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La liberté est-elle le fruit d'un apprentissage?

Publié le 23/03/2005

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..   Problématique *A ce point de votre travail, il convient de synthétiser l'effort d'analyse pour construire une problématique. Définir la liberté comme un apprentissage, n'est-ce pas contredire le témoignage de notre conscience ? En effet, la conscience n'affirme-t-elle pas que la liberté est une donnée immédiate saisie dans l'intériorité ? Mais ce sentiment vif interne, selon l'expression de Leibniz, est-il la donnée d'une réalité ? Ne produit-il pas plutôt une illusion ? Dès lors, si on ne veut pas faire de la liberté un concept creux et dénué de sens, n'est-il pas nécessaire de la concevoir dans son rapport à l'apprentissage ? Reste à savoir quel type d'apprentissage rend compte de l'essence de la liberté. Est-il cumulatif ou en lutte contre de prétendus savoirs ? Est-il achevable?     Proposition de plan   1 La liberté, définie comme libre arbitre, est un sentiment immédiat et interne au fondement de notre responsabilité civique,juridique et morale.

• A ce point de votre travail, il convient de synthétiser l’effort d’analyse pour construire une problématique.

Définir la liberté comme un apprentissage, n’est-ce pas contredire le témoignage de notre conscience ?

En effet, la conscience n’affirme-t-elle pas que la liberté est une donnée immédiate saisie dans l’intériorité ?

Mais ce sentiment vif interne, selon l’expression de Leibniz, est-il la donnée d’une réalité ? Ne produit-il pas plutôt une illusion ?

Dès lors, si on ne veut pas faire de la liberté un concept creux et dénué de sens, n’est-il pas nécessaire de la concevoir dans son rapport à l’apprentissage ? Reste à savoir quel type d’apprentissage rend compte de l’essence de la liberté. Est-il cumulatif ou en lutte contre de prétendus savoirs ? Est-il achevable?

« De même que le libre-arbitre est une donnée immédiate de la conscience, non le fruit d'une progression savante, laresponsabilité est une donnée immédiate de la société.

Le droit juge les actes des individus indépendamment de leurniveau d'études ou de leur degré de connaissance.• Toutefois, ce rapprochement doit être nuancé.

La responsabilité n'est une donnée sociale immédiate qu'à partird'un certain âge.

Ce n'est qu'à la majorité pénale que les actes d'un individu relève du droit commun et encourentles sanctions qui y sont inscrites.

Or il est un fait que l'âge de la majorité est relative.

En France, elle était fixée à25 ans sous l'ancien régime, à 21 ans à la Révolution, puis à 18 ans en 1974.Qu'est-ce qui justifie de tellesréformes ? N'est-ce pas l'air du temps ?La majorité pénale n'est-elle qu'une convention?Envisageons les implications d'une telle hypothèse.Si la majorité n'est qu'une simple convention, il semble que la responsabilité soit une nécessité sociale qui ne reposepas sur un fondement réel.

Certains ne parlent-ils pas « d'un gène de la délinquance ».

Dès lors le témoignage de laconscience ne serait-elle pas une simple illusion ? La liberté, définie comme libre-arbitre serait-elle une fictionnécessaire à l'ordre social ? 2-Le libre-arbitre n'est pas une réalité, mais la liberté n'est pourtant pas dénuée de sens.

• Le libre-arbitre est une absurdité.

Il contredit la logique.S'il est un principe de la responsabilité que la volonté ne soit pas déterminée, il est un principe de l'action que rienne puisse être fait sans raison.

Dans le cas d'une liberté d'indifférence, j'abdique la raison de mon acte.

Celan'implique pas que l'acte soit sans raison.

Elle est extérieure à mon acte, dans l'instinct et la causalité naturelle.Dans l'hypothèse où je choisis le mal en sachant parfaitement ce qui est juste, c'est un bien pour moi d'affirmer maliberté, ce qui est une raison.Sur le principe de raison : « Ce serait un grand défaut, ou plutôt une absurdité manifeste, s'il en était autrement,même dans les hommes ici-bas, et s'ils étaient capables d'agir sans aucune raison.

