Devoir de Philosophie

Johannes Brahms

Publié le 22/02/2012

Extrait du document

brahms
Le 7 mai 1833, Johann-Jakob Brahms, pauvre musicien de Hambourg, eut un fils qu'on nomma Johannes. De très bonne heure, le jeune garçon révéla pour la musique des dons peu ordinaires. Johannes eut pour professeurs de remarquables musiciens (P. W. Cossal et Ed. Marxoen). Grâce à des études complètes et approfondies, il leur fut redevable, outre son éducation de pianiste, de la maîtrise de toutes les disciplines de la composition, et c'est d'eux qu'il reçut l'instrument nécessaire à son irrésistible besoin de créer. Il était à peine âgé de quinze ans que ses professeurs déclarèrent ses études terminées. Déjà Johannes donnait des concerts, mais la composition l'attirait par-dessus tout ; notons qu'à cette passion s'ajoutait celle de la littérature, et surtout de la littérature romantique. Au cours des années qui suivirent, le jeune Brahms écrivit des compositions inouïes d'audace, véritables élans d'âme, qui devaient pour un certain temps encore rester ignorées du public. Sa vie était alors des plus humbles ; il la gagnait difficilement, cherchant à venir en aide à ses parents en donnant des leçons et en jouant des nuits entières dans les cabarets du port pour faire danser les matelots. Soudain, son avenir s'éclaire ; le jeune violoniste hongrois Remenyi remarqua Johannes et l'emmena, à peine âgé de vingt ans, dans des tournées de concert, comme accompagnateur ; à Hanovre, il l'introduisit chez Jos. Joachim, qui avait à peu près son âge, et qui était déjà célèbre. Brahms lui joua quelques-unes de ses compositions et Joachim se montra enthousiasmé par son génie précoce. Cette rencontre fit naître entre eux une amitié qui devait durer toute la vie. Quittant Hanovre, Johannes se dirigea vers la Rhénanie, où il eut la révélation des Oeuvres de Schumann ; elles le ravirent au point de lui faire vaincre sa timidité et de le décider, en septembre 1853, à rencontrer Robert et Clara Schumann à Düsseldorf. Cet événement fut décisif pour la carrière de Brahms ; non seulement Schumann salua en lui un nouveau génie, mais encore il se préoccupa aussitôt de l'aider. Et il écrivit dans "la Nouvelle Revue Musicale", la revue la plus importante d'Allemagne, un article enflammé sur le jeune compositeur, article devenu célèbre par la suite. Par une sorte de vision prophétique il lui prédisait une exceptionnelle destinée.
brahms

« Oeuvres chorales avec orchestre, Nänie, Chant du destin, Rhapsodie pour voix et orchestre, etc. C'est toutefois son Oeuvre symphonique qui tient dans sa production la place la plus importante : deux sérénadespour orchestre, les variations sur un thème de Haydn, quatre symphonies, deux concertos pour piano, un pourviolon, un pour violon et violoncelle, deux ouvertures et le Requiem allemand, pour soli, chOeur et orchestre.

Notonsencore un certain nombre de quatuors vocaux, de duos et d'adaptations de chants populaires.

Tel est le fruit d'unepériode qui s'étend sur quarante-cinq ans. Dès ses premières Oeuvres, Brahms manifeste la faculté rare d'allier une riche sensibilité au sens de la constructionet de l'intégrer dans "l'absolu" de la forme musicale.

Ses lieder témoignent de son don mélodique ; leur pouvoir émotifne dépend pas seulement de la pureté ou de l'intensité du chant, mais encore de la merveilleuse diversité del'accompagnement que la mélodie suggère ou inspire.

Le romantisme de ses Oeuvres instrumentales n'a pas d'autreobjectif que l'objectif sonore et rythmique et s'inscrit dans une forme toujours très rigoureuse.

Il est remarquable deconstater que c'est précisément dans les formes les plus strictes (variations, chaconne, etc.) que son invention, safantaisie même se manifestent le plus librement, et que son émotion ou sa spiritualité trouvent leurs plus beauxaccents.

(Variations sur un thème de Haendel pour piano, op.

24, Variations sur un thème de Haydn pour orchestre,finale de la IVe Symphonie.) Mais Brahms pénètre aussi profondément dans l'esprit des autres formes classiques ; àcôté des grandes formes symphoniques (symphonie, sonate, musique de chambre), il voue un soin particulier auxpetites formes, et leur donne un contenu de plus en plus concentré (intermezzi, capricci, ballades pour piano, parexemple op.

