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La pensée de Thomas Hobbes

Publié le 25/09/2013

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KARABAJAKIAN Isabelle 1e année ISP LA PENSEE POLITIQUE DE THOMAS HOBBES Afin de traiter correctement et le plus exhaustivement possible la pensée de Thomas Hobbes, je me suis basée sur l'ouvrage du philosophe français Raymond Polin, Politique et philosophie chez Thomas Hobbes, en suivant le même ordre d'enchainement dudit ouvrage. En effet, Polin structure son analyse de Hobbes selon des thèmes généraux successifs, modèle que vous rencontrerez succinctement dans ce travail. Nous devons toutefois nous placer dans l'esprit d'un citoyen de l'époque vécue par Hobbes afin de mieux comprendre ses idées. Pour cela, tâchons d'évoquer certains repères historiques. Dès 1640, devant les inquiétudes grandissantes de guerre civile en Angleterre et la rigueur avec laquelle le nouveau Parlement procédait contre les partisans du roi, Hobbes s'enfuit en France. Mais la gravité du moment ne lui permit pas de détourner sa pensée des problèmes politiques : il s'adonne à son étude du citoyen, avant d'avoir achevé celle des corps inertes et celle de l'homme, ainsi modifiant l'ordre logique qui commandait la somme philosophique préalablement souhaité par lui. Comme il le redira à maintes reprises et jusque dans le Léviathan de 1651, il importait surtout de mettre en évidence les fondements et les principes rationnels du Pouvoir civil. Son expérience du monde lui avait appris que l'instinct de conservation personnelle et l'égoïsme peuvent produire le bien, mais aussi le mal, et qu'il faut une grande puissance pour "faire rentrer le torrent de ces forces dans leur vrai lit". Il est vrai que ses relations avec des cercles de la haute noblesse ont certainement beaucoup contribué à lui dicter ses sympathies politiques. La nature humaine Sous l'impression décisive de la lecture d'Euclide, Thomas Hobbes élabore une philosophie mécaniste : il s'agit d'une conception matérialiste qui perçoit les phénomènes - c.-à-d. les faits sensibles aussi bien spirituels que naturels - suivant les liens de cause à effet. Il essaie de prendre, dans l'explication du monde et de l'homme, la raison pour principe et le mouvement pour instrument. Le monde de Hobbes est un monde de corps en mouvements indépendants de toute pensée et unis entre eux par des relations de cause à effet. Parallèlement, la raison hobbienne fait appel à l'empirisme comme son complément nécessaire. Hobbes ne se préoccupe en rien de réserver à l'homme une quelconque des facultés traditionnellement attribuées à l'âme humaine : ni l'entendement, ramené à un mouvement d'imagination (suite à un système mécanique de signes excitateurs et de réactions), ni la volonté, ramenée à un mouvement animal. Il faut savoir que, pour Hobbes, la volonté n'est en rien rationnelle : elle est seulement l'expression du dernier des appétits dont la succession constitue ce que l'on appelle la délibération. Les bêtes sont capables de délibérer et possèdent tout comme l'homme des sens et une imagination dont leur entendement dérive. Hobbes proclame que le seul privilège naturel et spécifique de l'homme est la parole. Il insiste également sur le caractère arbitraire du choix d'institution des mots. Certes, la compréhension des signes, qui correspond au fait que des mots provoquent l'apparition d'images en toute créature douée d'imagination, est commune aux hommes et aux bêtes. Mais ce qui est particulier à l'homme est le fait de comprendre les signes au moyen de l'enchaînement des mots sous la forme de discours et selon une méthode. Or, étant un être de langage qui institue arbitrairement des marques pour se rappeler ses pensées, l'homme ne vit pas dans le pur instantané, mais il est en mesure de prévoir le futur et d'ordonner sa vie par rapport à lui. Et contrairement à l'animal, il est capable de rétention, voire de renoncer à la satisfaction d'un désir immédiat en vue d'un autre plus lointain et d'anticiper les conditions de sa réalisation. Hobbes refuse de faire la raison comme « droite raison « et faculté de distinguer le vrai d'avec le faux, ou bien le don originaire de l'humanité. Pour lui, la raison humaine n'est ni un principe d'existence ni une faculté métaphysique. Raisonner c'est calculer selon un ordre donné. La raison consiste uniquement dans la recherche et le calcul de l'utile. Elle n'est que l'acte de la ratiocination, une pesée de conséquences, propre à l'homme, qui lui permet de devenir non pas meilleur, mais plus puissant : « le propre du calcul rationnel, c'est d'être ce calcul téléologique qui livre aux hommes, capables d'envisager l'avenir et de le prévoir [en usant du souvenir du passé fourni par la mémoire], les instruments de la puissance «. La seule fin du savoir réside dans la puissance non pas parce que la nature ne comporte pas d'ordre