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La liberté commence au-delà du travail nécessaire de K. MARX

Publié le 07/01/2020

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Si la division du travail a, sur les travailleurs, les effets dont parle Adam Smith, il semble nécessaire de rechercher une organisation du travail qui soit raisonnable; c'est-à-dire conforme à une éthique, et non simplement rationnelle. Cependant, selon Karl Marx, cela est insuffisant pour permettre un libre épanouissement des capacités humaines. Celui-ci n'est réellement possible que dans des activités qui n'ont pas d’autre but qu'elles-mêmes.

Le domaine de la liberté commence seulement là où cesse le travail qui est déterminé par la nécessité et la finalité extérieure ; d’après sa nature, ce domaine se situe donc au-delà dé la sphère de la production à proprement parler matérielle. Comme le sauvage doit lutter avec la nature pour satisfaire ses besoins, pour continuer et produire sa vie, de même l’homme civilisé y est obligé et il l’est dans toutes les formes de la société et dans toutes les manières possibles de la production. A mesure qu’il se développe, ce domaine de la nécessité de la nature s’élargit, parce que les besoins augmentent ; mais en même temps croissent les forces productives qui les satisfont. La liberté dans ce domaine ne peut donc consister qu’en ceci : l’homme socialisé, les producteurs associés règlent rationnellement ce métabolisme entre eux et la nature, le soumettent à leur contrôle commun au lieu d’être dominés par lui par une force aveugle ; ils l’accomplissent avec la moindre dépense d’énergie possible et sous les conditions qui sont les plus dignes de la nature humaine et qui y sont les plus adéquates. Néanmoins, cela reste toujours un domaine de la nécessité. C’est au-delà que commence ce développement des forces humaines qui est à lui-même son propre but, qui constitue le véritable domaine de la liberté, mais qui ne peut éclore que sur la base de cet empire de la nécessité. La réduction de la journée de travail est la condition fondamentale.

Karl Marx, Le Capital, Livre III, chapitre 48, trad. Eric Weil, Critique, janvier-février 1947.

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« table domaine de la liberté, mais qui ne peut éclore que sur la base de cet empire de la nécessité.

La réduction de la jour­ née de travail est la condition fondamentale.

Karl MARX, Le Capital, Livre ill, chapitre 48, trad.

Éric Weil, Critique, janvier-février 1947.

POUR MIEUX COMPRENDRE LE TEXTE L'activité de l'homme peut avoir un but extérieur: le« sau­ vage » chasse pour manger, « l'homme civilisé » fabrique des produits qui lui rapporteront de l'argent.

Mais l'activité peut aussi n'avoir d'autre but qu'elle-même.

Gratuite, faite par plai­ sir, même si cette activité crée un produit, celui-ci n'est pas une marchandise.

Dans le premier cas, l'activité est contrainte par la nécessité, dans le deuxième elle est le résultat d'un choix libre.

- Pourtant, même dans le cas du travail nécessaire, une ,, forme de liberté est possible.

Elle réside précisément dans la maîtrise de la nécessité.

Cette nécessité s'impose aux hommes quelle que soit la société dans laquelle ils vivent.

La liberté dans ce domaine consiste dans la possibilité d'orga­ niser le travail nécessaire de la façon la plus avantageuse pour tous.

L'expression «avec la moindre dépense d'énergie pos­ sible » renvoie à l'idée d'efficacité; la formule « les conditions les plus dignes de leur nature humaine » suppose, elle, une définition morale de la dignité.

La réduction de la journée de travail, en ce qu'elle libère le temps, est la condition d'activités librement choisies.. »

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