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Jules Emile Péan

Publié le 22/02/2012

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Le nom de Péan évoque une époque étonnante dont, en France, Péan et KOeberlé occupent le premier plan. Pour comprendre la valeur de l'Oeuvre de Péan, il faut se reporter au début du XIXe siècle, au temps où la découverte de l'anesthésie générale permettait aux chirurgiens de nouveaux espoirs tandis que l'ignorance encore totale de l'asepsie paralysait les nouvelles et audacieuses tentatives. La suppuration, l'infection purulente sévissaient partout ; les chirurgiens discutaient gravement des vertus du "pus louable" ; les écraseurs de Maisonneuve et de Dupuytren, la pâte de Canquoin visaient au même but : assurer la fermeture hermétique des vaisseaux pour empêcher la mystérieuse "sepsine" de Verneuil de tuer les opérés en pénétrant dans le sang. Ni les travaux prophétiques de Holmes à Boston, ni ceux de Semmelweis à Vienne n'avaient éveillé le moindre écho : les chirurgiens continuaient à opérer sans se laver les mains ; les blessés du siège de Paris étaient encore pansés avec la charpie imbibée de cédrat. C'est dans une pareille atmosphère que KOeberlé à Strasbourg et Péan à Paris osèrent s'attaquer aux kystes de l'ovaire. Bientôt, leurs succès furent si nombreux qu'ils dépassèrent ceux des chirurgiens qui, à l'étranger, s'étaient engagés dans la même voie. En France, ce nouveau combat souleva l'admiration, non sans susciter d'âpres jalousies. Fils de meunier, taillé en Hercule, levé chaque jour à quatre heures et demie du matin, Péan franchit, grâce à un travail acharné, les obstacles de la carrière des concours. A trente-huit ans, il était nommé chirurgien des hôpitaux de Paris. A quarante-quatre ans, il était chef de service à l'hôpital Saint-Louis où il demeura jusqu'à sa retraite en 1892. Il devint membre de l'Académie de médecine et commandeur de la Légion d'honneur en 1887. "Jeunes gens, pouvait-il dire un jour, non sans fierté, ceux qui m'ont suivi dans toute ma carrière pourraient vous dire que, s'il y a plusieurs moyens d'arriver, je n'en ai jamais connu qu'un seul : le travail !"

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