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La morale peut-elle être traditionnelle ?

Publié le 14/05/2012

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morale

Inutile de le dire, si nous étions certains que la tradition couserve l'aflirmation de Dieu lui-même, nous aurions là un fondement inébranlable pour la philosophie et pour la morale. Mais cette certitude n'est pus plus aisée à obtenir que la certitude philosophique, et elle exige, elle aussi, une confiance absolue en la raison. Tout d'abord, avant de recevoir une tradition comme authentique, il faut s'être assuré qu'elle a été transmise sans déformation à travers les âges depuis la révélation primitive jusqu 'à nos jours...

morale

« Sauf de bien rares exceptions, 1 'homme professe la morale qui a cours dans la société dont il fait partie.

Tout d'abord, le wde ·des devoirs particuliers n'est pas déterminé par un examen rationnel de ce qui convient ou de ce qui ne convient pas, mais il est imposé par la société dans laquelle nous vivons.

Aussi ce code varie-t-il d'une société à l'autre ou dans la même société quand on l'observe à des époques assez éloignées les unes des autres.

Ainsi, la morale antique admettait l'esclavage tandis que la morale moderne le réprouve.

Nos idées sur les droits du travailleur, sur les droits du chef de famille, sont bien différentes des idées de nos arrière-grands-parents.

Le principe fondamental de la morale lui-même, nous le recevons de notre milieu.

Ainsi, pour le moyen âge, foncièrement religieux, la loi essentielle était de faire la volonté de Dieu : l'enfant était, dès ses pre­ mières années, imbu de l'idée de la Souveraine puissance du Créateur et faisait de tout devoir un devoir à l'égard de Dieu.

De nos jours, la morale est plus anthropocentrique, et on dirait plutôt : le devoir essentiel est de remplir ses fins d'homme.

Mais, dans les· deux cas, c'est le milieu qui nous inculque ces attitudes d'esprit : nous sommes conduits par la tra­ dition et non par un ~ugement peN()nnel.

Les sentiments moraux, eux aussi, nous sont inspirés par le milieu dans lequel nous vivons, et, suivant le milieu, nous éprouvons, devant les mêmes spectacles, des sentiments différents.

Si l'enfant est honteux ou fier de quelqu'une de ses actions, ce n'est que par une ·s•orte de :participation aux ·sentiments de honte ou de fierté que lui manifestent ceux qui l'entourent, et en particulier sa mère.

Ses admirations ou ses mépris ne sont qu'un écho des réactions admiratives ou méprisantes dont il est le témoin.

Ainsi, les sentiments moraux comme les idées morales se transmettent par tradition.

Enfin, il semble bien qu'il y a une délicatesse de conscience, une finesse du sens moral que l'individu ne saurait acquérir par lui-même.

Elles lui viennent de ses parents, des premiers enseignements reçus, de 1 'atmo­ sphère dans laquelle il a vécu.

La noblesse morale, le sentiment de 1 'honneur, le culte du devoir, l'esprit religieux, le dévouement patriotique, sont des vertus héréditaires dans certaines familles; disons plutôt que ce sont des traditions de famille.

Le fait est indiscutable : la tradition joue un rôle essentiel dans la morale; enlevez de la morale ce qui est traditionnel, et il ne resterait presque plus rien.

Mais du fait pouv;onos-n()us oonclure au droit P De ce que la tradition nous fournit notre morale s'ensuit-il que nous devons la suivre comme un guide s'Ûr ? IJ.

- CE N'EST PAS LA TRADITION, MAIS LA RAISON QUI FONDE LA MORALE.

L'homme se différencie des animaux par la raison; il n'agit donc humai­ nement que lorsqu 'il connaît le pourquoi ou la raison de son action.

Par suite, il ne suffit 'pas de dire, pour fonder les préceptes moraux : nos ancêtres pensaient ainsi, ce sont des pratiques traditionnelles chez nous.

n faut démontrer ou bien qu'il 'est raisonnable de suivre la tradition, ou bien que la tradition qu'on suit est raisonnable.

ll y eut une école philosophique au XIX" siècle, d 'aprè~ laquelle ce n'est. »

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