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La mécanisation peut-elle dénaturer le travail des hommes ?

Publié le 26/01/2004

Extrait du document

travail
L'homme est ainsi défini comme étant un « homo faber » (l'homme fabricateur d'outils). Et le fait de fabriquer souligne pour Bergson l'intelligence humaine (L'évolution créatrice). Aristote déjà montrait que la « technè » est une « disposition tournée vers la création », et « accompagné de raison », ce qui l'oppose aux animaux (cf. Ethique à Nicomaque, VI, 4).      b. L'outil sera ainsi la traduction matérielle de l'intelligence de l'homme : « Ce n'est pas parce qu'il a des mains que l'homme est le plus intelligent des êtres, mais c'est parce qu'il est le plus intelligent qu'il a des mains » (Aristote, Les parties des animaux). L'outil, ou l'objet conçu et fabriqué par l'homme pour exécuter son travail, est considéré comme un prolongement naturel de la main. Mais la véritable innovation est la machine, puisqu'elle a un fonctionnement autonome, et peut ainsi remplacer l'homme sur de nombreuses tâches à accomplir. Mais la machine, aussi « intelligente » soit-elle, reste dépendante de l'homme : elle ne se fabrique ni ne se répare elle-même. Alors la capacité de fabriquer des outils ou des machines apparaît, au même titre que le langage, comme indissociable de l'humanité : « le progrès technique est lié au progrès des symboles techniques du langage » (Leroi-Gourhan, Le geste et la parole).

Le travail est le plus souvent considéré comme une contrainte avant d’être perçu comme étant une activité libératrice ou plaisante. Cela peut-être parce que le travail est pour l’homme une nécessité, et non un choix volontaire. Mais il apparaît que beaucoup aime travailler pour améliorer leur vie, comme le bricoleur qui se plait à élaborer ou à réparer plusieurs petites choses. Mais bricolage et travail peuvent être distingués, comme l’affirme C. Lévi-Strauss, puisque le bricolage serait plus un vagabondage de l’esprit. Et le travail, au contraire, reste surtout une transformation de l’immédiateté du réel par l’intelligence. La nature se trouve ainsi transformée par le travail au profit d’un produit humain. C’est là qu’intervient le rôle de la machine, permettant une production toujours plus rapide et uniformisée. L’homme s’efface donc au profit de la machine, et ne voit son travail comme étant le résultat d’une entité autre que lui-même : aliénation.

travail

« l'esprit qui est distinguée de la poiesis.

Aristote dans l'Ethique à Nicomaque théorisera cet aspect.

Aussi cette idée sera tenace et corroborée par l'évolution des procédés techniques de lacivilisation industrielle et capitaliste.

La mécanisation a enlevé à l'homme unepartie de son pouvoir d'action.

Il a l'impression par la division du travail, saparcellisation qu'il n'est plus l'auteur, l'instigateur des objets qu'il fabrique.

Iln'est plus qu'un exécutant, qu'une branche du mécanisme à l'instar de Charlotdans le film les Temps Modernes .

Ce processus porte le nom d'aliénation et l'un des problèmes majeurs de l'activité technique et en particulier ouvrière.L'aliénation désigne la privation réelle et objectivement observable du droit dedisposer de son sol, de ses richesses, de sa capacité de travail, etc., auprofit d'une autre puissance, et le sentiment d'altération qu'éprouve un peupledans la conscience qu'il prend de son identité en tant que personnalitécollective.

Les révolutions du Tiers Monde ont ainsi repris au prolétariateuropéen le terme d'aliénation, non seulement pour l'étendre à de nouvellessituations, mais pour le déplacer de la conscience ouvrière sur la consciencenationale ; le déplacement tend à devenir un véritable changement de genre,lorsque la conscience d'aliénation, alléguée par telle ou telle ethnie ou entiténationale, ne présente plus qu'une analogie lointaine avec l'aliénation quiaffecte d'abord, et à titre principal, le travailleur comme producteur de biensou de services à caractère économique.

b.

L'ouvrier n'est aliéné dans le produit que parce qu'il est aliéné dans l'activité du travail elle-même ; c'est lui-même que l'homme aliène, dans une activité qui appartient à un autre.

Finalement, le travail aliéné rend étranger à l'homme la nature, lui-même, l'autrehomme, « la vie générique et la vie individuelle ».

Le travail rendu étranger, le travail aliéné, vient ainsi occuper laplace dont Hegel faisait résulter de la prise de possession immédiate, devient le résultat, inconnu de l'homme propriétaire, du travail aliéné, du travail devenu étranger.

En d'autres termes, le produit du travail devient étrangerà l'homme qui l'a produit de par la division du travail de l'économie capitaliste.

L'homme rencontre le produit de sontravail comme un être étranger, comme une puissance indépendante de lui-même en tant que producteur.

Cettepromotion de l'aliénation suppose que l'économie marchande elle-même couvre tous les rapports de l'homme à lanature, par la production et la consommation, et ceux de l'homme à l'homme, par la relation d'échange.

L'aliénationvient de l'oubli du rapport de l'homme à la nature, de son recouvrement par des lois d'échanges qui n'ont rien denaturel.

L'homme n'est plus possesseur de son essence, le mode de production capitaliste va contre la nature del'homme.

Aussi, Marx et ses disciples tenteront de redonner au travail une dimension plus humaine par le biais du communisme.

Il tente en vérité de rapprocher l'homme du produit de sontravail, et de revenir à une vraie reconnaissance du travail de l'ouvrier dansson objet.

Dans ce cadre, l'activité technique est ce qui a engendrél'aliénation, la division du travail, la parcellisation engendrée par lamécanisation et l'automatisation.

c.

Le machinisme ne libère donc pas non plus l'homme de cette souffrance qu'est le travail.

La division technique des tâches semble problématique.

AinsiCharlot , dans Les Temps modernes , ne se représente plus ni le but de son activité, ni même la liaison des différents moments qui la constituent.

Lecaractère répétitif, mécanique des gestes, fait du travail une des pratiqueshumaines les moins intelligentes, et les moins humaines.

Plus le travail estrationalisé (taylorisme, fordisme etc.), plus il devient « bête ».

Conclusion L'homme créé des outils et des machines, il détient le pouvoir de s'adapterà son milieu de manière rationnelle.

Mais à force de transformer la nature, ill'efface au profit de moyens techniques toujours plus élaborés.

L'évolutiontechnique est croissante et omniprésente.

L'homme se nourrit sans cesse dece qui lui est utile, sans considérer le danger que certaines machines peuventavoir sur sa nature.. »

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