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La morale exige-t-elle que le bien coûte plus que le mal ?

Publié le 17/07/2009

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morale

La morale est un ensemble de règles à contenu descriptif s’appuyant sur le devoir, c’est-à-dire, le sentiment d’être obligé à agir de manière déterminée. L’exigence dont il est ici question peut se comprendre de deux manières. Exiger quelque chose de quelqu’un, c’est par opposition à demander, lui faire une proposition qui en elle-même n’implique pas la possibilité du refus. En ce sens l’exigence dont il est question désignerait une condition constitutive de la morale : pour qu’un acte soit moral, il faudrait que le bien nous coûte plus que le mal en terme d’intérêt personnel. L’exigence peut aussi être régulatrice, c’est-à-dire qu’elle constitue un idéal irréalisable en lui-même, mais qui oriente notre action. Coûter désigne l’action de se défaire d’une partie plus ou moins en grande de son argent en fonction du prix de l’objet que l’on se propose d’acheter. Il s’agit ici d’examiner la validité du modèle économique pour penser la morale qui désignerait un type particulier de transaction.

Dans la mesure où la morale exige avant tout qu’on  fasse le bien, on ne voit pas pourquoi il faudrait penser la morale sur le modèle d’une transaction contredisant le principe de l’intérêt de l’échange. Quel serait l’intérêt de l’agent à faire le bien si cette décision lui coûte plus qu’il n’y gagne ? L’intelligibilité de l’action morale exige donc que le bien coûte moins que le mal, ou alors si au moment de la transaction le bien coûte plus que le mal, alors l’agent doit gagner plus que s’il avait choisi le mal, sinon c’est une transaction économique absurde. Toutefois, si le bien coûte moins que le mal, alors l’agent en recherchant le bien  recherche aussi son propre intérêt. Il devient alors impossible de distinguer une action dictée par la morale d’une action résultant de l’intérêt bien compris. Ainsi si l’on pense la décision morale sur le modèle de l’échange économique, on risque de perdre les critères de ce qui est moral et de ce qui ne l’est pas. La morale exigerait donc que le bien coûte plus que le mal dans la mesure où la seule manière de reconnaitre un acte moral impliquerait des conditions clairement distinguées de l’échange économique. Ainsi il n’y aurait de certitude sur la moralité d’une action que si  les conditions de cette action s’opposent absolument au modèle économique.  Toutefois si cette exigence constitue un critère de clarté et de distinction qui nous demeure inaccessible, il semble qu’il faille nuancer cette exigence et penser de nouvelles conditions pour définir la morale. On pourrait alors faire l’hypothèse que la décision ou l’action morale exige que le bien coûte autant que le mal dans la mesure où le sujet, indépendant de toute détermination, peut faire l’expérience d’une liberté et d’une responsabilité radicales. Nous sommes alors confrontés à ce problème : la morale implique t’elle nécessairement d’être pensée dans les termes de l’échange économique ou bien doit-elle au contraire être pensée à partir d’un autre modèle ?

 

morale

« pour mieux se conserver.

On voit que dans cette situation le bien coûte plus que le mal, ce qui le rend impossible àréaliser et le mal fait aux autres est évidemment préféré.

Mais l'instauration de l'Etat permet aux individusd'abandonner leur puissance individuelle afin de faire naitre cette instance doté d'une force démesurée, leLéviathan, qui terrorise les hommes et les contraint à respecter les lois.

Par opposition à l'état de nature, l'état civilest un état où le bien coûte moins que le mal dans la mesure où faire le mal risque d'enclencher la sanction duLéviathan, alors que respecter les biens et la vie d'autrui est une condition nécessaire pour qu'à son tour autrui enfasse de même avec moi.

Bref, la situation morale est une situation dans laquelle le bien coûte moins que le mal àl'agent moral qui n'est pas lésé dans son intérêt personnel.

Dans la mesure où la morale exige avant tout qu'on fasse le bien, on ne voit pas pourquoi il faudrait penser lamorale sur le modèle d'une transaction contredisant le principe de l'intérêt de l'échange.

Toutefois, si le bien coûtemoins que le mal, alors l'agent en recherchant le bien recherche aussi son propre intérêt.

Il devient alors impossiblede distinguer une action dictée par la morale d'une action résultant de l'intérêt bien compris.

Ainsi si l'on pense ladécision morale sur le modèle de l'échange économique, on risque de perdre les critères de ce qui est moral et de cequi ne l'est pas.

II La morale exige que le bien coûte plus que le mal dans la mesure où cette situation permet de définirdes critères distincts de moralité _ La morale cherche un critère distinct de moralité dans les actions qui serait la volonté bonne .

La volonté bonne est l'unique critère de la moralité d'une action.

C'est le principe anti conséquentialiste de la volonté bonne qui est une règle déontologique de la morale kantienne se fonde sur la maxime, c'est à dire la disposition subjectivede la volonté d'après laquelle un acte est accompli : la volonté bonne accomplit ses actes par respect pour la loimorale, et non par simple conformité à la légalité extérieure.