» Leibniz, Essais de Théodicée . • Par conséquent, s'il y a toujours une raison qui détermine mon acte et que j'affirme le contraire, c'est parce que jesuis ignorant des causes qui ont concouru à sa formation.• Cette critique du libre-arbitre met en tension le concept de liberté et relance notre réflexion sur son rapport àl'apprentissage.

Si le libre-arbitre est une fiction contredite par la réalité du principe de raison, la liberté n'a plusaucun sens.

Il est donc nécessaire de la redéfinir.

En prenant comme définition de la liberté, non plus le pouvoir dechoisir indépendamment de toute contrainte, mais l'affranchissement des passions, notre raisonnement nous conduità penser, non dans un rapport d'exclusion, le lien entre la liberté et l'apprentissage.• Comme point de départ de notre réflexion, on peut se référer au schéma explicatif de la conscience illusoire dulibre-arbitre exposé par Spinoza.

Si nous croyons en notre libre-arbitre, c'est parce que nous sommes ignorants descauses qui nous déterminent et conscients de nos désirs.

Or, pour Spinoza, l'ignorance des causes implique unemauvaise qualité du désir : la passion.

Si je suis emporté par des passions mauvaises qui me rendent tristes, c'estparce que je n'ai pas fait le travail d'apprentissage des causes de mon agir.

C'est donc par un travail deconnaissance que je libère mes désirs profonds et joyeux.Sur les causes de l'illusion du libre-arbitre : « Il me suffit pour le moment de poser ce principe dont tout le mondedoit convenir, savoir que tous les hommes naissent dans l'ignorance des causes, et qu'un appétit universel dont ilsont conscience les porte à rechercher ce qui leur est utile.

Une première conséquence de ce principe, c'est que leshommes croient être libres, par la raison qu'ils ont conscience de leurs volitions et de leurs désirs, et ne pensentnullement aux causes qui les disposent à désirer et à vouloir ». Spinoza, Ethique,appendice à la 1 ère partie . L'homme se croit libre parce qu'il est conscient de ses désirs mais le plussouvent il est incapable de justifier rationnellement ses actes.

De ce fait, saliberté est illusoire.

Cependant, cela ne signifie pas que l'être humain estabsolument déterminé.

Pour Spinoza, il ne s'agit pas d'imposer une rationalitétriomphante mais de démontrer que la liberté telle qu'elle est conçuehabituellement est un sentiment et non une connaissance, tout en suggérantque seule la conscience de la passion peut conduire le sujet vers uneauthentique liberté.

Le rationalisme cartésien nous montre déjà qu'une volonté infiniment libre,mais privée de raison, est une volonté perdue.

Plus nous connaissons, plusnotre liberté est grandie et fortifiée.

Si nous développons notre connaissanceau point de saisir dans toute sa clarté l'enchaînement rationnel des causes etdes effets, nous saisirons d'autant mieux la nécessité qui fait que telle chosearrive et telle autre n'arrive pas, que tel phénomène se produit, alors que telautre ne viendra jamais à l'existence.

Pour Spinoza, une chose est libre quandelle existe par la seule nécessité de sa propre nature, et une chose estcontrainte quand elle est déterminée par une autre à exister et à agir.

Ausens absolu, seul Dieu est infiniment libre, puisqu'il a une connaissance absolue de la réalité, et qu'il la fait être et exister suivant sa propre nécessité.

Pour Spinoza et à la différence deDescartes, la liberté n'est pas dans un libre décret, mais dans une libre nécessité, celle qui nous fait agir en fonctionde notre propre nature.

L'homme n'est pas un empire de liberté dans un empire de nécessité.

Il fait partie du monde,il dispose d'un corps, d'appétits et de passions par lesquelles la puissance de la Nature s'exerce et s'exprime ennous, tant pour sa propre conservation que pour la nôtre.

Bien souvent nous croyons être libres, alors que nous nefaisons qu'être mus, par l'existence de causes extérieures :. »

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