Devoir de Philosophie

La beauté n'est elle qu'une affaire de goût?

Publié le 28/02/2005

Extrait du document

Il est également la qualité de celui qui est capable de discernement en esthétique, de reconnaître la beauté et le caractère artistique d'une oeuvre. Le fait d'avoir du goût, dans ce sens, n'est pas uniquement une affaire d'opinion personnelle : c'est une qualité qu'on attribue à quelqu'un selon un ensemble de critères sociaux et culturels.     Problématisation :   Nous nous demandons si la beauté n'est qu'une affaire de goût, c'est-à-dire si elle est entièrement réductible à ce que nous jugeons lorsque nous portons un jugement appréciatif. Le premier problème est donc de savoir si elle n'est rien de plus, si toute la beauté revient à ce à quoi nous inclinons ou si, à l'inverse, c'est parce que quelque chose possède la qualité intrinsèque d'être beau que nous pouvons dans un second temps juger qu'elle est belle. Cette deuxième perspective revient à envisager la possibilité d'un beau objectif.

I - La beauté peut-elle être objective ?

Si c'est le cas, alors avoir du goût signifie être capable de repérer ce qui est objectivement beau dans une chose (une fleur, un tableau...). Autrement dit, il n'y aurait qu'une seule manière d'avoir véritablement bon goût, il y aurait donc des bons goûts et des mauvais goûts : la beauté n'aurait donc plus rien de subjectif.

 

Nous nous demandons si la beauté n'est qu'une affaire de goût, c'est-à-dire si elle est entièrement réductible à ce que nous jugeons lorsque nous portons un jugement appréciatif. Le premier problème est donc de savoir si elle n'est rien de plus, si toute la beauté revient à ce à quoi nous inclinons ou si, à l'inverse, c'est parce que quelque chose possède la qualité intrinsèque d‘être beau que nous pouvons dans un second temps juger qu'elle est belle. Cette deuxième perspective revient à envisager la possibilité d'un beau objectif.

I – La beauté peut-elle être objective ?

Si c'est le cas, alors avoir du goût signifie être capable de repérer ce qui est objectivement beau dans une chose (une fleur, un tableau...). Autrement dit, il n'y aurait qu'une seule manière d'avoir véritablement bon goût, il y aurait donc des bons goûts et des mauvais goûts : la beauté n'aurait donc plus rien de subjectif. Mais alors :

II - A qui revient la légitimité de dire ce qui est beau et ce qui ne l'est pas ?

  • I – La beauté peut-elle être objective ?
  • II - Les critères objectifs du beau.
  • III - A qui revient la légitimité de dire ce qui est beau et ce qui ne l'est pas ?
  • IV – L'usage du jugement de goût

« dégagé les règles de production du bel objet.

L'inspiration en est platonicienne.

S'inspirant de la théorieplatonicienne du beau ( attention: absolument pas de sa critique de l'art bien que celle-ci en raison de sonambiguïté ait permis la réconciliation de l'art et du beau opérée par l'esthétique classique), l'esthétique classiqueconsidère le beau comme une réalité qui existe par soi.

Le beau existe et une fleur ou une œuvre d'art sont bellesparce que la beauté est présente en elles.

Elles ne sont pas belles pour nous mais en elles-mêmes.

Elles ne sont pasbelles parce que nous les trouvons belles; nous les trouvons belles parce qu'elles sont belles.

Quelles sont alors lespropriétés de ce qui est beau? Là encore la conception platonicienne de la beauté inspire la réponse à cettequestion. 1) La perfection .

Ce qui est beau est ce à quoi il ne manque rien.

Rien de ce qui appartient à sa nature ne lui fait défaut.

De même qu'un cheval avec des oreilles d'âne n'est pas beau, de même une œuvre inachevée n'est pasbelle.

On n'aurait jamais exposé à l'époque des esquisses. 2) L'ordre et l'harmonie .

En effet qu'est-ce qu'un objet parfait ? C'est un objet, qui, étant complet, forme un tout.

Il est l'unité d'une diversité d'éléments.

Mais, pour que cette diversité ne soit pas une pure juxtaposition, il faut unprincipe d'ordre qui harmonise les éléments, substitue à la juxtaposition d'éléments sans lien ni rapport uneinterdépendance de ces mêmes éléments.

« Le beau ne consiste que dans l'ordre c'est à dire dans l'arrangement et la proportion », écrit Bossuet .

Tout ce qui est disloqué, désordonné, démesuré est laid.

Il s'agit alors de trouver la juste mesure, les rapports adéquats, les beaux rapports.

