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LA QUESTION DE L'ESCLAVAGE CHEZ HEGEL ET ROUSSEAU

Publié le 09/05/2012

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            Le siècle des Lumières a été le siècle de nombreuses révélations philosophiques révolutionnaires dans l'Histoire du monde. Il a été celui des revendications de la liberté, liberté d'être, de penser. Pourtant, c'est bien en parallèle de ce développement et de cette émergence d'idées que se sont développés l'esclavage et l'aliénation de l'Homme.

 

Comment peut-on alors expliquer cela? Et comment se fait il que bon nombres de philosophes revendicatifs de la liberté n'ai pas réagit face à cette réalité?

 

La question de l'esclavage a été perçue et traitée différemment selon les philosophes de l'époque.

Tel qu’il est écrit  dans La Traite des Noirs au siècle des Lumières,  «  la réflexion proprement philosophique sur la traite et l’esclavage s’oriente dans deux directions : le droit naturel et la notion de race. « Le paradoxe de ce siècle s’est en grande partie développé autour du parallélisme entre le développement de l’idéologie libérale attachée aux Droits de l’Homme, et l’apparition du système colonial comme forme de despotisme. Pour la plupart des philosophes de cette époque, ce système est l’incarnation du Mal absolu. Il s définissent ce dernier en ces termes : « Cet achat de nègres, pour les réduire en esclavage, est un négoce qui viole la religion, la morale, les lois naturelles et tous les droits de la nature humaine […]Les Hommes et la liberté ne sont point un objet de négoce. «

Ainsi, si les philosophes de l’époque dénoncent tous plus ou moins le « droit d’esclavage «, ils analysent ce dernier de manière souvent assez singulière et différente.

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« Nous nous intéresserons ici à deux visions très différentes de la question de l'esclavage, en comparant les analyses de deux philosophes: Hegel et Rousseau. Il sera difficile ici de comparer les auteurs en étudiant et en opposant les arguments un à un, puisque Hegel et Rousseau évoquent la question de l'esclavage de manière incomparable. Alors que Hegel nous fait part de son analyse dans sa Dialectique du maître et de l’esclave, en établissant une vision philosophique de la relation maître/esclave, Rousseau évoque lui l'esclavage d'un point de vue plus général puisqu'il évoque l'esclavage du point de vue d'une politique étatique, à savoir que l’état d'esclavage renverrait à un contrat illégitime entre le peuple et le gouvernant de l'Etat. Ainsi, nous verrons tout d'abord et analyserons la manière dont Rousseau traite l'esclavage, en nous appuyant principalement sur le Livre 1, Chapitre IV, de son Contrat social, pour ensuite étudier la question de l'esclavage du point de vue d'Hegel. I. La question de l’esclavage chez Rousseau C'est en 1972 que le Contrat social de Rousseau est publié pour la première fois. Dés le début de l'ouvrage, Rousseau évoque la condition de l'Homme à travers la liberté et son envers: "l’homme est né libre et partout il est dans les fers". La question de l'esclavage a beaucoup touché la pensée de Rousseau, et comme il est écrit dans Hegel et Haïti, « aucune autre condition humaine n'offensait plus son coeur et sa raison que l'esclavage ». Pourtant, il ne figure dans aucun de ses écrits une étude nette et précise de l'esclavage en tant que Code Noir (celui qui édictait les lois concernant l'esclavage des Noirs et autres humains considérés comme inférieurs, par les différents peuples colonisateurs, principalement les Européens). Il y a bien dans le Contrat Social un chapitre intitulé De l'esclavage (Livre 1, chap.

IV). Que penser alors d'un chapitre intitulé de la sorte, où il ne figure pourtant rien sur les esclaves de l'époque ? Connaissant la pensée éclairée de ce philosophe et la réalité de l'esclavage à cette époque, nous nous attendrions à une dénonciation virulente de l'esclavage des Noirs. Nous verrons donc que si Rousseau a totalement omis cette vision de l'esclavage dans son analyse, elle apparaît de manière sous jacente, dans sa stricte dénonciation de l'esclavage.. »

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