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La morale est-elle critiquable ?

Publié le 11/02/2016

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morale
Il y a morale et morale... Voltaire a raison de dire que «tous les dogmes sont différents, et que la morale est la même chez tous les hommes qui font usage de leur raison» (Dictionnaire philosophique). Une morale établie peut l'être pour des raisons qui ne sont pas elles-mêmes morales. En ce cas, c'est un devoir de la critiquer. Marx a critiqué la morale bourgeoise, Nietzsche la morale judéo-chrétienne, Freud cette morale qui ne tient pas compte de la nature sexuée de l'homme. Cela dit, les grands principes de la moralité sont issus d'une expérience acquise
au fil des temps. Il ne s'agit pas de critiquer ce précieux savoir, mais de remettre en cause la manière dont on l'utilise à des fins qui n'ont plus rien de morales. Jésus-Christ est descendu parmi les hommes pour prêcher la bonne parole. Les hommes ont fait de cette parole une arme de guerre contre tous ceux qui ne partagent pas la même foi. C'est en quoi une morale établie peut et doit être critiquée à partir du moment où elle ne sert plus la cause des hommes en général, mais la cause de quelques hommes en particulier.


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« On ne peut pas critiquer une morale établie Critiquer une morale établie revient à critiquer le fait que les hommes appartiennent à une collectivité sans laquelle l'existence individuelle n'aurait pas de sens.

La morale est le résultat d'une expérience commune.

Le lien social repose sur 10 l I l n'existe pas de société humaine qui ignore la morale .

Cette morale n'a pas été établie par «la morale( ...

) commence là où commence la vie en groupe, parce que c'est là seulement que le dévoue­ ment et le désintéresse­ ment prennent un sens.

" Émile Durkheim, Sociologie et philosophie décret, mais résulte d'un lent processus évolutif.

Dans les socié­ tés archaïques, celui qui s'autoriserait à critiquer la morale mettrait immé­ diatement en péril l'unité du groupe, laqu ell e repose sur des règles dont l'or igine est immé ­ moriale .

La morale établie soc· our Durkheim , «la société est la fin éminente de toute acti­ vité morale» (Sociologie et philosophie}.

Je ne suis rien sans autrui.

Je ne me suffis pas à moi­ même , ni matériellement, ni intellectuellement, ni · affectivement.

Respec­ ter une morale établie, c'est m'ass urer que j'ap­ partiens à un groupe sans lequel mon existence n'aurait aucun sens.

On ne peut pas critiquer ce qui t dé asse ui aurait l'idée de critiquer la langue qu 'il parle ? Chaque mot est le fruit d'une réflexion à laquelle ont contribué des centaines de géné­ rations.

n en va de même à propos de la mor a le.

Si elle est établie, cela prouve bien qu'elle a résisté à l'épreuve du temps .

Elle se situe donc au-dessus de toute cri­ tique individuelle.

Nul individu ne peut raisonnablement prétendre valoir plus que le groupe auquel il appartient S 'il critique une morale établie, il remet en cause toutes les règles sur lesquelles reposent l'unité sociale.. »

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