La connaissance a-t-elle des limites ?
Publié le 31/01/2004
                             
                        
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                                                                                                                            l'expérience, unique source du savoir.
                                                            
                                                                                
                                                                    Contrairement à Descartes, pour qui les idées mathématiques ou celle de Dieusont innées, Locke relie toute connaissance à la sensation.
                                                            
                                                                                
                                                                    Ainsi se forge, avec Locke, l'idée d'une raison liée àl'observation et aux faits et seulement aux faits.Ainsi la connaissance a des limites et des bornes: Kant ne fait que développer en profondeur ce thème du XVIIIsiècle.
                                                            
                                                                                
                                                                    Ma connaissance est relative à des formes a priori de la sensibilité, à l'espace et au temps, antérieurs àl'expérience et faisant partie de la structure même de mon esprit.
                                                            
                                                                                
                                                                    L'espace et le temps sont des sortes de prismesuniversels, a priori,  nécessaires,  à travers  lesquels  se réfracte  l'expérience.
                                                            
                                                                                
                                                                     Mais il existe  une seconde  grille,permettant  de structurer les  données et d'imposer de  l'ordre aux choses (pour  Kant, l'ordre  provient de  l'esprithumain, qui le fonde).
                                                            
                                                                                
                                                                    Si j'interviens dans la connaissance en jugeant, en opérant une synthèse intellectuelle, alorsc'est l'entendement et non plus la sensibilité, qui entre en action.
                                                            
                                                                                
                                                                    Je pense les objets et j'organise le réel au moyende concepts et de catégories.
                                                            
                                                                                
                                                                    Je lui confère un ordre.
                                                            
                                                                                
                                                                    Par exemple, quand j'affirme que l'eau bout toujours à 100degrés, j'établis  un lien entre une cause  (la température) et  un effet (l'ébullition).
                                                            
                                                                                
                                                                    Or la  catégorie de causalité,concept servant à régler et ordonner l'expérience, fait partie, elle aussi, des structures de l'esprit humain.
                                                            
                                                                                
                                                                    Il existedouze catégories a priori, nécessaires et universelles, unifiant l'expérience et lui donnant sa structure.Voilà donc  la science  légitimée  et fondée.
                                                            
                                                                                
                                                                     Le réel  et le vrai  sont,  en effet,  produits  par le sujet  connaissant,maîtrisant les choses et les organisant au moyen de sa sensibilité et de son entendement.
                                                            
                                                                                
                                                                    On ne peut vérifier quece qui  est donné dans l'expérience  et enserré dans des catégories.
                                                            
                                                                                
                                                                    La science expérimentale  trouve ainsi, avecKant, sa vraie fondation.
                                                            
                                                                                
                                                                    C'est l'esprit humain en général qui garantit la nécessité et l'universalité de la science.
                                                            
                                                                                
                                                                    Lemonde des phénomènes s'offre à l'infini à notre quête.
                                                            
                                                                                
                                                                    Bien entendu, la science n'atteindra pas la chose en soi, laréalité existant en dehors de la représentation.Dès lors,  la connaissance  a des  limites,  elle ne peut  atteindre  l'inconditionné,  l'absolu.
                                                            
                                                                                
                                                                    La raison  métaphysiques'égare : nous ne connaissons le monde que réfracté dans les cadres de l'espace, du temps et des catégories; nousn'accédons  qu'à des phénomènes.
                                                            
                                                                                
                                                                     Prétendre que nous  pouvons  intuitionner  des choses  en soi,  n'est-ce  points'illusionner  de chimères?  L'âme, le monde  et Dieu  ne sont  nullement  des objets  de connaissance.
                                                            
                                                                                
                                                                     Quand lemétaphysicien sort de l'expérience, il se trouve privé des points d'appui nécessaires à la raison théorique.
                                                            
                                                                                
                                                                    Aussi laraison métaphysique ne peut-elle que se perdre dans le vide.
                                                            
