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La philosophie de Saint Augustin.

Publié le 28/10/2009

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philosophie

Non seulement les Barbares sont aux portes de Rome qui ne parvient pas à les refouler, mais encore l'Empire d'Occident est en train de s'effondrer. Mais, par ailleurs, le christianisme « triomphe « des religions païennes, et qui plus est, sorti de la grande crise de l'arianisme qui l'avait terriblement secoué, il est devenu religion d'Etat, partiellement sous Constantin (Empereur, 306-337), totalement sous Théodore (Empereur, 379-395).

Né d'un père païen et d'une mère profondément chrétienne, c'est à Carthage, métropole de l'Afrique romaine, qu'Augustin, citoyen romain, acheva ses «humanités«. Enseignement surtout littéraire qui comporte l'étude approfondie des grands auteurs latins : Virgile, Cicéron, Tacite. Il n'eut jamais la chance d'étudier la philosophie en tant que telle, soit à Athènes, soit à Alexandrie, et, malgré qu'il se rattrapa quelque peu par la suite — mais il ne sut jamais bien le grec — il resta toujours plutôt un autodidacte de génie, inventif et original, qu'un «universitaire« nourri dans le sérail.

Lié à une femme, à qui il resta quatorze ans fidèle, mais qu'il n'épousa jamais, et dont il eut, à dix-huit ans un fils, Adéodat, Augustin dut, au terme de ses études, à dix-neuf ans, se trouver un métier. Il fut professeur, d'abord dans sa ville natale de Thagaste, puis à Carthage qu'il quitta, las d'être chahuté par la jeunesse dorée de cette ville «coloniale«, pour Rome, ensuite Milan, capitale de l'Empire romain d'Occident, où nous le retrouvons occupant une chaire de rhétorique. Etant déjà nourri de Cicéron, s'étant déjà détaché du manichéisme ayant par ailleurs découvert la philosophie néo-platonicienne (Plotin, Porphyre) puis lu les Epîtres de saint Paul, Augustin n'avait plus qu'un «pas« à faire pour devenir chrétien. C'est la fameuse scène du jardin qu'il raconte dans ses «Confessions« (août 386). De la maison voisine il entend une jeune voix qui chante et répète dans cesse : «Prends, lis! Prends, lis ! « (Toile, lege; toile lege). Prenant le livre de l'Apôtre (Paul), il lit ce qui lui tombe sous les yeux : «Ne vivez pas dans les festins, dans les excès de vin, ni dans les voluptés impudiques ni dans les querelles et les jalousies; mais revêtez-vous de Notre-Seigneur Jésus-Christ, et ne cherchez pas à contenter la chair dans ses convoitises«.

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« ...

il ne s'agit pas de rejeter la foi, mais de chercher à saisir par la lumière de la raison ce que tu possèdes déjà sifermement par la foi. ...

Nous ne pourrions même pas croire si nous n'avions pas des âmes raisonnables...

il faut que la foi précède laraison : elle purifie ainsi le cœur et le rend capable de recevoir et de supporter la lumière de la grande raison.

Aussiest-ce la raison même qui parle par la bouche du Prophète quand il dit : Si vous ne croyez pas, vous necomprendrez pas!... Si donc il est raisonnable que la foi précède la raison pour accéder à certaines grandes vérités, il n'est pas douteuxque la raison même qui nous le persuade précède elle-même la foi : ainsi il y a toujours quelque raison qui marchedevant. «J'allais agir, et je n'agissais pas» (confessions, livre viii, xi, 25) Tout se passe, pour Augustin, comme si la déficience en l'homme était une déficience de la volonté.

L'âme nes'obéissant pas à elle-même (Confessions, Livre VIII, 8,20).

Pourquoi ? A cause du péché originel qui vicie notrevolonté.

C'est pourquoi la grâce est nécessaire, car sans elle l'homme ne peut réellement vouloir le bien auquel sonâme aspire. L'âme donne des ordres au corps, et elle est obéie sur-le-champ.

L'âme se donne à elle-même des ordres, et elle seheurte à des résistances.

L'âme donne l'ordre à la main de se mouvoir, et c'est une opération si facile qu'à peinedistingue-t-on l'ordre de son exécution.

Et cependant l'âme est l'âme et la main est corps.

L'âme donne à l'âmel'ordre de vouloir; l'une ne se distingue point de l'autre, et pourtant elle n'agit pas.

D'où vient ce prodige ? C'est en se basant sur le long chemin de sa conversion et sur son expérience personnelle de la misère de l'hommenon seulement sans Dieu mais surtout sans la grâce, qu'Augustin confesse : « c'est moi qui voulais et c'est moi quine voulais pas; j'allais agir et je n'agissais pas.» Tout se passe comme si la volonté, le libre arbitre « suffisent » pourhésiter ou pour faire le mal, mais que pour parvenir au bien il faille autre chose : l'appel de la grâce, l'aide de lagrâce.

L'homme qui réagit en tant qu'homme, vicié par le péché originel, ne peut que suivre sa concupiscence ; pourqu'il réagisse autrement il faut qu'il implore le secours de la grâce sans laquelle il ne peut accomplir le bien. «Aime donc et fais ce que tu veux» Et pourtant, malgré ce que nous venons de faire entendre — mais attention tout de même Augustin est plus«compliqué» que cela — c'est le même homme qui écrit cette phrase, première de ses Confessions : Notre cœur est sans repos, jusqu'à ce qu'il commence à reposer en Toi. Et qui osa dire: Aime et fais ce que tu veux. Bien sûr il convient de comprendre que qui est illuminé de la grâce divine obéit au premier commandement : «Tuaimeras le Seigneur ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme et de tout ton esprit».

(Matthieu XXII, 37 etDeutéronome VI, 5).

Sa volonté étant devenue entièrement bonne ne peut errer en faisant ce qu'elle veut.

Et ainsi,il obéit aussi au second commandement semblable au premier : «Tu aimeras ton prochain comme toi-même».(Matthieu XXII, 39 et Lévitique XIX, 18). Que l'Augustin du « aime donc et fais ce que tu veux», soit le même qui tant hésita avant d'être touché par lagrâce, comme saint Paul sur la route de Damas, et soit aussi le théoricien terrible de la grâce, du péché originel etde la prédestination, c'est sans doute à prendre ou à laisser, c'est aussi un défi où le cœur a ses raisons et quin'ont rien d'«évangéliques», au sens habituel du terme ! Nous n'allons pas en dire plus ici, laissant sur ce sujet la parole à Augustin tirant de cette doctrine des conclusions,à la lettre terrifiantes. IV.

Nous savons que cette grâce n'est pas donnée à tous les hommes, et que ceux à qui elle est donnée nel'obtiennent pas d'après les mérites de leurs œuvres, ni d'après celui de leur volonté, ce qui se voit particulièrementdans les enfants. VIII.

Nous savons que les enfants mêmes seront punis ou récompensés selon le bien ou le mal qu'ils auront fait « parleur corps », non en agissant par eux-mêmes, mais par ceux qui ont répondu pour eux...

Mais les enfants qui n'ontpas reçu le Baptême, subiront les effets de la sentence prononcée « contre ceux qui n'auront pas cru et serontcondamnés ». (Deux des douze propositions anti-pélagiennes contenues dans une des lettres d'augustin). Les deux Cités Devant les bouleversements politiques de son temps et singulièrement la prise de Rome, en 410, par les BarbaresWisigoths —- «la ville qui avait conquis l'univers est à son tour conquise » — Augustin développe une théologie de. »

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