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Jean-Baptiste Chardin

Publié le 26/02/2010

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Jean-Baptiste Siméon Chardin, naquit, vécut et mourut dans le quartier de Saint-Germain-des-Prés. On en sait peu de sa formation artistique, sinon qu'il travailla sous la tutelle des peintres Cazes et Coypel. En 1724, il fut reçu maître peintre à l'Académie de Saint-Luc, et quatre ans plus tard ­ sans doute grâce à l'appui bienveillant du peintre de cour Nicolas de Largillière ­ il devint membre de l'Académie Royale. Dans les années 1730, il réalisa ses premiers tableaux de figures et se spécialisa sur les scènes de genre et les études de nature morte. En 1740, il fut présenté au roi Louis XV et lui offrit La Mère laborieuse et le Bénédicité, geste qui lui vaudra une renommée immédiate et durable. Le peintre gagna bientôt l'admiration de ses confrères et l'aisance financière qui lui permirent de rayonner durant vingt ans sur le milieu culturel parisien. En 1761, ses collègues de l'Académie le chargèrent officiellement de “ l'accrochage ” des tableaux du Salon, où il exposait chaque année depuis 1737. Cette mission honorifique lui permit de rencontrer le philosophe et encyclopédiste Diderot, qui dressera en tant que critique d'art un portrait lyrique et glorifiant de l'artiste, qualifié avec admiration de “ grand magicien ”. Malgré le grand succès de sa carrière de peintre, Chardin eut une fin de vie difficile, assombrie par des drames personnels (le suicide de son fils en 1767) et professionnels. Les goûts du public avaient changé et le peintre, dont la vue faiblissait, perdit les faveurs de l'Académie à l'arrivée du nouveau directeur qui diminua sa pension et le démit peu à peu de ses responsabilités. Presque aveugle, Chardin acheva sa vie dans l'obscurité et mourut dans l'indifférence générale en 1779. Longtemps oubliée, son œuvre fut redécouverte au XIXe siècle par les historiens d'art qui le consacrèrent plus grand peintre de natures mortes du XVIIIe siècle.   

« d'une poire, entre tel profil humain et tel meuble, rappels non encore discernés, toujours nouveaux.

Cependant samatière est, en général, plutôt ténue, d'une gamme unie, bien que riche en dégradés.

C'est au moyen de légèreshachures et de menus empâtements, rares à cette époque, de traits fort déliés mais peu appuyés, souventestompés au contraire, qu'il crée ses accords harmoniques les plus délicats, avec une grâce qui n'exclut jamais lafermeté et la précision.

Et sur les teintes et les demi-teintes de sa palette de grand coloriste, ou plutôt de grandtonaliste, flotte une luminosité qui imbibe la chair, les étoffes, la porcelaine, jusqu'au bois et au métal, une fluiditéincomparable, comme une vapeur blonde ou une brume pailletée d'argent sur les couleurs bien nourries, établies surun fond consistant, patiemment préparé. Après un long crépuscule, cet art vient d'entrer triomphalement dans l'histoire, depuis que nous avons ramené l'artde peindre à une conception essentiellement plastique.

A la tradition de Chardin “ le premier des modernes ”, a-t-onpu écrire, et on aurait pu ajouter : “ le premier des impressionnistes ”, au surplus le moins romanesque, le moinsidéologique, mais le plus strictement pictural des maîtres de son pays se rattachent Corot et Cézanne, Monet etRenoir, Braque et Derain.

Les impressionnistes l'invoquent, parce qu'il a pratiqué avant tous les autres un pointillismemodulateur, une touche presque divisionniste, l'art des reflets ; les cubistes, de leur côté, applaudissent à sesnatures mortes rigoureusement agencées et où dominent déjà des règles géométriques élémentaires, non encorecodifiées, mais pertinentes.

Tous s'inclinent devant sa soumission aux lois du tableau et sa probité. Peintre éminemment français, Chardin excelle par son réalisme poétique, sa solidité dépourvue de lourdeur, son soucide la chose clairement pensée et profondément sentie mais joliment exprimée, son besoin d'achèvement et deperfection.

Il nous retient par sa gravité souriante, sa tendresse pudique, son lyrisme discret, et pour tout résumer :par l'élégance et la mesure, le charme et le sérieux combinés. L'œuvre de Chardin Œuvre abondante (deux cents tableaux environ).

Chronologie précise.

Nous donnons un choix des œuvresprincipales. 1728 LA RAIE (Louvre, Paris).1728 LE BUFFET (Louvre, Paris).1731 LA TABLE DE CUISINE (Louvre, Paris).1731 LE MENU DE GRAS (Louvre, Paris).1731 LE MENU DE MAIGRE (Louvre, Paris).1731 LES ATTRIBUTS DES ARTS ET DES SCIENCES, deux pendants (Musée Jacquemart André, Paris).1732 NATURE MORTE (Musée Jacquemart André, Paris).1733 JEUNE DAME CACHETANT UNE LETTRE (Potsdam).1734 LE SOUFFLEUR (Louvre, Paris).1737 LE CHATEAU DE CARTES (Louvre, Paris).L'ENFANT AU TOTON (Louvre, Paris).1737 LE JEUNE HOMME AU VIOLON (Louvre, Paris).1737 JEUNE DESSINATEUR TAILLANT SON CRAYON (Potsdam).1738 LA RÉCUREUSE (Musée de Glasgow).1739 LA POURVOYEUSE (Louvre, Paris).1739 LA RATISSEUSE DE NAVETS (Galerie Liechtenstein, Vaduz).1740 LE BÉNÉDICITÉ (Louvre, Paris).1740 LA MÈRE LABORIEUSE (Louvre, Paris).LES TOURS DE CARTES (Musée de Dublin).LA JEUNE GOUVERNANTE (Musée de Dublin).1746 DAME LISANT (Musée de Stockholm).JEUNE FILLE AU VOLANT (Collection Rothschild, Paris).1760 LE BOCAL D'OLIVES (Louvre, Paris).

FRUITS (Collection Reinhardt, Winterthur).LE GOBELET D'ARGENT (Louvre, Paris).1768 LE PANIER DE PÉCHES (Louvre, Paris).LA FONTAINE DE CUIVRE (Louvre, Paris).PIPES ET VASE A BOIRE (Louvre, Paris).LIÈVRE MORT ET CHAUDRON DE CUIVRE (Louvre, Paris).1771 AUTOPORTRAIT dit “ CHARDIN AUX BESICLES ”, pastel (Louvre, Paris).

1775 AUTOPORTRAIT dit “ CHARDIN AL'ABAT JOUR ”, pastel (Louvre, Paris).

1775 MADAME CHARDIN, pastel (Louvre, Paris).. »

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