intrinsèque, mais aussi parce que l'homme ne peut survivre qu'en la maîtrisant. Et l'homme ne maîtrise l'ordre nécessaire (ordre sans but ni forcément de sens) des causes et des effets qu'en l'utilisant après l'avoir transposé dans l'ordre téléologique correspondant des moyens et des fins. Autrement dit, l'homme n'échappe ni aux mouvements de ses passions ni aux mouvements de l'univers ; mais il se sert de ce déterminisme, car il est devenu par le langage capable d'en calculer rationnellement l'emploi le plus raisonnable (donc utile). Cependant, dans le cadre de ce mécanisme qui régit la nature et auquel est soumis l'homme tout comme tous les êtres vivants, le comportement humain apparaît essentiellement réglé par un souci d'autoconservation individuelle. En effet, dans la mesure où il parle et calcule, forme des projets et vit dans le long terme, l'homme est tenaillé par la crainte et l'angoisse. Il tremble pour ce qu'il convoite car il le sait menacé par l'autre homme, en tous points son semblable. C'est précisément à force de désirer, non seulement se procurer une vie de contentement, mais encore se l'assurer pour l'avenir et jouir enfin de la sécurité, que l'homme se précipite dans sa lutte pour la puissance et dans la guerre perpétuelle de tous contre tous, d'où viennent toutes les causes des misères humaines. Effectivement, la question « comment se préserver de ce redoutable concurrent qu'est l'autre ? « ne connaît qu'une seule réponse dans l'état de nature : le calcul guerrier, s'imposer à l'autre par la force ou par la ruse. En bref, l'homme ne craint que parce qu'il raisonne, mais il raisonne parce qu'il craint. Les rapports humains sont désormais exclusivement régis par la force nue. Rien, sinon celle-ci, ne délimite le droit de chacun, car tous ont un droit naturel égal et illimité sur chaque chose. Reprenant la célèbre formule du dramaturge latin Plaute « l'homme est un loup pour l'homme «, Hobbes montre finalement qu'en vertu de ses dons naturels spécifiques, l'homme ne peut faire de la nature son séjour ; il est d'emblée, par nature, contre nature. Ce n'est pas à dire que tous les hommes soient mauvais par nature. La nature humaine en elle-même n'est ni vicieuse ni vertueuse ; mais elle peut engendrer des actions pernicieuses par les maladroits artifices de l'homme lui-même, puisqu'il possède le pouvoir de nuire mais aussi l'usage de la raison pour s'en empêcher. La volonté humaine est donc libre, non pas parce qu'elle est affranchie de causes nécessaires, mais lorsqu'elle ne rencontre pas d'empêchements extérieurs à son exercice. La méchanceté humaine est un fait social et procède alors d'un calcul rationnel. Pour Hobbes, ce n'est donc qu'en rompant avec l'état de nature - état originel de l'humanité avant la création de la première société politique - que l'homme accède à son humanité authentique, car la nature de l'homme n'est jamais plus prospère ni plus satisfaite que dans l'Etat le plus artificiel et le plus rationnellement calculé : le Léviathan (du nom du monstre terrifiant évoqué dans la Bible). Raison et rationalisme Dans l'élaboration de la science, le long de ce chemin qui mène au bien-être de l'humanité, la raison représente le pas, la marche et rien d'autre. Hobbes souligne que la validité du raisonnement ne dépend pas de principes intrinsèques à l'art de raisonner, mais du respect des principes extérieurs, lorsque l'expérience en a montré le caractère incontestable. Selon le Léviathan, la raison est l'addition et la soustraction des conséquences des mots convenus pour marquer pour nous-mêmes et signifier à d'autres nos pensées (les enfants ne sont donc pas du tout doués de raison, tant qu'ils n'ont pas acquis l'usage de la parole). L'usage de la raison, qui est la raison elle-même, consiste ainsi à partir des définitions premières et à passer, de proche en proche, par calcul, d'une conséquence à une autre. Seule l'invention des noms, déclare Hobbes dans Elements of law (1640), rend l'homme capable de science, car, en donnant aux diverses choses que nous concevons comme semblables un même nom, nous accordons à ce nom une signification universelle ; et il n'y a de science qu'entre des termes universels. Ainsi le calcul rationnel prend-t-il sa signification authentique, c'est-à-dire sa véritable utilité, au niveau de l'universel. Hobbes s'aperçoit que l'on peut décomposer le réel et le recomposer : qu'il s'agisse des corps en physique, de la nature humaine, des sociétés, de l'histoire ou de la politique, la méthode euclidienne offre à ses yeux un modèle dont l'organisation et la rigueur démonstrative - la logique analytique et la reconstruction déducti...
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« La nature humaine Sous l’impression décisive de la lecture d’Euclide, Thomas Hobbes élabore une philosophie mécaniste : il s’agit d’une conception matérialiste qui perçoit les phénomènes – c.-à-d.

