La matière est-elle perceptible ?
Publié le 05/02/2004
Extrait du document
La question peut sembler un peu facile. En effet, la perception se comprend comme la récolte des sensations et les organise dans un tout. Percevoir vient du latin percipere, "prendre ensemble". Nous pouvons donc percevoir par différentes voies. L'élément le plus important dans la perception est bien entendu notre corps en ce qu'il est en contact avec le monde extérieur, le monde sensible. Ce qui est perceptible est alors ce avec quoi nous pouvons entrer en contact par notre corps, cela peut être par la vue, le toucher, l'ouïe... La matière dès l'origine de la philosophie a été définie par ce qui s'oppose à l'esprit et est perçu par les sens. Dès lors il semble que l'essence de la matière même soit d'être perceptible. Pourtant la conception de la matière a changé avec le temps. Aujourd'hui la matière telle qu'elle est enseignée se compose d'atomes, de proton, de neutron... Ces entités conceptuelles sont-elles encore perceptibles? La perception est-elle dès lors trompeuse à propos de la matière?
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Il faut donc comprendre que c'est par la perception que j'appréhende le monde vécu et qu'elle m'est vitale.
Lascience se détache de ce monde vécu au quotidien pour l'aborder avec une méthode différente.
Pourtant je suisobligé pour m'orienter dans le monde, y vivre et y agir de continuer à penser la matière comme perceptible et aufond de la percevoir, même si je sais qu'elle est peut-être autre que ce qu'elle m'apparaît.
Pour Merleau-Ponty, la perception est le seul accès à la vérité et même lascience se base sur cette réalité première, pour ensuite s'en détacher.
Merleau-Ponty dira: « Il ne faut donc pas se demander si nous percevonsvraiment le monde […] il faut dire au contraire : le monde est cela que nouspercevons »
Merleau-Ponty reprend ici une interrogation centrale au problème de laperception, celle du rapport entre la perception du monde et sa réalité.
End'autres termes, le monde est-il tel que nous le percevons ou notreperception est-elle une reconstruction, voire une déformation du monde ? Eneffet, nous pouvons nous demander ce qui nous assure que le monde est bientel que nous le percevons.
Si percevoir implique une activité de l'esprit, il sepourrait bien que notre perception comme construction modifie le monde.Face à cette question qui parcourt l'histoire de la philosophie, Merleau-Pontyva opérer un renversement : se demander si nous percevons vraiment lemonde, c'est poser l'existence d'un monde en soi, indépendant de nous etface à ce dernier un sujet qui perçoit.
Or, c'est ce postulat que Merleau-Ponty va renverser : le monde est en fait « cela que nous percevons ».
C'estdonc à partir d'une redéfinition du monde que Merleau-Ponty va penser laperception.
En faisant de la perception un jugement, on oublie une dimensionessentielle de nous-mêmes à savoir notre corps.
Notre exploration du mondese fait d'abord par notre corps qui n'est pas dans le monde comme les choses mais qui est « au monde », qui l'habite; l'homme n'est pas un sujet face à un objet qu'il juge, mais il est d'emblée plongé dans le monde.
Exister, pour nousne consiste pas à être un simple sujet pensant mais à pouvoir sortir de nous-mêmes.
Tel est le sens premier de lanotion d'existence : « être hors de soi ».
En tant que tel, nous habitons un monde dans lequel nous nous savonsfinis (nous sommes mortels).
Percevoir, c'est d'abord faire l'épreuve de notre finitude, de notre « être-au-monde ».Mais le monde ne prend sens, n'existe que parce que nous l'habitons avec notre corps.
C'est par lui que l'espaceexiste, puisqu'il est ce que mon corps me donne comme toujours déjà-là dans l'expérience du monde.
Notreperception nous donne ainsi la dimension de notre « être-au-monde ».
La dimension sensible et les sensations secoordonnent entre elles pour nous donner le monde.
C'est pourquoi c'est une erreur de se demander si nouspercevons vraiment le monde puisqu'il n'y a de monde que par la perception qui est le jaillissement d'un sensimmanent aux choses et dans lequel s'oriente le vécu.
La perception est notre savoir primordial du réel.
Ainsi, la matière est dans son sens ordinaire et commun, ce qui constitue le monde sensible et ce qui s'offre donc ànos sens, desquels naît la perception.
Elle est ce qui s'oppose aux idées, aux esprits, à toute entité que l'on nommed'ailleurs immatériel, pour souligner que nous ne pouvons les percevoir.
Cependant dans son avancé, la science tendà rendre de plus en plus ma matière abstraite et conceptuelle.
On peut dès lors se dire que la perception noustrompe sur l'essence de la matière mais aussi comprendre que la perception est ce qui crée notre réalité et qu'ellenous permet de vivre dans le monde au quotidien.
La perception devient ainsi la vérité première sur laquelle lessciences se basent nécessairement..
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