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La culture musicale, première étape vers le beau et le bien - PLATON.

Publié le 07/05/2005

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La culture musicale, première étape vers le beau et le bien - PLATON. N'est-ce pas ce qui fait la souveraineté de la culture musicale : rien ne pénètre davantage au fond de l'âme que le rythme et l'harmonie, rien ne s'attache plus fortement à elle en apportant la beauté ? Elle la rend belle, si du moins elle a été correctement pratiquée ; car, dans le cas contraire, c'est l'inverse. D'un autre côté, celui qui l'a pratiquée comme il faut est tout particulièrement sensible à l'imperfection des oeuvres mal travaillées ou mal venues ; c'est à bon droit qu'il s'en détourne avec irritation pour accorder son approbation à celles qui sont belles ; y prenant plaisir et les accueillant en son âme, il s'en nourrit et devient un homme accompli ; c'est à bon droit qu'il dénonce la laideur et la prend en haine, tout jeune encore et avant même d'être capable de raisonner ; et lorsque la raison lui vient, celui qui a reçu une telle culture est tout disposé à lui accorder l'accueil empressé qu'on réserve à un parent proche. PLATONDans ce texte, Platon fait l'éloge non pas de l'art en général mais de la musique (« culture musicale ») en particulier. Il souligne la parenté qui semble l'unir à la vie de l'âme, et plus particulièrement à l'intelligence.

Pour Platon, la musique prépare l'âme à la raison. Elle a un rôle propédeutique à la philosophie.

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« b.

Seuls l'équilibre et la mesure, c'est-à-dire des rapports harmonieux, bien proportionnés, peuvent permettre àl'âme de s'élever du monde sensible au monde intelligible.

Celui qui a appris l'harmonie devient exigeant et nesupporte pas le désordre, « l'imperfection des oeuvres mal travaillées ».

L'imperfection dénote un défaut, un manquequi rompt l'harmonie et dont il vaut mieux se détourner.La notion d'harmonie était au centre de la pensée de Pythagore, grand mathématicien du vie siècle avant notre ère.Il voyait dans le nombre « le principe, la source et la racine de toutes choses ».

Tout l'univers, tel l'accord musical,est soumis à des rapports numériques précis qui en définissent l'harmonie.

La proportion mathématique édifie unmonde ordonné, équilibré, qui décrit l'harmonie du cosmos.

Philosophe de l'âme, immortelle et d'essence divine,Pythagore croyait en la réincarnation et voulait ramener toute réalité au nombre.

Il influença beaucoup Platon quiconçut la distinction entre le monde sensible, celui de la Caverne (cf.

République, Livre VII), et le monde des Idées(ou formes) composé d'Idées mathématiques, tels le cercle, le triangle, et d'Idées « anhypothétiques », tels laprudence, le beau, le bien...Le monde intelligible est harmonieux, bien hiérarchisé.

Celui qui a reçu une mauvaise éducation ne peut donc pasaccéder à ce monde harmonieux, et ne peut donc pas ressentir en lui la sérénité du cosmos.L'éducation doit viser la vertu et apprendre à se libérer du monde sensible, monde dans lequel règne l'imperfection :seul le monde intelligible est parfait.

Il faut préparer l'enfant à vouloir rechercher la vérité, la reconnaître, puisquetoute connaissance dans le monde sensible est une reconnaissance, un souvenir des Idées contemplées autrefoispar l'âme avant son séjour dans un corps (théorie de la réminiscence).

L'éducation musicale est une premièreapproche.Il est à noter que, pour Platon, seule la culture musicale a ce privilège : les autres arts sont considérés commeinférieurs, parfois même dangereux, telle la poésie ou les récits homériques, qui éloignent de la vérité, car ilsracontent des fables, des extravagances qui détournent de la recherche de la vérité. QUESTION 3 (réponse rédigée) Les oeuvres d'art rendent-elles l'homme meilleur, c'est-à-dire lui permettent-elles de s'améliorer moralement, puisque« meilleur » renvoie à un vocabulaire d'ordre moral ?Cette question interroge sur la capacité qu'a l'art de nous renseigner sur le réel et, dans ce sens, peut-on dire queplus l'homme a de connaissances meilleur il devient ? Dans un deuxième temps, cette question s'intéresse au pointde vue moral, mettant en parallèle le vrai et le beau.

Ici, Platon conjugue les deux.L'objectif de Platon est clair : l'étude appropriée de l'art musical, qui repose sur l'harmonie, a pour but de nousmontrer le chemin qui mène au monde intelligible et à l'Idée suprême : le bien, modèle pour gouverner et segouverner.

La beauté est la plus visible des Idées.

C'est pourquoi, plus que toutes les autres, elle assume unefonction de maïeutique : à son contact, l'âme se souvient du monde intelligible et veut s'élever vers la lumière.

L'artmusical rend donc l'homme meilleur puisqu'il accède ainsi à la vérité d'un monde jusque-là invisible, et révèlel'apparence du nôtre.

Platon ne sépare pas le vrai, le beau et le bien.Pourtant, peut-on affirmer que la connaissance de l'art musical rend nécessairement l'homme plus moral ?Longtemps nous avons cru que le progrès de la morale allait de pair avec le développement de la culture.

Mais lestyrans et les dictateurs, le nazisme, ont pulvérisé cette illusion : le philosophe contemporain George Steiner amontré que Buchenwald n'est situé qu'à quelques kilomètres de Weimar (cf.

Dans le château de Barbe-Bleue —Notes pour une redéfinition de la culture) :.

« Rien, dans le monde tout proche de Dachau, ne venait troubler lasaison de musique de chambre de Beethoven dont s'enorgueillissait Munich.

Les toiles ne tombaient pas des mursquand les bourreaux parcouraient respectueusement les galeries, catalogue en main.

»L'art ne rend donc pas nécessairement meilleur, plus moral, plus humain, même s'il joue aussi, parfois, un rôle dedénonciateur de l'ordre social et politique.

Pensez au tableau Guernica de Picasso qui dénonce la barbarie de laguerre civile espagnole, au Manifeste du surréalisme d'André Breton qui dénonce le conformisme artistique de lapensée bourgeoise, etc.

Il existe ce qu'on appelle un « art engagé », qui met l'accent sur les dangers de notresociété.L'art n'a peut-être pas pour fonction de nous rendre meilleurs ou non.

Vouloir assigner une fin morale à l'art, c'estnier la liberté du créateur.

Mais l'art permet la rencontre de deux solitudes : celles du créateur et de l'admirateur.Peut-être faut-il, comme le pensait Platon, enseigner et développer l'harmonie dès le plus jeune âge, dans l'espoir,toujours renouvelé, que la connaissance du beau attirera vers le bien.

Même s'il existe de terribles preuvescontraires.

Le problème essentiel reste alors celui de l'éducation qui parie sur la perfectibilité de l'homme.

(Voir aussisujet 6 : « Y-a-t-il un sens à juger une oeuvre d'art du point de vue moral ? »). »

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