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«LA MODERNITÉ DE MONTAIGNE»

Publié le 11/05/2012

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montaigne

 

 "« Fortis imaginatio generat casum «, disent les clercs..."

" Il est vray semblable, que le principal credit des visions, des enchantemens, et de tels effects extraordinaires, vienne de la puissance de l'imagination, agissant principalement contre les ames du vulgaire, plus molles. On leur a si fort saisi la creance, qu'ils pensent voir ce qu'ils ne voyent pas. Je suis encore en ce doubte, que ces plaisantes liaisons dequoy nostre monde se voit si entravé qu'il ne se parle d'autre chose, ce sont volontiers des impressions de l'apprehension et de la crainte. Car je sçay par experience, que tel de qui je puis respondre, comme de moy-mesme, en qui il ne pouvoit choir soupçon aucun de foiblesse, et aussi peu d'enchantement, ayant ouy faire le conte à un sien compagnon d'une defaillance extraordinaire, en quoy il estoit tombé sur le point qu'il en avoit le moins de besoin, se trouvant en pareille occasion, l'horreur de ce conte luy vint à coup si rudement frapper l'imagination, qu'il en courut une fortune pareille. Et de là en hors fut subject à y renchoir : ce villain souvenir de son inconvenient le gourmandant et tyrannisant. Il trouva quelque remede à cette resverie, par une autre resverie: ″

                                                          Michel de Montaigne, Essais, Livre I, chapitre XX,                                

                                                      ″ De la force de l`imagination″ ( l'édition de 1580

Michel de MONTAIGNE ( 1533 – 1592 )

  Penseur humaniste et homme politique français qui avait reçu une éducation savante et humaniste, grâce à son père, ouvert aux idées nouvelles et qui voulait que le jeune garçon s`habite « à la plus basse et commune façon de vivre «.  L`oeuvre de Montaigne est celle d`un sceptique qui veille à bannir les doctrines intangibles et les certitudes aveugles. Il s`attaque à tous les dogmatismes, qu`ils soient religieux ou philosophiques, ne figeant jamais son scepticisme, son doute méthodique sur des certitudes ou des absolus. Pour Montaigne, l`homme a la possibilité et le pouvoir de faire naître en lui la liberté de pensée.

montaigne

« \ \ 2 Michel de MONTAIGNE ( 1533 – 1592 ) Penseur humaniste et homme politique français qui avait reçu une éducati on savante et humaniste, grâce à son père, ouve rt aux idées nouvelles et qui voulait que le jeune garçon s`habite « à la plus basse et commune façon de vivre » .

L`oeuvre de Montaigne est cel le d`un sc eptique qui veille à bannir les doctrines intangibles et les certitudes aveugles.

Il s`attaque à tous les dogmatismes , qu`ils soient religieux ou philosophiques, ne figeant jamais son scepticisme, son doute méthodique sur des certitudes ou des absolus.

Pour Montaigne, l`homme a la possibilité et le pouvoir de faire naître en lui la liberté de pensée.

En 1572, il commence la rédaction des Essais, et il publie les deux premiers livres en juin 1580.

Dans les Essais, Montaigne se dépeint lui -même, comme un su jet observé, sans artifice pour révéler son ″moi″ dans son entière nudité, pour se comprendre et comprendre le monde.

Il laisse libre cours à ses pensées souvent imprégnées de pessimisme, telles qu`elles se présentent à lui.

Montaigne conçoit ses Essais comme une « marqueterie mal jointe », et revendique leur désordre comme gage de sa liberté et de sa « bonne foy », aussi comme les Oeuvre morales du Grec Plutarque.

U n précurseur de l' hummanisme, mouvement littéraire et intellectuel, retrouvé à l'Europe du XVIè me siècle, Montaigne, dans ses Essais, qui constituent son Oeuvre entière, montre un intérêt pour la condition humaine, il raconte tous ses sentiments et des faits vécus, sans oubliant les conceptions morales, politiques et religieuses du Moyen Âge, qui servent à la redécouverte de l'Antiquité.

Dans le fragment ci -dessus, Montaigne parle ″ De la force de l`imagination″, et il commence le châpitre par une idée de laquelle il est très sûr, que l'imagination est responsable de tous les «effets extraor dinaires» que les personnes plus naïves les acceptent comme part de la réalité.

Pratiquement, il parle d'une situation que dans cette époque représentait un sujet serré, parce que la société, quoiqu'elle croie ou non dans cettes activités extraordinaires, elle a peur de parler de telles choses et le fait que Montaigne traite un tel sujet d'une façon libre, ça fait que son oeuvre soit moderne, qui s'ouvre au questionnement de son lecteur.

Il a une pensée très rationnelle, parce qu'il met en évidence le rôle qu'ont les sentiments , comme la crainte et l'apprehension dans l'imagination d'une personne surtout si la société n'a pas le pouvoir de combattre ces idées préconçues.

Il traite ce sujet de façon libre, sans un but pré- établi, avec des argumentations et de s exemples personnelles qui font de son livre, non seulement un livre de la Renaissance, sinon aussi un livre de nos jours, dans lequel chacun peut se découvrir et duquel nous pourrions apprendre comment vivre, comment savoir savourer chaque minute.. »

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