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La philosophie des Lumières

Publié le 10/11/2018

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philosophie
LES LUMIÈRES EN GRANDE-BRETAGNE
• Les philosophes anglais ont incontestablement ouvert la voie. Une priorité qui tient à l'avance considérable des sciences et des techniques. à la relative tolérance religieuse et au libéralisme du système représentatif.
• Les Lumières anglaises sont moins radicales qu'en France, car elles se développent au sein même de l'ordre établi.
• Les principaux représentants des Lumières anglaises (Enlightenment) sont Locke, Newton et Hume.
John Locke (1632-1704)
• En rejetant les idées innées de Descartes, John Locke installe la source de nos connaissances au cœur de l'expérience sensible. C'est ainsi qu'il fait du matérialisme sensualiste la clef de voûte de son Essai sur l'entendement humain (1690).
• L'influence politique de Locke se remarque principalement dans ses Deux Traités sur le gouvernement (1690).
Partisan convaincu de la séparation des pouvoirs, il considère que le souverain doit respecter les lois et que la société repose sur un contrat. Faute de respecter ce pacte, l'insurrection des peuples lui paraît légitime.
• Dans ses Lettres sur la tolérance (1689) et dans son Christianisme raisonnable (1695) Locke se fait le défenseur d'un compromis entre le christianisme et la religion naturelle.
• L'importance de Locke n'échappe pas à ses contemporains. Ainsi, d'Alembert écrit dans le discours préliminaire à VEncydopédie (1751) :
UN VASTE CHAMP D'INVESTIGATION
 
Le XVIIIe siècle a été le siècle de l'interrogation assidue du savoir, du politique, du religieux. Par un vaste et ardent mouvement d'observation du réel, la pensée européenne, et notamment britannique, française et allemande, s'affranchit de l'immobilisme de la « règle » classique qui prévalait au siècle précédent Les esprits critiques examinent les principes qui régissent la société, élargissant ainsi le champ de la réflexion morale et philosophique.
DES ESPRITS CRITIQUES
• La religion, dans son obligation de soumission à un dogme divin, la politique, dans la sujétion de tous à un pouvoir royal absolu, l'organisation de la société, dans son principe d'ordres institués sur l'inégalité par la naissance, sont au cœur des critiques des philosophes.
• Le combat contre l'Église se mène au nom du refus du surnaturel, du rejet des dogmes, de l'indignation contre l'intolérance religieuse et le fanatisme, de la revendication de la liberté des cultes, de l'affirmation d'une religion naturelle, à la différence d'une religion révélée qui institue des rites et un dogme.
• Le combat contre la monarchie absolue se mène au nom de la revendication d'une liberté plus grande pour tous et du refus de privilèges injustes : une famille, même royale, n'est pas un peuple.
• Le combat contre les préjugés sociaux se mène au nom de la condamnation des abus des privilégiés : la naissance ne fonde le mérite d'aucun individu et n'autorise aucune expression, juridique ou sociale, d'une quelconque supériorité naturelle.
• Ce mouvement n'est pas uniforme. Il est profondément marqué par les conditions nationales dans lesquelles il s'épanouit. Inaugurée dans
la première partie du siècle, la philosophie des Lumières s'est répandue dans les milieux lettrés dans les années 1770-1780.
LES PRÉCURSEURS

• Premiers militants des droits de l'homme par leurs luttes contre les injustices, les philosophes des Lumières, par leur refus des déterminismes sociaux, nourrissent les idées qui porteront la Révolution française. Rationalistes critiques qui peu à peu font droit à la démarche sensualiste et, au long de la seconde moitié du XVIIIe siècle, affirment le droit aux sentiments, à l'émotion, ils sont aussi précurseurs du mouvement romantique.

philosophie

« • À la fin de sa vie, il se prête avec une hargne mordante à « la querelle des philosophes " qui l'oppose aux réactions toujours plus ombrageuses de Rousseau, qui s'en fera un ennemi sans merci pour l'avoir dénoncé comme irréligieux.

