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La connaissance a-t-elle des limites ?

Publié le 17/01/2022

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  • L'homme accède aux données de l'expérience et s'efforce de les organiser par la connaissance. Cette activité par laquelle le sujet humain veut comprendre et expliquer ces données est-elle marquée par des bornes, des frontières ? Une limite, c'est d'abord ce qui sépare deux terrains ou territoires contigus. Ce ruisseau, dit-on, marque la limite de telle propriété. La limite, c'est, au fond, la partie extrême où se termine une surface, d'où l'idée d'un terme extrême, mais aussi d'un point que ne peuvent dépasser les possibilité physiques ou intellectuelles d'un sujet, d'un ensemble social, etc.
  • SENS DES TERMES :
— connaissance (du latin cognitio, action d'appréhender) : activité par laquelle le sujet humain s'efforce d'acquérir et d'expliquer les données de l'expérience. — avoir: ici, posséder, détenir. — limite (du latin limes, sentier, limite, frontière) : ce qui borne, ce qui constitue la frontière d'un domaine de connaissance. • Le sens du sujet est le suivant : l'activité par laquelle l'homme s'efforce de comprendre ou d'expliquer les données de l'expérience est-elle bornée et organisée par des frontières ? • La problématique : l'homme doit-il renoncer à la saisie de l'absolu, situé hors des limites de la connaissance et de l'expérience ? L'Absolu est-il inaccessible à l'homme ? Les choses en soi sont-elles inconnaissables ? Le problème essentiel soulevé par le sujet est donc le suivant : la saisie de X absolu et de la chose en soi est-elle inaccessible à l'homme ? • Qu'en est-il de l'enjeu ? Si nous sommes limités à la connaissance du relatif, de simples lois n'exprimant pas le fond même des choses, alors notre statut existentiel se trouve largement mis en question. Notre pouvoir limité s'enracine dans notre finitude existentielle. L'homme est un être fini et cette finitude s'exprime dans la structure de la connaissance. • Le plan sera du type progressif; il partira d'une connaissance étrangère aux limites, pour cerner, progressivement, les limites du savoir et du pouvoir.
  • I) Il y a des limites à la connaissance scientifique du réel.
a) La science n'explique pas la science. b) La science se limite à la matière. c) La science simplifie la réalité.
  • II) Il n' y a pas de limites à la connaissance scientifique du réel.
a) Le réel est objet de science. b) Les sciences se rapprochent de plus en plus de la vérité. c) Tout est en droit connaissable.
.../...

« B.

Les limites de la connaissance : temps, espace, catégories. Comment l'homme pourrait-il appréhender l'absolu? Que peut-il connaître en réalité? Telles sont les questions quenous devons poser.Au XVIII siècle, la critique de l'absolu devient de plus en plus vive et l'idée de limites de la raison s'impose.

C'est àcette époque que les sciences de la nature se développent.

Or, ces sciences tendent à mettre en évidence l'idéeque la raison doit explorer le champ des phénomènes et rien d'autre.

La connaissance a des limites.C'est désormais le champ des phénomènes que va explorer la raison, désertant peu ou prou sa fonctionmétaphysique.

La ratio ne visera plus ce qui dépasse les phénomènes.La substance, l'Essence, l'Idée ne constituent-elles pas, bien souvent, l'objet de la raison métaphysique? Lamétaphysique ne désigne-t-elle pas la science de l'être en tant qu'être? Cette notion d'une raison métaphysiquesubit, au XVIIIe siècle, l'assaut de la raison critique.

On assiste alors à la fin de la métaphysique classique.Car ce siècle est celui du fait : le XVIIIe ne pas forger d'hypothèses.

Ainsi Locke, le penseur de référence desLumières, mort au début de ce siècle, en 1704, s'attache-t-il aux faits et seulement à eux, à ces données del'expérience, unique source du savoir.

Contrairement à Descartes, pour qui les idées mathématiques ou celle de Dieusont innées, Locke relie toute connaissance à la sensation.

Ainsi se forge, avec Locke, l'idée d'une raison liée àl'observation et aux faits et seulement aux faits.Ainsi la connaissance a des limites et des bornes: Kant ne fait que développer en profondeur ce thème du XVIIIsiècle.

Ma connaissance est relative à des formes a priori de la sensibilité, à l'espace et au temps, antérieurs àl'expérience et faisant partie de la structure même de mon esprit.

L'espace et le temps sont des sortes de prismesuniversels, a priori, nécessaires, à travers lesquels se réfracte l'expérience.

Mais il existe une seconde grille,permettant de structurer les données et d'imposer de l'ordre aux choses (pour Kant, l'ordre provient de l'esprithumain, qui le fonde).

Si j'interviens dans la connaissance en jugeant, en opérant une synthèse intellectuelle, alorsc'est l'entendement et non plus la sensibilité, qui entre en action.

Je pense les objets et j'organise le réel au moyende concepts et de catégories.

Je lui confère un ordre.

Par exemple, quand j'affirme que l'eau bout toujours à 100degrés, j'établis un lien entre une cause (la température) et un effet (l'ébullition).

Or la catégorie de causalité,concept servant à régler et ordonner l'expérience, fait partie, elle aussi, des structures de l'esprit humain.

Il existedouze catégories a priori, nécessaires et universelles, unifiant l'expérience et lui donnant sa structure.Voilà donc la science légitimée et fondée.

Le réel et le vrai sont, en effet, produits par le sujet connaissant,maîtrisant les choses et les organisant au moyen de sa sensibilité et de son entendement.

On ne peut vérifier quece qui est donné dans l'expérience et enserré dans des catégories.

La science expérimentale trouve ainsi, avecKant, sa vraie fondation.

C'est l'esprit humain en général qui garantit la nécessité et l'universalité de la science.

Lemonde des phénomènes s'offre à l'infini à notre quête.

Bien entendu, la science n'atteindra pas la chose en soi, laréalité existant en dehors de la représentation.Dès lors, la connaissance a des limites, elle ne peut atteindre l'inconditionné, l'absolu.

La raison métaphysiques'égare : nous ne connaissons le monde que réfracté dans les cadres de l'espace, du temps et des catégories; nousn'accédons qu'à des phénomènes.

Prétendre que nous pouvons intuitionner des choses en soi, n'est-ce points'illusionner de chimères? L'âme, le monde et Dieu ne sont nullement des objets de connaissance.

Quand lemétaphysicien sort de l'expérience, il se trouve privé des points d'appui nécessaires à la raison théorique.

Aussi laraison métaphysique ne peut-elle que se perdre dans le vide.

La prétendue intuition intellectuelle, portant sur desidées pures, ne peut être le fait de l'esprit humain.La métaphysique, entendue comme discours sur la chose en soi, doit disparaître en tant que telle.« La colombe légère, lorsque, dans son libre vol, elle fend l'air dont elle sent la résistance, pourrait s'imaginer qu'elleréussirait bien mieux encore dans le vide.

C'est justement ainsi que Platon quitta le monde sensible parce que cemonde oppose à l'entendement trop d'obstacles divers, et se risque au-delà de ce monde, sur les ailes des idées,dans le vide de l'entendement pur.

Il ne remarqua pas que ses efforts ne lui faisaient point gagner de chemin, car iln'eut point, pour ainsi dire, d'endroit où se poser et de support sur lequel il pût se fixer et appliquer ses forces pourchanger son entendement de place.

» (Kant, Critique de la raison pure, Introduction). Transition. Ne faut-il pas généraliser le problème des limites de la connaissance? À l'époque contemporaine, le développementdes sciences nous conduit à approfondir ce problème des limites et des bornes du savoir. C.

Les limites de la connaissance dans la pensée contemporaine. Les limites du savoir contemporain sont, aujourd'hui, évidentes.

L'homme ne peut atteindre l'Absolu et letranscendant.Explorer les scènes contemporaines, c'est, d'abord, s'arracher aux ambitions excessives de la raison qui, pendantlongtemps, même durant le XIXe siècle et une partie du XXe, se crut triomphante, maîtresse de la nature et deschoses.

De ces ambitions outrancières, ne faut-il pas, désormais, se méfier? Dans les sciences, et singulièrement enmathématiques, des limites à la puissance de la raison apparaissent partout.

C'est au sein de la raison même qu'ilfaut importer ces limites.

La raison descend ainsi de son piédestal.

Ainsi la raison absolutiste cède la place à l'entre-deux.

Nos certitudes ont disparu.

Demeurent des connaissances transitoires, des « paris » très provisoires, desconjectures et non point des certitudes absolues.. »

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