance entre le Massachusetts où il était né et Saint-Pétersbourg où son père ingénieur était parti travailler en emmenant sa famille. Destiné à la carrière militaire, il passa trois années à l'académie de West Point avant d'abandonner l'armée pour se consacrer au dessin. Il débarqua à Paris en 1855, enthousiasmé par la capitale et adopta bientôt la vie de bohème des jeunes étudiants en art. Ses premières oeuvres attestent de son intérêt pour le courant artistique moderne qui éclôt en France. En 1863, à la suite du succès remporté par sa toile Symphonie en blanc n°1 : la Fille blanche au salon des Refusés, Whistler s'installa à Londres. Ce départ marqua le début d'une période d'intense créativité durant laquelle il peignit ses célèbres vues nocturnes de Londres, déclinant dans une harmonie poétique de couleurs des séries comme les Nocturnes en bleu et or du vieux pont de Battersea. A partir de cette époque, Whistler influencé par Baudelaire et Gautier donnera des titres musicaux et abstraits à ses toiles, soulignant son adhésion au credo de "l'art pour l'art". Dans les années 1870, il concentra sa créativité sur la peinture de portraits et réalisa son oeuvre maîtresse, le merveilleux Arrangement en gris et noir n°1 : la Mère de l'artiste. Mais le peintre extraverti menait une vie largement au-dessus de ses moyens, n'hésitant pas à attaquer en justice pour diffamation un critique jugé intouchable. Ce procès gagné d'un liard symbolique en 1877 l'accula à la faillite et le contraignit à vendre sa chère maison de Chelsea. Affecté, Whistler partit s'installer à Venise où, pendant 14 mois, il réalisa une cinquantaine d'eaux-fortes et d'aquarelles. Le succès triomphal remporté par ces oeuvres lui permit de rentrer à Londres la tête haute et de retrouver sa place au rang des figures les plus controversées de la capitale anglaise. En 1888, il se maria avec Béatrice Godwin, épouse bien-aimée dont la mort en 1896 plongea l'artiste dans un profond désarroi qui mit un terme à sa carrière prolifique.

« WHISTLER 1834-1903 BRMI les artistes du XIXe siècle, James Abbott McNeill Whistler fut universellement connu comme esthète.

Inconsciemment, sous les traits du personnage imaginaire de sa Conférence de dix heures, il s'est dépeint comme « le maître qui n'a pas de rapport avec l'époque à laquelle il vit».

Il est en effet difficile de faire aucun rapprochement entre l'art de Whistler et l'art améri­ cain, français ou anglais.

Bien américain par sa personne et son caractère, on n'aurait pu prendre ce petit homme agité, à l'esprit vif, courageux dans ses actes et ses paroles, avec sa voix traînante et son accent à la fois nasillard et rude, ni pour un Anglais ni pour un Français.

Il en est autre­ ment de sa peinture.

Son pays natal ne lui fut pas une source d'inspiration, il n'y avait pas de tradition américaine pour le guider et, de plus, il ne vécut guère aux Etats-Unis.

Son enfance s'écoula en Russie, où son père, qui était ingénieur, était allé construire une voie ferrée.

Quand il eut vingt et un ans, il vint à Paris comme étudiant des Beaux-Arts, et ses années de maturité furent partagées entre l'Europe continentale et l'Angleterre.

Bien qu'en fait il soit né à Lowell (Massachusetts), il affirmait être né à Saint-Pétersbourg.

Il choisissait, disait-il, son lieu de nais­ sance selon sa fantaisie.

Il niait l'existence d'un art national et, par conséquent, la valeur de la tradition nationale.

Il rejetait l'évidence du fait que les Français puisaient l'inspiration de leur art dans leurs clas­ siques, ainsi que dans la vie et les paysages de leur pays.

Donc, à défaut d'éléments de base, il se tourna vers des qualités plus permanentes, indépendantes du temps et du lieu.

« L'art pour l'art» fut pour lui l'Evangile de l'expatriation.

Nul pourtant n'appréciait mieux l'art français: jeune homme, il était déjà conscient de cet esprit créateur qui animait les peintres français de l'époque.

Il peignait en compagnie du réaliste Gustave Courbet dont il fut un fervent admira­ teur et dont on retrouve l'influence dans ses premières œuvres; Au piano, exposé à la Royal Aca­ demy en 1 86o, en est un exemple.

Edgar Degas était aussi un de ses amis.

Cependant, son art ne révèle aucune profonde affinité ni avec l'art de Courbet ni avec celui de Degas.

A la fin de ses études, il rompit avec les milieux artistiques parisiens et vint sc fixer à Londres.

Pendant dix ans, il fut l'ami intime de Dante Gabriel Rossetti, le peintre et poète pré­ raphaélite qui changea pour lui son fameux monogramme au papillon.

Malgré de fréquents séjours à Paris et son enthousiasme pour la gravure japonaise qui connut une grande vogue à·cette épo­ que, 'Whistler vécut dans l'atmosphère des tableaux de genre de l'époque victorienne et du mouve­ ment préraphaélite.

Ses qualités de dessinateur se révélèrent de plus en plus dans ses œuvres, mais il avait perdu contact avec l'évolution du réalisme qui mena de Courbet aux impressionnistes, à l'étude froide et concise de la nature.

La nature, disait Whistler, l'exaspérait.

On l'a parfois classé parmi les impressionnistes, mais son but et sa méthode diffèrent entièrement de ceux des impressionnistes authentiques tels que Claude Monet et Camille Pissarro.

Tandis qu'eux essaient de saisir sur le vif l'essence changeante des paysages, lui, au contraire, peint de mémoire selon les préceptes de· Lecoq de Boisbaudran.

Le procédé impressionniste qui consiste à rendre la ra-. »

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