• De 1760 à ms, retiré à Ferney, il correspond librement avec les souverains et les philosophes et reçoit des visites de l'Europe entière.

• En 1791, la Révolution française lui rend hommage et ses cendres sont transférées au Panthéon.

Les idées de Voltaire • La métaphysique.

Voltaire n'en parle que pour en combattre le temps perdu en spéculations inutiles, propices au fanatisme religieux dans leur insuffisance à expliquer la vie réelle et à permettre à l'homme d'y trouver les conditions de son bonheur.

• La religion et la morale.

Voltaire fait de la religion le fondement de l'organisation de toute société, mais il est favorable à une religion tolérante.

Ilia contient dans les limites de la raison : il rejette les religions révélées comme asservissement des hommes par des imposteurs.

Il donne toute prééminence à la morale qu'il institue par la conscience, la raison et la vertu.

• !:idéal politique.

Marqué par l'élitisme social de son milieu d'origine, influencé par l'exemple de Catherine Il de Russie, il est partisan d'un despotisme éclairé par lequel le roi exerce un pouvoir total, mais éclairé des idées des philosophes, en vue du bien-être de ses sujets.

• La civilisation.

Voltaire ne croit ni à la bonté primitive de l'homme ni à sa faute originelle.

Il n'attend rien de la Providence ni de l'au-delà.

Il invite donc les hommes à construire leur bonheur terrestre par eux-mêmes, dans un idéal de civilisation, fondé sur la paix, la liberté et la justice, le bien­ être et le luxe, les arts et les lumières.

L'EXIL ANGLAIS • En 1n6, Voltaire, en butte à l'Incompréhension, s'exile à Londres où il reste trois ans.

Acrueilli et admiré par tous ceux, hommes politiques et gens de lettres, qui font la société anglaise, il mène la même vie brillante et mondaine qu'en France.

Mais l'obselvation des institutions et de la civilisation anglaise le conduit à radicaliser sa critique de la société française.

Il entre en relations avec la reine d'Angleterre et commence l'écriture d'un Charles Xl/ (publié en 1731) et celle des Lettres anglaises (publiées en 1734).

le mal dont souffrent les hommes est linguistique et politique.

• La recherche d'une harmonie entre les hommes traverse toute son œuvre, notamment dans ses Discours sur les sciences et les arts (1750), réquisitoire contre la civilisation dont les progrès favorisent l'Immoralité, et dans ses Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes (1755), dans lesquels il montre que la vie sociale, créatrice d'inégalités, a corrompu la nature, pourtant bonne à l'origine.

• Rousseau contrat social (1762), Émile (1762), romanesque (Julie ou la Nouvelle H�loïse, 1761) et autobiographique (Confessions, 1782 et 1789 ; Rêveries du promeneur solitaire, 1782).

Les idées de Rousseau • La politique.

À partir des idées de ses prédécesseurs, Rousseau va vers l'affirmation passionnée des futurs principes républicains de l'égalité entre les citoyens et de la souveraineté du peuple.

• La morale.

L'homme est naturellement bon, c'est la civilisation qui le corrompt.

• La religion.

Elle n'est qu'un joug qui asservit l'homme.

• La civilisation.

Seul le retour à la nature garantit une vie heureuse et libre.

Mais la société existe, et seul un pacte librement consenti par chacun au service de la volonté générale et dans le souci de l'intérêt commun garantira l'égalité et la liberté de tous.

très divers.

• Le théâtre.

Il construit une nouvelle théorie pour le théâtre dans son Traité de la poésie dramatique, les Entretiens sur Je Fils naturel, où il élabore un genre dramatique nouveau, " drames » ou « comédies sérieuses » plutôt moralisateurs.

Il écrit Je Fils naturel 1------------l (1757), le Père de famille (1758), le principe de sa philosophie, celle d'un sujet libre.

C'est � travers la quête de soi-même qu'il poursuit le secret du bonheur des autres et de leur compréhension mutuelle.

