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La philosophie peut-elle s'accorder avec la religion ?

Publié le 17/01/2022

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Le plan de la dissertation pourra reprendre ces différents niveaux de confrontation possible entre la religion et la philosophie, en référence aux différentes «strates« constitutives de la religion (pratiques, croyances, doctrines). Le plan proposé s'inspire de cette approche et, soulignant l'approche critique du fait religieux par le philosophe (deuxième partie), il montre, en fin de compte (troisième partie) comment l'accord de la philosophie et de la religion s'établit au niveau de la pensée et conduit aussi bien à épurer la religion qu'à enrichir et à compléter la pensée rationnelle. La philosophie pourrait alors s'accorder avec la religion.

Introduction

  • I. La philosophie se constitue en se séparant de la religion
  • II. La philosophie s'interroge sur les conditions de production des pratiques et des textes religieux. Ce point de vue critique radicalise la rupture entre philosophie et religion
  • III. La philosophie s'interroge non seulement sur la valeur de la religion mais aussi sur le pouvoir de la raison, dont elle détermine les limites. Dans une perspective kantienne, elle établit que la «vraie religion« permet de connaître la condition humaine et que, par conséquent, philosophie et religion peuvent s'apporter une aide mutuelle et avoir le même contenu

Conclusion

« RELIGION & R AISON CHEZ KANT . ¨ La loi morale est la condition de possibilité du « vrai culte », d'une religion authentique.

Dans le « faux culte », c'est la théologie (interprétation des écrits bibliques) qui est le fondement, la condition de possibilité de la morale.L'homme perd son autonomie rationnelle et devient le jouet des exégèsesthéologiques, des prêtres devenus « fonctionnaires » (hétéronomie de la volonté).

On voit ici le danger que la religion ne sécrète son poison mortel : lefanatisme et l'impossibilité d'une amélioration de l'homme, assujettis au rangd'éternel « mineur ». ¨ Les sentiments de « crainte » (« Respecte la loi divine, si tu ne veux pas être damné ») , d'« espoir » (« Respecte la loi morale, . si tu veux être sauvé ») ne peuvent fonder que des « impératifs hypothétiques », cad des maximes conditionnées par l'égoïsme, l'intérêt ou que des moyens en vued'une fin plus ou moins louable. ¨ Instrumentalisation des « Ecritures ».

Exemple : le Christ devient exemple de l'impératif catégorique, de la moralité en acte. ¨ A l'opposé de ces principes de prudence (éviter le malheureux, chercher l'utile) on opposera l'impératif catégorique (« Agis de telle sorte que tu traites l'humanité, aussi bien dans ta personne que dans la personne des autres, toujours comme unefin et jamais simplement comme moyen » ) qui commande de manière inconditionnée ce qu'il s'agit de faire. C'est lui que Kant invoque sur les termes de « loi » et de « conscience » moral.

La postulation de l'existence de Dieu apporte consistance et relief à la conscience morale.

L'homme ne pêche plus seulement contre saconscience et devant l'humanité mais aussi contre la déité.

Si le remords devenu péché, faute est fortifié parl'existence de Dieu, il n'en demeure pas moins que la primauté, le fondement appartient bien au « tribunal » de la conscience avant celui du « Jugement dernier ». ¨ Pour synthétiser et en termes pascaliens, on peut dire, que la morale sans la religion, et comme le droit (raison) sans la force.

Et que la religion sans la morale est la force sans le droit (raison). Dans la préface de la première édition de la « Religion dans les limites de la simple raison », Kant affirme que la morale n'a nullement besoin de la religion : « La morale, qui est fondée sur le concept de l'homme en tant qu'être libre, s'obligeant pour cela même, par sa raison, à des lois inconditionnées, n'a besoin ni de l'Idée d'un Etre différent,supérieur à lui pour qu'il connaisse son devoir, ni d'un autre mobile que la loi même, pour qu'il l'observe. » Toutefois il existe entre la morale et la religion un rapport étroit, et nous avons vu dans la « Critique de la Raison Pratique » que l'idée de Dieu, si elle n'était pas nécessaire pour fonder la morale, se trouvait du moins fondée par elle. Les marques de la véritable Eglise sont : l'universalité, la pureté.

Elle doit être purgée de l'imbécillité de lasuperstition et de la folie du fanatisme » Toutefois, étant donné la faiblesse humaine , la pure foi religieuse ne suffit pas à donner une Eglise.

Les hommesn'arrivent pas à se persuader qu'il faut agir par devoir et que cela seul constitue l'obéissance à Dieu ; ils veulentservir Dieu comme on sert un grand seigneur dans le monde.

Si bien qu'une « religion culturelle » s'ajoute à la religion purement morale. Cependant les croyances de l'Eglise statutaire précèdent ordinairement la vraie foi, puisqu'elles servent à larépandre.

Et cela ne va pas sans danger.

Il est à craindre en effet que ces croyances ne finissent par se substituerà la vrai foi.

Aussi est-il nécessaire d'interpréter celles-ci au moyen de celle-là, de chercher la conformité de la foihistorique à la raison pratique.

Kant distingue la religion révélée et la religion naturelle.

Dans la première, je reconnais comme devoir ce que je sais être un commandement divin ; dans la seconde, au contraire, je reconnaiscomme commandement divin ce que je sais être un devoir : « il faut que la raison humaine universelle, l'élément de la religion naturelle, soit reconnue et honorée dans la dogmatique chrétienne comme le suprême principe souverain,mais que la doctrine de la révélation sur laquelle on fonde une Eglise, et à laquelle des savants sont nécessaires enqualité d'exégètes et de conservateurs, soit aimée et cultivée comme simple moyen, hautement estimable d'ailleurs,pour rendre la première de ces doctrines accessibles même à l'intelligence des ignorants et pour lui donner del'extension et de la persistance ». Le faux culte intervient dès que la foi statutaire n'est plus subordonnée à la foi naturelle, à la loi morale, dès qu'ellen'est plus un simple véhicule de celle-ci, mais qu'elle devient une fin en soi.

La lettre supplante alors l'esprit, lespratiques extérieures se substituent à la vrai foi.

Le prêtre cesse d'être un serviteur, un ministre de l'Eglise, pourdevenir un fonctionnaire.

On tombe alors dans la superstition religieuse : « la folie de croire que, par les religieux du culte, on peut faire quelque chose pour sa justification devant Dieu, c'est la superstition religieuse .

» A cette corruption de la vraie foi, le remède est de prendre la conscience pour « guide en matière de foi ».

Ce n'estpas la prière qui sauvera l'homme ; elle n'est qu'un moyen de ranimer en nous l'intention morale, et nullement unmoyen de grâce.

Ce n'est pas non plus la fréquentation de l'église, simple moyen d'édification pour chacun enparticulier, et devoir des fidèles en tant que membres d'une Eglise visible.

Ce n'est pas davantage la consécration. »

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