                                                                        
                                                                    La prétendue intuition intellectuelle, portant sur desidées pures, ne peut être le fait de l'esprit humain.La métaphysique, entendue comme discours sur la chose en soi, doit disparaître en tant que telle.« La colombe légère, lorsque, dans son libre vol, elle fend l'air dont elle sent la résistance, pourrait s'imaginer qu'elleréussirait bien mieux encore dans le vide.
                                                            
                                                                                
                                                                    C'est justement ainsi que Platon quitta le monde sensible parce que cemonde oppose à l'entendement trop d'obstacles divers, et se risqua au-delà de ce monde, sur les ailes des idées,dans le vide de l'entendement pur.
                                                            
                                                                                
                                                                    Il ne remarqua pas que ses efforts ne lui faisaient point gagner de chemin, car iln'eut point, pour ainsi dire, d'endroit où se poser et de support sur lequel il pût se fixer et appliquer ses forces pourchanger son entendement de place.
                                                            
                                                                                
                                                                    » (Kant, Critique de la raison pure, Introduction 1" édition, Quadrige-PUF, p.
                                                            
                                                                                
                                                                    36)
 Transition.
Ne faut-il pas généraliser le problème des limites de la connaissance? À l'époque contemporaine, le développementdes sciences nous conduit à approfondir ce problème des limites et des bornes du savoir.
 C.
                                                            
                                                                                
                                                                    Les limites de la connaissance dans la pensée contemporaine.
Les limites  du savoir  contemporain  sont, aujourd'hui,  évidentes.
                                                            
                                                                                
                                                                    L'homme ne peut  atteindre  l'Absolu et letranscendant.Explorer les scènes contemporaines, c'est, d'abord, s'arracher aux ambitions excessives de la raison qui, pendantlongtemps, même durant le XIXe siècle et une partie du XXe, se crut triomphante, maîtresse de la nature et deschoses.
                                                            
                                                                                
                                                                    De ces ambitions outrancières, ne faut-il pas, désormais, se méfier? Dans les sciences, et singulièrement enmathématiques, des limites à la puissance de la raison apparaissent partout.
                                                            
                                                                                
                                                                    C'est au sein de la raison même qu'ilfaut importer ces limites.
                                                            
                                                                                
                                                                    La raison descend ainsi de son piédestal.
                                                            
                                                                                
                                                                    Ainsi la raison absolutiste cède la place à l'entre-deux.
                                                            
                                                                                
                                                                    Nos  certitudes ont  disparu.
                                                            
                                                                                
                                                                    Demeurent  des connaissances transitoires, des « paris » très provisoires,  desconjectures et non point des certitudes absolues.La pensée  contemporaine  est à mille  lieues  des ambitions  qui, pendant  longtemps,  animèrent la recherche  del'Occident.
                                                            
                                                                                
                                                                    Elle expérimente partout des limites.En 1807, dans la préface de La Phénoménologie de l'esprit, Hegel écrivait : « le vrai est le tout ».
                                                            
                                                                                
                                                                    Nous sommes bienloin de ce programme et de ces desseins.La raison contemporaine s'affirme comme raison relative, descendue de son piédestal: comme une raison modeste,liée à des  paris  provisoires  et délivrée  de tout  fondement.
                                                            
                                                                                
                                                                     La raison,  longtemps  réifiée, conçue  comme unesubstance supérieure, voire une Déesse apportant la Lumière, est désormais sous haute surveillance.
                                                            
                                                                                
                                                                    Elle est limitéeet engendre une connaissance bornée de toutes parts.La raison se lie désormais à la finitude et à l'inachèvement.
 Conclusion
L'homme  ne peut  atteindre  l'absolu et la réalité  en soi.
                                                            
                                                                                
                                                                     La raison  (et par conséquent  aussi la connaissance),descendue de son piédestal, est limitée et finie.
                                                            
                                                                                
                                                                    Une certaine forme de métaphysique se trouve ainsi condamnée..
                                                                                                                    »
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