10, 116, 117, 118, 119, les lieder courts). Malgré l'abondance de sa production, Brahms ne compose pas avec facilité ; son esprit mûrit longuement l'Oeuvre ;avec une inlassable patience, elle est reprise, retouchée, souvent même pendant des années tels son Concerto enré mineur, sa Symphonie N° 1, son Requiem allemand.

Notons que presque toutes les premières auditions de sesOeuvres connurent l'insuccès ; une sensibilité aussi originale, alliée à une pensée aussi rigoureuse, déroutait lepublic.

Mais Brahms peu à peu s'impose et s'attire une faveur croissante. C'est avec le Requiem allemand donné le 10 avril 1868, à Brême, sous sa direction, que Brahms obtient son premiergrand succès.

Il était alors dans sa trente-cinquième année ; l'Oeuvre est unanimement admirée ; vingt autres villesla font entendre à leur tour.

Vienne se montre particulièrement favorable envers le compositeur, alors qu'Hambourg,sa ville natale, et Leipzig, la ville de la musique par excellence, lui réservent une série d'échecs. Malgré ces déceptions, la renommée de Brahms lentement s'affirme.

Mais il convient de souligner tout ce qu'il doit,dans ces circonstances, au lucide courage de ses grands amis : Clara Schumann, Joseph Joachim, le chanteurStockhausen, les chefs d'orchestre Lévi, von Bülow, Dessoff, Richter, Rheinthaler, etc. Souvent il présente lui-même ses Oeuvres, soit comme chef d'orchestre, soit comme pianiste ; ses voyages lemènent alors à travers l'Allemagne, l'Autriche, la Hollande, la Hongrie et notamment la Suisse où il se lie d'uneprofonde amitié avec Friedrich Hegar et l'écrivain J.-V.

Widmann. Son destin de musicien s'accomplit, marqué par un ensemble d'influences profondément ressenties et transfigurées.A l'appel du romantisme des poètes et des compositeurs de l'Allemagne du Nord, dont l'adolescence de Brahms s'estnourrie, s'est ajoutée la révélation de l'esprit rhénan, si spontané, si ouvert, puis la découverte du charme del'Autriche et de la Suisse et des séductions italiennes.

C'est dans ce dernier pays que Brahms est sans cesseretourné, bien qu'il n'y ait jamais donné de concert, pour enrichir son sens classique par le spectacle des beauxpaysages de l'Italie et des trésors de son art plastique.

Ces impressions ne sont-elles pas sensibles dans certainespages de la maturité où la clarté de la pensée, l'équilibre de la forme pourraient presque être helléniques ? (Chant duDestin, Nänie, Concerto pour piano en si bémol majeur.) On peut approximativement distinguer trois grandes périodes dans la production de Brahms : celle de la jeunesse,celle plus étendue de la maturité, et enfin celle des dernières Oeuvres.

La première ne comporte que trois Oeuvressymphoniques (deux Sérénades et le Concerto pour piano en ré mineur), la seconde (1876-1885) groupe les quatreSymphonies, les deux Ouvertures, le Concerto pour piano en si bémol majeur, le Concerto pour violon et le Doubleconcerto, soit neuf Oeuvres pour orchestre, alors que la dernière n'en comporte pas une seule ! Toutes ces Oeuvres portent en elles le message si personnel et si éloquent de Brahms, mais ce ne fut que bienlentement qu'elles parvinrent à conquérir le public international.

Il est frappant de voir que dans sa dernière périodecréatrice, le compositeur se détourne de cette voie pour revenir exclusivement aux formes pratiquées dans sajeunesse : le lied, l'Oeuvre pour piano et la musique de chambre. La fusion de l'esprit préclassique, classique et romantique, qui s'est toujours manifestée chez Brahms le conduit, dèslors, à cette parfaite maîtrise qui lui permet de renfermer, dans la plus grande simplicité formelle, le maximum depuissance expressive.

La technique de la composition s'est encore affinée.

Le contenu de la "petite forme" s'enrichitencore (morceaux pour piano, opus 116-119) et ce que la sensibilité avait en apparence de voilé, devient d'autantplus clair et émouvant (quintette pour clarinette). Dans ses jeunes années Brahms avait dû, en raison des circonstances, mener une vie errante, dès qu'il put se fixer,c'est Vienne qu'il choisit, Vienne qui lui était si chère et où il devait rencontrer tant d'amis.

C'est de là qu'il partitpour ses tournées de concerts, ou pour ses séjours d'été en Autriche, en Suisse, ou dans l'Allemagne du Sud.

Mais. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles