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La littérature touche par ses mots, c'est un "cadeau". Vous vous demanderez comment un écrivain peut atteindre son lecteur et dans quels buts. ?

Publié le 06/04/2009

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La littérature est une forme d’art qui comprend un tres grand nombre de genres, tels que la poesie, le theatre, le roman ou les memoires. En depit de la multiplicite de ses actualisations d’une meme forme d’art, il demeure une caracteristique commune, qui est l’usage des mots, du langage. En effet, la littérature est toujours un art du langage, que celui-ci soit en vers ou en prose, proféré ou lu.

Le verbe « toucher « peut signifier émouvoir, c'est-à-dire atteindre autrui en l’ébranlant sentimentalement. Quand nous touchons quelqu’un, nous lui donnons a ressentir une émotion souvent vive, qui peut être de nature triste ou mélancolique, ou au contraire joyeuse.

L’idée de la littérature comme « cadeau « signifie que la littérature est une forme de création altruiste, ou quelque chose de l’intériorité de celui qui écrit est offert, donné en cadeau, a celui qui lit. Si la littérature est bien un cadeau, cela signifie que l’écriture est une activité au moyen de laquelle l’individu transmet de manière altruiste, humaniste, des valeurs, des idées et des pensées en esperanto qu’elles atteindront celui qui le lit, au point, peut-être, d’avoir une incidence directe sur leur vie.

Cependant, si nous disons que la littérature est un cadeau qui touche autrui, encore faut-il préciser par quels moyens et dans quels buts. En effet, si l’auteur cherche a toucher autrui, c'est-à-dire a l’émouvoir, a l’atteindre sentimentalement, encore faut-il déterminer quels moyens il utilise pour cela, moyens qui sont peut être purement linguistiques (la littérature touche en effet, d’abord, par ses mots) mais aussi de nature extra linguistiques. Par ailleurs, il faut bien voir que si la littérature touche par les mots, elle ne se propose pas que d’émouvoir autrui, mais aussi de remplir d’autres fins, notamment de nature morale, ce qu’il nous appartiendra de déterminer précisément.

La question au centre de notre travail sera donc de voir dans quelle mesure cette activité altruiste qui a pour nom « Littérature « se propose d’atteindre sentimentalement le lecteur par des moyens et dans des buts varies.

 

  • I. Par quels moyens un auteur peut-il toucher son lecteur ?

a. L’usage des moyens linguistiques de la littérature b. L’usage des moyens visuels dans le cas du theatre c. L’appel indirect a une expérience commune du monde : « tout lecteur est lecteur de soi même «

  • II. Dans quels buts un auteur peut-il toucher son lecteur ?

a. Dans le but de faire progresser l’histoire de la forme littéraire qu’il manie b. Dans le but de dispenser un enseignement moral c. Dans le but de propager une expérience du monde

« Si nous nous sommes interrogés sur les moyens employés par l'auteur pour toucher ses lecteurs, encore faut il nous questionner àpropos de ces fins.

L'une de ces fins peut être intrinsèquement littéraire.

Baudelaire définit ainsi la modernité : " La modernité, c'est le transitoire , le fugitif , le contingent, la moitié de l'art dont l'autre moitié est l'éternel et l'immuable. " Si nous acceptons cette définition et la considération de la modernité comme valeur, nous dirons que l'invention formelle estindispensable en poésie.

En effet, il faut a l'individu traduire ce qu'il y a de transitoire, fugitif et contingent dans le monde qui l'entoure,afin d'obtenir cette moiti qui compose la beauté dont nous parle Baudelaire.

Pour ce dernier, le beau est en effet l'union de deuxcomposantes absolument distinctes qui sont l'intemporalité et l'actualité.

Chaque chose belle, écrit Baudelaire, contient en vérité deuxparts : une part qui est celle de l'éternel, une autre de l'actuel.

Le Spleen de Paris incarne cette dualité en présentant des textes où la recherche de la beauté se fait au moyen de grandes figures qui l'incarnent de façon intemporelle, comme les figures de femmes, maisdans l'univers contemporain de Baudelaire, à savoir le Paris Haussmannien.

Nous dirons donc que des inventions formelles sontnécessaires en poésie, car sans elles, la dimension transitoire de la beauté ne saurait être captée par le poète, qui se contenterait alorsde l'éternelle répétition des mêmes procèdes poétiques.

Par conséquent, nous dirons que la littérature touche le lecteur par ses motsdans un but qui peut être intrinsèquement littéraire, et se confondre avec une quête de la modernité littéraire, qui participe al'édification de l'histoire littéraire elle-même.

Dans le but de dispenser un enseignement moralb.

Allant plus loin, nous pouvons dire que si la littérature touche par les mots, elle ne le fait pas que dans un but intrinsèquement littéraire,mais également extra littéraire, qui peut consister a prodiguer un enseignement moral au lecteur.

Prenons l'exemple de Charles Perrault.

Pour cet auteur important dans le genre du Conte et théoricien de celui-ci, le conte n'est nullement un simple moyen dedivertissement, mais a au contraire une fonction d'instruction pour le lecteur, il a pour rôle de diffuser un savoir d'ordre moral.

En effet,pour Perrault, le conte en lui-même n'a pas de valeur éducative, mais il est l'enveloppe plaisante qui permet la transmission d'unmessage éducatif.

C'est ainsi que chez Perrault, dans la préface à ses « Contes en vers et en prose » , nous trouvons cette métaphore alimentaire qui explique sa capacité à délivrer un message éducative, d'autant mieux assimilé par l'enfant que celui-ci est d'abord plusattentif à l'histoire qui lui est contée : « N'est-il pas louable à des pères et à des mères, lorsque leurs Enfants ne sont pas encore capables de goûter les vérités solides etdénuées de tous agréments, de les leur faire aimer, et si cela se peut dire, les leur faire avaler, en les enveloppant dans des récitsagréables et proportionnés à la faiblesse de leur âge ». Le conte n'est pas que divertissant, mais instructif pour le spectateur.

Il lui apprend quelque chose, qui est un savoir être, un savoir vivre en société, par la transmission de préceptes moraux.

Une telle thèse pourra être confirmée si nous considérons l'œuvre de l'abbéPrévost.

En effet, dans sa préface à Manon Lescaut , l'abbé Prévost définit ainsi l'utilité que son œuvre peut avoir pour un lecteur : « Chaque fait qu'on y rapporte est un degré de lumière, une instruction qui supplée à l'expérience ; chaque aventure est un modèled'après lequel on peut se former : il n'y manque que d'être ajusté aux circonstances où l'on se trouve ».

Ainsi, nous dirons que le conte ne sert pas uniquement à divertir, mais nous apprend aussi à vivre puisqu'il est un supplément aux lacunes de l'expérience : dans lamesure où celle-ci est un bien difficile et dangereux à acquérir, le conte nous permet de nous former en amont de l'expérience, desavoir réagir de manière adéquate lorsque nous sortons du domaine de l'art pour entrer dans celui de la vie.

A la lumière de cedéveloppement, nous pouvons donc dire que si la littérature touche par les mots le lecteur, c'est aussi dans le but d'avoir une influencepratique sur la vie du lecteur, par exemple en lui prodiguant un enseignement d'ordre moral.

c.

Dans le but de propager une expérience du monde Enfin, nous pouvons nommer une dernière fonction du pouvoir de la littérature pour toucher le lecteur, qui consiste à propager uneexpérience singulière du monde.

Par l'art, nous faisons également retour sur nous-mêmes, de manière à obtenir une vérité intime quinous serait autrement demeurée inconnue.

Proust écrit dans Le Temps retrouvé que « tout lecteur, quand il lit, est propre lecteur de soi même ».

Cela signifie que l'expérience transmise par l'œuvre d'art est peut-être une expérience qui dépasse largement la sphère ducréateur, qu'elle touche à l'humanité commune.

Ainsi, quand Proust nous décrit la jalousie de Swann dans « Un amour de Swann »(deuxième partie de Du côté de chez Swann ) il nous fait moins le portrait d'une passion destructrice singulière que de la passion destructrice en générale.

Cette prétention de l'art à l'universalité se traduit chez Proust par l'emploi d'aphorismes comme celui-ci « Onaime plus personne quand on aime », qui visent à tirer des conclusions à valeur générales sur un phénomène humain.

Il semble doncque l'art nous apprend quelque chose de celui qui a mis au jour l'œuvre que nous découvrons en tant que spectateur.

Par conséquent,nous dirons que lorsque la littérature nous touche par les mots, c'est aussi dans le but de propager une expérience du monde qui nousest encore étrangère, afin de rompre notre solipsisme.

Comme l'a écrit Kafka : « La littérature est la hache qui brise la mer gelée en nous ». Conclusion Dans un premier temps, nous nous sommes interroges sur les moyens de la littérature pour toucher le lecteur, en montrant d'abordque ces moyens pouvaient être linguistiques aussi bien qu'extra linguistiques (tels que les moyens lies a la représentation théâtraleelle-même).

Puis nous avons réfléchi aux finalités recherchées par l'émotion suscitée chez le lecteur, en montrant qu'il pouvait s'agir definalités morales aussi bien qu'existentielles : rompre le solipsisme fondamental de toute expérience humaine.. »

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