• Dans son Essai sur l'origine des langues (1781 ), il estime que joués plus tard sans grand succès.

Après avoir lui-même joué sur scène, il revient sur les pratiques des comédiens eL dans Je Paradoxe du comédien (ln3), établit qu'un bon acteur se garde d'éprouver réellement les sentiments qu'il doit exprimer, pour mieux calculer les effets de son jeu.

• rart et la critique d'art.

Pour l'Encyclopédie, il traite de l'esthétique abstraite dans l'article « Beau n.

Il écrit ensuite sur la critique d'art, dans la série des Salons (1759-1781), pour la Correspondance littéraire de Grimm.

• r activité littéraire.

Parmi ses romans s'imposent la Religieuse (1760) ; le Neveu de Rameau (1762) ; Jacques le Fataliste (1773).

• !:activité philosophique.

Dès 1749, Diderot publie un premier ouvrage philosophique, qui lui vaut trois mois d'emprisonnement à Vincennes : Lettre sur les aveugles à l'usage de ceux qui voient.

Diderot y examine les points de départ de sa philosophie.

!:œuvre de Diderot s'articule autour de ses préoccupations mathématiques (Entretien entre d'Alembert et Didero� Je Rêve de d'Aiembe� la Suite de l'Entretien, 1769), de ses préoccupations scientifiques (Pensées sur l'interprétation de la Nature, 1753 ; Supplément au Voyage de Bougainville, m2) et de ses préoccupations morales avec l'Homme (1774) qui est la réfutation d'un ouvrage d'Helvétius.

Les idées de Diderot • La religion et la morale.

Philosophe naturaliste, Diderot combat le cléricalisme, le fanatisme et l'intolérance, fustige les adversaires de l'indépendance d'espriL prône le bonheur de chacun à partir de la connaissance des besoins humains et une morale fondée sur la raison.

• !:idéal politique.

Opposé comme Voltaire au despotisme et à l'absolutisme, il récuse le pouvoir de droit divin, appelle à l'indépendance de chacun mais non à l'égalité entre les hommes.

Il pense en avoir trouvé le modèle avec Catherine Il de Russie.

Ses analyses politiques laissent entrevoir les prochains bouleversements révolutionnaires.

• La civilisation.

Diderot croit à la bonté naturelle de l'homme et avance l'idéal d'une société harmonieuse où tout tendrait au bonheur humain.

• La métaphysique.

Il remplace la métaphysique par une morale positive fondée sur sa confiance en l'homme, qui éprouve du plaisir à faire le bien et a l'horreur du mal.

Il croit, à l'inverse de Rousseau, que l'homme peut trouver le bonheur individuellement et collectivement dans la société.

WL UMilRES EN ALLEMAGNE Lumières en Allemagne (Aufkliirung) s'efforce de promouvoir une véritable émancipation intellectuelle.

• Dans l'Allemagne émiettée du XVIII ' siècle, I'Aufklarung est d'abord un phénomène urbain lié aux universités, celle de Halle, fondée en 1694, et celle de Gôttingen, qui reçoit son privilège en 1734.

• La diffusion des Lumières allemandes est facilitée par l'existence de nombreuses revues et de sociétés savantes qui rassemblent la bourgeoisie éclairée.

De même, la multiplicité des principautés et le principe princier du mécénat constituent d'Importants stimulants.

C'est dans la Prusse de Fréd�ric Il -Frédéric le Grand - que les valeurs rationnelles et utilitaires de l'Aufkliirung se manifestent avec le plus de force : elles modifient la religion protestante, imprègnent la pratique administrative pour constituer in fine une véritable philosophie d'État.

• Les principaux représentants des Lumières allemandes sont Wolff, Kant et Herder.

CHRISTIAN VON WOLFF (1679·1754) • Mathématicien de formation, esprit systématique, Wolff s'emploie à vulgariser le rationalisme de Leibniz, dont il fut le disciple.

de ton propre entendement.

