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La distraction ?

Publié le 27/02/2008

Extrait du document

C'est l'état d'esprit des instables qui ne sauraient soutenir leur attention, et qui changent à tout instant l'orientation de leur pensée. Les enfants vont ainsi de distraction en distraction, étant incapables de fixer longtemps leur attention sur un objet. - Nous nous mettons nous-mêmes dans un état de ce genre quand nous nous abandonnons à la rêverie. Dans ces divers états, il y a toujours un certain degré d'attention : attention à la vie, diversion de l'attention, alternance de l'attention. Ce n'est que dans les rêves du sommeil que nous trouvons la distraction complète : l'attention à la vie a disparu, nulle adaptation au réel. La conscience n'exerce plus aucun contrôle sur ce qui se passe en elle; elle cesse de coordonner ses représentations. L'esprit ne se possède plus, il se perd.   SECONDE CORRECTION Dans les oeuvres des moralistes et des romanciers, il existe de nombreux portraits du distrait. L'un des plus célèbres est celui de La Bruyère, écrit d'une plume sévère pour ne pas dire féroce. Beaucoup d'anecdotes sur la vie des grands hommes spéculent sur la drôlerie de ces « moments » de distraction.

« les uns aux autres fait défaut.

La distraction n'est que l'abandon à des forces extérieures.Permanente, la dispersion mentale est une véritable maladie du psychisme.

Elle est relativement rare.

Un enfant etun homme sont en général capables d'attention.

Mais, avec l'apparition de l'attention, la distraction ne disparaît paspour autant.

Mieux, le phénomène change de sens, il devient une conséquence de l'attention.

Pourtant l'attentionn'est pas une donnée fixe de la conscience ; on peut être plus ou moins attentif, plus ou moins longtemps attentif.Tous les degrés de la distraction existent donc depuis la dispersion mentale jusqu'à la plus haute concentrationintellectuelle.Ce que nous appelons « avoir des distractions », c'est, à plus proprement parler, une attention qui brusquementquitte son objet, comme si l'attention avait bifurqué, ou s'était relâchée au profit d'un autre objet.Cette distraction est la plus fréquente : nous sommes occupés à un travail quelconque ; notre conduite, nosgestes, nos sens, nous les avons subordonnés par un effort d'attention à notre tâche.

Nous nous sommes ainsiétroitement adaptés à la situation, sans qu'il soit nécessaire ici de préciser si elle s'est imposée ou si nous nous ysommes appliqués.

Au bout d'un certain temps, notre activité se déroulant normalement, — les automatismes ysuffisent, — notre attention se relâche.

Ainsi l'élève attentif tout d'abord au cours de son professeur écoute, prenddes notes.

Puis, peu à peu, tout en continuant à écrire sur son cahier, il borne son activité à transcrireautomatiquement ce qu'il entend.

Des parties du discours lui échappent peut-être, la fatigue légère de son attentionfait qu'elle s'engourdit, et, sans même s'en douter, l'élève réagit en variant le point d'application de son effort.

Sonœil s'immobilise sur une aspérité de sa table ou du mur, sur le remuement des feuilles de l'arbre dans la cour, sur lesmouvements lents des nuages dans le ciel.

Il entend toujours la voix du professeur, il n'écoute plus.

Il suffira que le« discours » s'interrompe ou qu'un incident se produise, pour que soit mis fin à une rêverie naissante.

Nous dironsque cet élève a eu un moment de distraction, parce qu'il abandonnait la situation réelle dans laquelle il se trouve, etqu'il se désintéressait de ce qui est pour lui le plus important sans doute.

Il s'est diverti.

Les causes en sont uneperte d'intérêt pour l'action principale qui dure dans les mêmes formes.

Chacun sait qu'il est nécessaire de soutenirl'attention d'un auditoire, par l'introduction d'une certaine variété dans une activité qui dure.

Ainsi le cycliste sur uneroute agréable et peu fréquentée accomplit-il indéfiniment les mêmes gestes ; il ne conserve pour se conduirequ'une attention « marginale » qui suffit, cependant qu'il admire le paysage, ou qu'il réfléchit selon sespréoccupations, étrangères à sa situation de cycliste.

Il poursuit deux activités à la fois, et nous disons qu'il a eu unmoment de distraction s'il n'aperçoit pas un obstacle ou l'automobile qui s'approche, c'est-à-dire s'il a perdu lecontrôle de son activité essentielle présente, rouler à bicyclette.

Le terme de distraction, — tiré de deux côtés, —prend ici tout son sens.

La distraction consiste à suivre de façon généralement inégale une double activité, quientraîne une division de l'effort d'attention, une sorte de dédoublement.

De telle sorte qu'il n'y a jamais adaptationtotale, ni à l'activité entretenue par une attention marginale, ni à l'autre mode d'activité qui poursuit un « autrelièvre ».

On connaît ainsi des rêveurs, — des distraits permanents, — qui agissent approximativement comme toutun chacun, mais qui ne sont jamais entièrement à ce qu'ils font.

Ils ont des attitudes attentives, mais ilspoursuivent intérieurement une rêverie sans fin qui les satisfait davantage que la conduite pratique.

(On peutremarquer qu'ils sont maladroits ; ce sont ceux qui disent que rien ne leur réussit de ce qu'ils font.) Ils sontdifficilement capables d'efforts volontaires et ils ne s'intéressent qu'à des objets, pour eux chargés affectivement.. »

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