C'Est-ce que l'on peut soutenir avec Kant dans lapremière section de la Fondation de la métaphysique des mœurs : « Il n'y a nulle part quoi que ce soit dans lemonde, ni même en général hors de celui ci, qu'il soit possible de penser et qui pourrait sans restriction être tenupour bon, à l'exception de la volonté bonne.

(…) Ce n'est pas ce que la volonté bonne effectue ou accomplit qui larend bonne, ni son aptitude à atteindre quelque but qu'elle s'est proposée, mais c'est uniquement le vouloir.

».

Ainsila thèse de Kant est radicalement anti conséquentialiste, c'est-à-dire que la moralité d'une action ne s'attache pasà son résultat, mais elle est déontologique, c'est-à-dire qu'elle propose des normes de validation comme on peut levoir avec ces trois principes fondamentaux : seule l'action faite par devoir et non pas, conformément au devoir, estbonne ; une action accomplie par devoir atteint sa valeur morale non pas du but qui doit être atteint par elle, maisde sa maxime (disposition subjective de la volonté) et le devoir est la nécessité d'agir par respect pour la loi _ La morale exige que le bien coute plus que le mal dans la mesure où il est impossible de distinguer entre les actions où l'intérêt de l'agent coïncide avec l'obéissance à la loi morale et celles où les actions sont accomplies parla volonté bonne en obéissance à la loi.

C'est l'intériorité qui devient l'étalon d'après laquelle il faut juger une action : tout le problème réside dans l'inaccessibilité de cet étalon.

En effet juger de l'action à partir de l'intentionréclame que nous puissions remonter de la manifestation phénoménale de cette action à la maxime qui a déterminéson auteur à agir.

Or le réel ne nous donne que l'acte lui-même, dans une opacité indépassable. Pour les actions pour lesquelles le sujet a à la fois une inclination immédiate et paraît extérieurement conforme à la loi morale, ilexiste une indécision fondamentale comme le montrent les deux exemples de la seconde section de la Fondation de la métaphysique des mœurs : le petit commerçant vent –il ses produits au même prix à tout le monde par respect pour la loi morale ou bien le fait-il par simple conformité alors que cela sert son intérêt ? Le bienfaiteur agit-ilréellement par amour de l'humanité ou bien est-ce pour récolter des honneurs ? présupposé : la moralité estincompatible avec l'intérêt personnel car sinon il est impossible de distinguer les actions vraiment morales desautres.

Ainsi, quand le bien coûte moins que la mal, nous ne pourrions jamais avoir de certitude quant à la moralitéde cette action, ; il n'y aurait de certitude morale que lorsque l'action est accomplie en s'opposant à l'intérêt del'agent.

Si l'action contrevient l'intérêt de l'agent, alors on peut la distinguer des actions où l'intérêt coïncidait avecla loi morale.

Ainsi quand le bien coûte plus que le mal, et que l'agent choisit de faire le bien, on pourrait appelermorale son action.

Néanmoins, la morale n'exige pas comme principe constitutif que le bien coûte plus que le mal.Cette exigence n'est qu'une exigence heuristique et théorique qui permet de poser des critères de moralité, enaucun cas, la morale n'exige comme principe constitutif que le bien coûte plus que le mal. La morale exigerait donc que le bien coûte plus que le mal dans la mesure où la seule manière de reconnaitre unacte moral impliquerait des conditions clairement distinguées de l'échange économique.

Ainsi il n'y aurait de certitudesur la moralité d'une action que si les conditions de cette action s'opposent absolument au modèle économique.

Toutefois si cette exigence constitue un critère de clarté et de distinction qui nous demeure inaccessible, il semblequ'il faille nuancer cette exigence et penser de nouvelles conditions pour définir la morale.

On pourrait alors fairel'hypothèse que la décision ou l'action morale exige que le bien coûte autant que le mal dans la mesure où le sujet,indépendant de toute détermination, peut faire l'expérience d'une liberté et d'une responsabilité radicales.

III La morale exige que le bien coûte autant que le mal afin de dépasser le modèle économique _ Tant qu'on peut faire dériver une décision ou une action d'un calcul intéressé, nous sommes hors de la morale .

En effet le modèle économique implique des valeurs en soi et la connaissance de ces valeurs afin de supputer lebénéfice qu'on peut tirer de leur mise en œuvre : par exemple, si le mal coûte plus que le bien, alors l'agent calculeen fonction de son intérêt et prend sa décision en fonction de ce calcul.

De même, si le bien coûte plus que le mal,l'agent peut refuser de le faire ou bien le faire en espérant un bénéfice caché comme la bonne conscience résultantde la connaissance de son propre mérite à donner plus qu'on ne reçoit.

Dès que le bien et le mal sont qualifiés d'un. »

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