Voici la devise des Lumières " : c'est ainsi que Emmanuel Kant définit l'esprit des Lumières, en 1784, dans son article « Was ist Aufklarung? »-"Que sont les Lumières ? » • Influencé par Wolff, Hume, Leibniz et Rousseau, Kant place la raison au centre du monde, à l'instar de Copernic qui avait fait du Soleil le pivot du système planétaire.

• Dès 1755, dans son premier essai, Sur Je feu, qui lui permet d'obtenir son grade de docteur à l'université, Kant exprime la tendance du siècle par la primauté de l'esprit critique.

• Dans la Critique de la raison pure (1781 ), le philosophe s'Interroge sur les conditions de l'émergence d'une connaissance universelle : les objets de la connaissance doivent se régler sur la nature du sujet pensant et non sur l'expérience.

• Dans Critique de la raison pratique (1788), Kant pose l'hypothèse d'une âme libre qui serait animée d'une raison autonome.

• La philosophie kantienne postule qu'il n'y a pas de progrès de l'homme sans vertu individuelle ni sans la liberté sociale garantie par une constitution politique : c'est le thème principal de Métaphysique des mœurs (1797).

LA PENSÉE POUTIQUE DE KANT • La philosophie de Kant nourrit une pensée politique qui fait de l'histoire humaine, malgré les apparences chaotiques et souvent effroyables de son déroulemenL un champ placé sous l'égide de la moralité et qui appelle la réalisation d'un grand dessein, soit l'établ issement d'une société civile administrant le droit de façon universel le.

1-------------l • Son rationalisme dogmatique affirme la liaison absolue L'ENCYCLOI'IDIE auprès des élites.

Quelque 15 000 exemplaires sont vendus en France en 1789 en dépit de la censure et des oppositions de toutes espèces.

ISO rédacteurs ont collaboré à cette œuvre de 25 000 pages rassemblant 70 000 artides.

S'entourant de collaborateurs illustres comme TurgoL Montesquieu, Voltaire et Rousseau, Diderot, qui en est le maitre d'œuvre au c6té de d'AiemberL enseigne l'esprit d'examen, se livre à une critique des institutions politiques et religieuses de son temps, montrant que les hommes sont engagés sur le chemin du progrès.

des phénomènes entre eux au sein d'un univers réglé logiquement : il est exposé dans Philosophie première (1728-1750).

• Wolff exercera une influence considérable sur les philosophes du XVIII ' siècle.

Ainsi, Diderot s'y réfère dans l'Encyclopédie.

De plus, ses théories sont à l'origine de nombreuses réformes politiques.

• Le dogmatisme de Wolff suscite toutefois des réserves chez KanL ·Johann Gottfried Herder suit d'abord les cours de Kant à Kônigsberg avant d'entre­ prendre un long voyage en France, où il rencontre Diderot, d'Alembert et les encyclopédistes.

qui construit son criticisme en réaction contre son rationalisme.

• Profondément marqué par la 1-------------l philosophie de son siècle, il conteste WOLFF n FRÉDÉRIC Il toutefois le rationalisme universaliste • En 1740, Frédéric Il de Prusse écrit à Wolff : • Les philosophes doivent penser conséquemment et c'est� nous de faire des actions conséquentes.

Ils doivent instruire le monde par le raisonnement et nous par l'exemple.

lls doivent découvrir et nous pratiquer.

• Il s'agit 1� d'une définition du despotisme éclairé tel que le conçoivent les princes : les philosophes sont confinès dans la sphère de la pensée, l'action revenant aux monarques.

des Lumières, une opposition qui est au cœur de ses Idées sur la philosophie sur l'histoire de l'humanité (1784-1791).

• Son œuvre a eu une grande influence sur le romantisme allemand.

Il proclame que la vraie poésie est celle qui puise dans le fonds populaire et national.

• Il oriente les écrivains vers une littérature d'expression spontanée et de forme nationale, contribuant ainsi largement à la formation du Sturm und Drang, ce mouvement littéraire créé en 1770 en réaction au rationalisme et au classicisme.. »

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