D'où les travaux mathématiques des artistes de laRenaissance recherchant la proportion idéale qu'ils ont cru trouver dans le nombre d'or, déjà utilisé par les grecs(Parthénon).3) La simplicité .

Ce qui est parfait et l'harmonieux ne peut qu'être simple.

Tout ce qui a l'apparence de la complexité est laid.

La complexité ne doit pas se voir, rien ne doit voiler l'unité.

L'esthétique classique se caractérise par sonrejet de l'ornementation, de la parure, des entrelacs, préférant la ligne droite.4) L'immobilité et la sérénité .

Représenter le mouvement c'est introduire le désordre. 5) La clarté .

Est beau ce qui est clair, se voit bien, à l'œil et à l'esprit.

Est laid tout ce qui empêche de voir.

Tout ce que l'on perçoit mal (confusion des sons, des couleurs, des formes) est laid.

les règles de l'harmonie musicale,particulièrement du contrepoint, donnent les moyen d'éviter le pire, la cacophonie.

En peinture, il est recommandéd'utiliser des couleurs lumineuses.

Sont belles les œuvres claires et distinctes.6) Conséquence, est beau ce qui est vrai , ce qui rend visible.

« Rien n'est beau que le vrai, le vrai seul est aimable.

Il doit régner partout et même dans la fable » ( Boileau , « Art Poétique » ). Quelles sont les implications de cette définition du beau ? 1) L'esthétique classique donne une interprétation dite intellectualiste du beau.

Par conséquent, l'émotion esthétique est le retentissement dans la sensibilité humaine des belles propriétés de l'objet qui ne peuvent êtresaisies que par l'entendement.

Seule la raison peut appréhender l'harmonie des rapports car un rapport est parnature quelque chose d'intellectuel.

On ne sent pas un rapport, on le comprend et on ne croit le sentir que dans lamesure où on n'a pas clairement conscience de l'opération intellectuelle.

« Ainsi quand nous trouvons un bâtiment beau, c'est un jugement que nous faisons sur la justesse et la proportion de toutes les parties en les rapprochantles unes aux autres.

Il y a dans ce jugement un raisonnement caché que nous n'apercevons pas à cause qu'il se faitfort vite » ( Bossuet ).

Le jugement de goût est un jugement de connaissance.

Nous avons une connaissance des proportions de l'objet et cette connaissance ne doit rien à la sensibilité, ou plutôt, elle ne lui doit que la mise enprésence de l'objet.

C'est la raison qui juge et le jugement de goût n'est pas par nature différent du jugementmathématique.

Donc, parce que le beau est une certaine proportion, le jugement sur le beau est un jugement deconnaissance effectué par la seule raison.

Ce n'est pas un jugement du type: « J'ai chaud », seulement subjectif, mais du type : « il fait 25 ° ». 2) L'art est un savoir-faire.

Un savoir (connaissance des règles) qui oriente un faire, une pratique supposant de l'habileté qui s'apprend par expérience.3) L'art s'enseigne, fait partie des pratiques, humaines pouvant être transmises et apprises.4) Le grand artiste n'est pas un génie, une personne exceptionnelle en vertu de dons mystérieux qu'elle tiendraitde la nature ou de(s) Dieu(x).

Ce qu'on appelle inspiration est l'effet du travail et de la connaissance.

Certes,certains individus peuvent être plus aptes à accomplir certaines tâches que d'autres mais il ne faut pas confondreaptitude et génie, talent et génie.

L'Idée que le grand artiste est un génie commencera à poindre au XVIIIe ets'imposera au XIXe (cf.

le thème romantique des tourments de l'artiste inspiré, génie méconnu - nécessairementméconnu puisque génial! - par son siècle et condamné à la misère,) c'est à dire au moment où l'interprétationintellectualiste du beau et de la création artistique sera rejetée et où on mettra l'accent sur la sensibilité et parsuite sur l'individualité de l'artiste et l'originalité de son œuvre.

Valorisation de l'artiste et de l'originalité vont de pairet résultent de la critique de l'esthétique classique platonicienne.

Nouvelle conception de l'art et du beau, nouvellesesthétiques ou manières de créer et nouveaux critères.

Et aujourd'hui encore nous considérons que l'originalité estle critère du beau (malheureusement ?).

III - A qui revient la légitimité de dire ce qui est beau et ce qui ne l'est pas ? Nous avons déjà explicité pourquoi ce problème se posait.

Radicalisons notre propos : si nous admettons que le beauest reconductible à un ensemble de critères objectifs, on pourrait dans ce cas très bien imaginer que personne nesoit capable de reconnaître le beau, alors même que celui-ci appartiendrait aux objets.

L'humanité entière pourrait. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles