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La connaissance a-t-elle des limites ?

Publié le 31/01/2004

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Mais ces règles fournissent aussi les limites structurelles de la connaissance à un moment donné, à une époque. Et ce n'est qu'en changeant cette manière de savoir, en modifiant radicalement la structure d'établissement des savoirs, qu'on peut avancer. Cet ensemble de présupposés, que Kuhn appelle paradigme, cela peut être par exemple le fait que la terre est le centre du système des planètes dont elle fait partie. Cela permet de faire avancer la connaissance et d'inventer tout un monde, dont il nous reste des traces, mais cela nous interdit de comprendre le système solaire. Il faudra pour ce faire attendre la révolution copernicienne. La connaissance n'est donc pas forcément à penser sous un mode linéaire et cumulatif, mais plutôt sur un mode cyclique. Ce qui remet profondément en cause la notion de limites des sciences. Références utiles : Hume, Enquête sur l'Entendement humain ; Kant, Prolégomènes à toute métaphysique future qui voudrait se présenter comme science ; les textes de Leibniz, Locke, Comte, Nietzsche, Bachelard. La connaissance a-t-elle des limites ? Introduction.

« l'expérience, unique source du savoir.

Contrairement à Descartes, pour qui les idées mathématiques ou celle de Dieusont innées, Locke relie toute connaissance à la sensation.

Ainsi se forge, avec Locke, l'idée d'une raison liée àl'observation et aux faits et seulement aux faits.Ainsi la connaissance a des limites et des bornes: Kant ne fait que développer en profondeur ce thème du XVIIIsiècle.

Ma connaissance est relative à des formes a priori de la sensibilité, à l'espace et au temps, antérieurs àl'expérience et faisant partie de la structure même de mon esprit.

L'espace et le temps sont des sortes de prismesuniversels, a priori, nécessaires, à travers lesquels se réfracte l'expérience.

Mais il existe une seconde grille,permettant de structurer les données et d'imposer de l'ordre aux choses (pour Kant, l'ordre provient de l'esprithumain, qui le fonde).

Si j'interviens dans la connaissance en jugeant, en opérant une synthèse intellectuelle, alorsc'est l'entendement et non plus la sensibilité, qui entre en action.

Je pense les objets et j'organise le réel au moyende concepts et de catégories.

Je lui confère un ordre.

Par exemple, quand j'affirme que l'eau bout toujours à 100degrés, j'établis un lien entre une cause (la température) et un effet (l'ébullition).

Or la catégorie de causalité,concept servant à régler et ordonner l'expérience, fait partie, elle aussi, des structures de l'esprit humain.

Il existedouze catégories a priori, nécessaires et universelles, unifiant l'expérience et lui donnant sa structure.Voilà donc la science légitimée et fondée.

Le réel et le vrai sont, en effet, produits par le sujet connaissant,maîtrisant les choses et les organisant au moyen de sa sensibilité et de son entendement.

On ne peut vérifier quece qui est donné dans l'expérience et enserré dans des catégories.

La science expérimentale trouve ainsi, avecKant, sa vraie fondation.

C'est l'esprit humain en général qui garantit la nécessité et l'universalité de la science.

Lemonde des phénomènes s'offre à l'infini à notre quête.

Bien entendu, la science n'atteindra pas la chose en soi, laréalité existant en dehors de la représentation.Dès lors, la connaissance a des limites, elle ne peut atteindre l'inconditionné, l'absolu.

La raison métaphysiques'égare : nous ne connaissons le monde que réfracté dans les cadres de l'espace, du temps et des catégories; nousn'accédons qu'à des phénomènes.

Prétendre que nous pouvons intuitionner des choses en soi, n'est-ce points'illusionner de chimères? L'âme, le monde et Dieu ne sont nullement des objets de connaissance.

Quand lemétaphysicien sort de l'expérience, il se trouve privé des points d'appui nécessaires à la raison théorique.

Aussi laraison métaphysique ne peut-elle que se perdre dans le vide.

La prétendue intuition intellectuelle, portant sur desidées pures, ne peut être le fait de l'esprit humain.La métaphysique, entendue comme discours sur la chose en soi, doit disparaître en tant que telle.« La colombe légère, lorsque, dans son libre vol, elle fend l'air dont elle sent la résistance, pourrait s'imaginer qu'elleréussirait bien mieux encore dans le vide.

C'est justement ainsi que Platon quitta le monde sensible parce que cemonde oppose à l'entendement trop d'obstacles divers, et se risqua au-delà de ce monde, sur les ailes des idées,dans le vide de l'entendement pur.

Il ne remarqua pas que ses efforts ne lui faisaient point gagner de chemin, car iln'eut point, pour ainsi dire, d'endroit où se poser et de support sur lequel il pût se fixer et appliquer ses forces pourchanger son entendement de place.

» (Kant, Critique de la raison pure, Introduction 1" édition, Quadrige-PUF, p.

36) Transition. Ne faut-il pas généraliser le problème des limites de la connaissance? À l'époque contemporaine, le développementdes sciences nous conduit à approfondir ce problème des limites et des bornes du savoir. C.

Les limites de la connaissance dans la pensée contemporaine. Les limites du savoir contemporain sont, aujourd'hui, évidentes.

L'homme ne peut atteindre l'Absolu et letranscendant.Explorer les scènes contemporaines, c'est, d'abord, s'arracher aux ambitions excessives de la raison qui, pendantlongtemps, même durant le XIXe siècle et une partie du XXe, se crut triomphante, maîtresse de la nature et deschoses.

De ces ambitions outrancières, ne faut-il pas, désormais, se méfier? Dans les sciences, et singulièrement enmathématiques, des limites à la puissance de la raison apparaissent partout.

C'est au sein de la raison même qu'ilfaut importer ces limites.

La raison descend ainsi de son piédestal.

Ainsi la raison absolutiste cède la place à l'entre-deux.

Nos certitudes ont disparu.

Demeurent des connaissances transitoires, des « paris » très provisoires, desconjectures et non point des certitudes absolues.La pensée contemporaine est à mille lieues des ambitions qui, pendant longtemps, animèrent la recherche del'Occident.

Elle expérimente partout des limites.En 1807, dans la préface de La Phénoménologie de l'esprit, Hegel écrivait : « le vrai est le tout ».

Nous sommes bienloin de ce programme et de ces desseins.La raison contemporaine s'affirme comme raison relative, descendue de son piédestal: comme une raison modeste,liée à des paris provisoires et délivrée de tout fondement.

La raison, longtemps réifiée, conçue comme unesubstance supérieure, voire une Déesse apportant la Lumière, est désormais sous haute surveillance.

Elle est limitéeet engendre une connaissance bornée de toutes parts.La raison se lie désormais à la finitude et à l'inachèvement. Conclusion L'homme ne peut atteindre l'absolu et la réalité en soi.

La raison (et par conséquent aussi la connaissance),descendue de son piédestal, est limitée et finie.

Une certaine forme de métaphysique se trouve ainsi condamnée.. »

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