les faits sensibles aussi bien spirituels que naturels – suivant les liens de cause à effet.

Il essaie de prendre, dans l’explication du monde et de l’homme, la raison pour principe et le mouvement pour instrument.

Le monde de Hobbes est un monde de corps en mouvements indépendants de toute pensée et unis entre eux par des relations de cause à effet.

Parallèlement, la raison hobbienne fait appel à l’empirisme comme son complément nécessaire. Hobbes ne se préoccupe en rien de réserver à l’homme une quelconque des facultés traditionnellement attribuées à l’âme humaine : ni l’entendement, ramené à un mouvement d’imagination (suite à un système mécanique de signes excitateurs et de réactions), ni la volonté, ramenée à un mouvement animal.

Il faut savoir que, pour Hobbes, la volonté n’est en rien rationnelle : elle est seulement l’expression du dernier des appétits dont la succession constitue ce que l’on appelle la délibération.

Les bêtes sont capables de délibérer et possèdent tout comme l’homme des sens et une imagination dont leur entendement dérive. Hobbes proclame que le seul privilège naturel et spécifique de l’homme est la parole.

Il insiste également sur le caractère arbitraire du choix d’institution des mots.

Certes, la compréhension des signes, qui correspond au fait que des mots provoquent l’apparition d’images en toute créature douée d’imagination, est commune aux hommes et aux bêtes.

Mais ce qui est particulier à l’homme est le fait de comprendre les signes au moyen de l’enchaînement des mots sous la forme de discours et selon une méthode.

Or, étant un être de langage qui institue arbitrairement des marques pour se rappeler ses pensées, l’homme ne vit pas dans le pur instantané, mais il est en mesure de prévoir le futur et d’ordonner sa vie par rapport à lui.

Et contrairement à l’animal, il est capable de rétention, voire de renoncer à la satisfaction d’un désir immédiat en vue d’un autre plus lointain et d’anticiper les conditions de sa réalisation.

Hobbes refuse de faire la raison comme « droite raison » et faculté de distinguer le vrai d’avec le faux, ou bien le don originaire de l’humanité.

Pour lui, la raison humaine n’est ni un principe d’existence ni une faculté métaphysique.

Raisonner c’est calculer selon un ordre donné.

La raison consiste uniquement dans la recherche et le calcul de l’utile.

Elle n’est que l’acte de la ratiocination, une pesée de conséquences, propre à l’homme, qui lui permet de devenir non pas meilleur, mais plus puissant : « le. »

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